Vigouroux – Job 17
Job se plaint des insultes de ses amis, et les exhorte à rentrer en eux-mêmes.
17 Mon souffle (esprit) va s’épuiser, mes jours vont être abrégés, et il ne me reste plus que (un) le tombeau. [17.1 Mon esprit ; c’est-à-dire ma force vitale.]2 Je n’ai pas péché, et cependant mon œil ne contemple qu’amertumes. [17.2 Mon œil vit, etc. Mon œil nage dans les larmes les plus amères, ou bien, ne voit que les outrages les plus amers.]3 Délivrez-moi, Seigneur, et placez-moi auprès de vous, et que la main de qui que ce soit s’arme contre moi. 4 Vous avez éloigné leur cœur de l’intelligence (la science) ; c’est pourquoi ils ne seront pas exaltés. 5 Il promet du butin à ses compagnons ; mais (et) les yeux de ses fils tomberont en défaillance. [17.5 Il promet, lui Eliphaz. ― Les yeux de ses enfants s’éteindront, c’est-à-dire ses enfants seront malheureux.]6 Il m’a rendu comme la fable du peuple, et je suis à leurs yeux un exemple. [17.6 Exemple ; selon le grec, risée, sujet de risée ; selon l’hébreu, l’action de tympaniser, raillerie ; mais beaucoup d’hébraïsants modernes, expliquant le terme hébreu par le chaldéen et l’arabe, le rendent par crachat, et au figuré par abomination.]7 L’indignation m’obscurcit les yeux, et mes membres sont comme réduits à rien. 8 Les (Des) justes seront dans la stupeur à ce sujet, et l’innocent (un) s’élèvera contre l’hypocrite. 9 Et (Mais) le juste demeurera dans sa voie, et celui qui a les mains pures en deviendra plus fort. 10 Vous tous, retournez-vous (convertissez-vous) donc et venez, et je ne trouverai pas un sage parmi vous. [17.10 Convertissez-vous ; c’est-à-dire changez de sentiment ; ne me condamnez plus, comme impie, par cela seul que je suis malheureux. ― Et je ne trouverai, etc. Et je vous montrerai qu’aucun de vous ne possède la véritable sagesse.]11 Mes jours se sont écoulés, mes pensées ont été renversées, et ne servent qu’à me torturer le cœur. 12 Ils (Elles) ont changé la nuit en jour, et après les ténèbres j’espère encore voir la lumière. 13 Quand même j’attendrais (avec patience), le séjour des morts (l’enfer) est ma maison, et je me suis préparé mon lit dans les ténèbres. [17.13 ; 17.16 Comme nous l’avons déjà remarqué, par le mot enfer (hébreu scheôl), il faut entendre, non le sépulcre, le tombeau (hébreu Kéber), mais ce lieu souterrain que les Hébreux regardaient comme le séjour des âmes après la mort. Ainsi ce mot fournit une preuve sans réplique de la survivance des âmes aux corps.]14 J’ai dit à la pourriture : Tu es mon père ; et aux vers : Vous êtes ma mère et ma sœur. 15 Où est donc maintenant mon attente ? Et ma patience, qui la considère ? 16 Tout ce que j’ai (en moi) descendra dans le plus profond du tombeau (l’enfer). Croyez-vous qu’au moins là je puisse avoir du repos ?