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TOB – 1 Rois 18

Le sacrifice au Carmel

18 De nombreux jours passèrent et la parole du Seigneur fut adressée à Elie, la troisième année : « Va, montre-toi à Akhab ; je vais donner de la pluie sur la surface du sol. » [Il s'agit de la troisième année après l'annonce de la sécheresse (1 R 17.1). — donner la pluie Jr 14.22.]2 Elie s'en alla pour se montrer à Akhab.
La famine sévissait alors à Samarie. 3 Akhab appela Ovadyahou qui était chef du palais. — Or Ovadyahou craignait beaucoup le Seigneur ; [1 R 4.6.]4 ainsi, lorsque Jézabel avait fait supprimer les prophètes du Seigneur, Ovadyahou avait pris cent prophètes, les avait cachés par cinquante dans deux cavernes et les avait ravitaillés en pain et en eau. [Gn 19.30 ; Jos 10.16 ; Jg 6.2 ; 1 S 22.1 ; Ez 33.27 ; Ap 6.15.]5 Akhab dit à Ovadyahou : « Va par le pays, vers toutes les sources d'eau, dans tous les ravins : peut-être trouverons-nous de l'herbe et pourrons-nous garder en vie chevaux et mulets et n'aurons-nous pas à abattre une partie des bêtes. » 6 Ils se répartirent le pays à parcourir. Akhab partit seul par un chemin, et Ovadyahou partit seul par un autre chemin. 7 Tandis qu'Ovadyahou était en chemin, Elie vint à sa rencontre. Ovadyahou le reconnut ; il se jeta face contre terre et dit : « Est-ce bien toi, mon seigneur Elie ? » 8 Il lui répondit : « C'est moi ! Va dire à ton maître : Voici Elie ! » 9 Ovadyahou dit : « En quoi ai-je péché pour que tu livres ton serviteur aux mains d'Akhab, et qu'il me fasse mourir ? 10 Par la vie du Seigneur, ton Dieu, il n'y a pas de nation ni de royaume où mon maître Akhab ne t'ait envoyé chercher ; quand on lui disait : “Il n'est pas ici”, il faisait jurer ce royaume et cette nation qu'on ne t'avait pas trouvé. 11 Et maintenant, tu me dis : “Va dire à ton maître : Voici Elie !” 12 Mais, dès que je t'aurai quitté, l'esprit du Seigneur t'emportera je ne sais où ; et moi j'irai aviser Akhab qui ne te trouvera pas, et alors il me tuera. Pourtant ton serviteur craint le Seigneur depuis sa jeunesse. [2 R 2.16 ; Ez 3.12,14 ; Da grec 14.36-39 ; Ac 8.39 ; 2 Co 12.2-4.]13 N'a-t-on pas rapporté à mon seigneur ce que j'ai fait lorsque Jézabel tuait les prophètes du Seigneur ? J'ai caché cent des prophètes du Seigneur, par cinquante dans deux cavernes, et je les ai ravitaillés en pain et en eau. 14 Et maintenant tu me dis : “Va dire à ton maître : Voici Elie ! . . .” Mais il me tuera ! » 15 Elie dit : « Par la vie du Seigneur, le tout-puissant au service duquel je suis, aujourd'hui même, je me montrerai à Akhab. » 16 Ovadyahou s'en alla à la rencontre d'Akhab et le mit au courant ; Akhab s'en alla à la rencontre d'Elie. 17 Quand Akhab vit Elie, il lui dit : « Est-ce bien toi, porte-malheur d'Israël ? » 18 Il lui dit : « Ce n'est pas moi le porte-malheur d'Israël, mais c'est toi et la maison de ton père parce que vous avez abandonné les commandements du Seigneur, et que tu as suivi les Baals. [1 R 16.31-32.]19 Maintenant fais rassembler près de moi Israël tout entier sur le mont Carmel, ainsi que les quatre cent cinquante prophètes du Baal et les quatre cents prophètes d'Ashéra qui mangent à la table de Jézabel. » [Voir Jg 3.7 et la note.]20 Akhab envoya chercher tous les fils d'Israël et rassembla les prophètes au mont Carmel. 21 Elie s'approcha de tout le peuple et dit : « Jusqu'à quand danserez-vous d'un pied sur l'autre ? Si c'est le Seigneur qui est Dieu, suivez-le, et si c'est le Baal, suivez-le ! » Mais le peuple ne lui répondit pas un mot. [Allusion à une danse rituelle en l'honneur du dieu Baal (voir v. 26). Elie y voit un symbole de l'hésitation d'Israël à choisir nettement le Seigneur ou Baal comme seul Dieu.]22 Elie dit au peuple : « Je suis resté le seul prophète du Seigneur, tandis que les prophètes du Baal sont quatre cent cinquante. 23 Qu'on nous donne deux taureaux : qu'ils choisissent pour eux un taureau, qu'ils le dépècent et le placent sur le bûcher, mais sans y mettre le feu, et moi, je ferai de même avec l'autre taureau ; je le placerai sur le bûcher, mais je n'y mettrai pas le feu. 24 Puis vous invoquerez le nom de votre dieu, tandis que moi, j'invoquerai le nom du Seigneur. Le Dieu qui répondra par le feu, c'est lui qui est Dieu. » Tout le peuple répondit : « Cette parole est bonne. » 25 Elie dit aux prophètes du Baal : « Choisissez-vous un taureau et mettez-vous à l'ouvrage les premiers, car vous êtes les plus nombreux ; invoquez le nom de votre dieu, mais ne mettez pas le feu. » 26 Ils prirent le taureau qu'il leur avait donné, se mirent à l'ouvrage et invoquèrent le nom du Baal, depuis le matin jusqu'à midi, en disant : « Baal, réponds-nous ! » Mais il n'y eut ni voix ni réponse. Et ils dansèrent auprès de l'autel qu'on avait fait. 27 Alors à midi, Elie se moqua d'eux et dit : « Criez plus fort, c'est un dieu : il a des préoccupations, il a dû s'absenter, il a du chemin à faire ; peut-être qu'il dort et il faut qu'il se réveille. » 28 Ils crièrent plus fort et, selon leur coutume se tailladèrent à coups d'épées et de lances, jusqu'à être tout ruisselants de sang. [Coutume religieuse attestée par les textes phéniciens d'Ougarit.]29 Et quand midi fut passé, ils vaticinèrent jusqu'à l'heure de l'offrande. Mais il n'y eut ni voix, ni réponse, ni aucune réaction. [vaticinèrent : autres traductions prophétisèrent ou furent en transes. — L'heure de l'offrande, au Temple de Jérusalem, se situait vers le milieu de l'après-midi.]

30 Elie dit à tout le peuple : « Approchez-vous de moi ! » Et tout le peuple s'approcha de lui. Il répara l'autel du Seigneur qui avait été démoli : 31 il prit douze pierres, d'après le nombre des tribus des fils de Jacob à qui cette parole du Seigneur avait été adressée : « Ton nom sera Israël. » [douze pierres Ex 24.4 ; Jos 4.1-9,20-24. — ton nom sera Israël Gn 32.29 ; 35.10.]32 Avec ces pierres, Elie rebâtit un autel au nom du Seigneur ; puis, autour de l'autel, il fit un fossé d'une contenance de deux séas à grains ; [Voir au glossaire POIDS ET MESURES.]33 il disposa le bois, dépeça le taureau et le plaça dessus. [Préparation du sacrifice Lv 1.6-8.]34 Il dit : « Remplissez quatre jarres d'eau et versez-les sur l'holocauste et sur le bois ! » Il dit : « Encore une fois ! » Et ils le firent une deuxième fois ; il dit : « Une troisième fois ! » Et ils le firent une troisième fois. [Voir au glossaire SACRIFICES.]35 L'eau se répandit autour de l'autel, et remplissait même le fossé. 36 A l'heure de l'offrande, le prophète Elie s'approcha et dit : « Seigneur, Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, fais que l'on sache aujourd'hui que c'est toi qui es Dieu en Israël, que je suis ton serviteur et que c'est par ta parole que j'ai fait toutes ces choses. [l'heure de l'offrande Dn 9.21. — Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël Ex 3.6 ; Lv 26.42 ; Mt 22.32 par.]37 Réponds-moi, Seigneur, réponds-moi : que ce peuple sache que c'est toi, Seigneur, qui es Dieu, que c'est toi qui ramènes vers toi le cœur de ton peuple. »

38 Le feu du Seigneur tomba et dévora l'holocauste, le bois, les pierres, la poussière, et il absorba l'eau qui était dans le fossé. [Lv 9.24.]39 A cette vue, tout le peuple se jeta face contre terre et dit : « C'est le Seigneur qui est Dieu ! c'est le Seigneur qui est Dieu ! » 40 Elie leur dit : « Saisissez les prophètes du Baal ! Que pas un ne s'échappe ! » Et on les saisit. Elie les fit descendre dans le ravin du Qishôn où il les égorgea. [Procédé auquel on avait facilement recours à cette époque, voir 1 R 18.13. Les prophètes d'un dieu impuissant sont traités comme des faux témoins, voir 2 R 10.18-25.]41 Elie dit à Akhab : « Monte, mange et bois ! Car le grondement de l'averse retentit. » [A cause de la sécheresse persistante, les autorités avaient probablement ordonné un jeûne, comme dans les moments de calamité ; voir Jr 36.9.]42 Akhab monta pour manger et boire, tandis qu'Elie montait au sommet du Carmel et se prosternait à terre, le visage entre les genoux. [La prière d'Elie Jc 5.18.]43 Il dit à son serviteur : « Monte donc regarder en direction de la mer ! » Celui-ci monta, regarda et dit : « Il n'y a rien. » Sept fois, Elie lui dit : « Retourne ! » 44 La septième fois, le serviteur dit : « Voici qu'un petit nuage, gros comme le poing, s'élève de la mer. » Elie répondit : « Monte, et dis à Akhab : “Attelle, et descends pour que l'averse ne te bloque pas.” » 45 Le ciel s'obscurcit de plus en plus sous l'effet des nuages et du vent, et il y eut une grosse averse. Akhab monta sur son char et partit pour Izréel. 46 La main du Seigneur fut sur Elie qui se ceignit les reins et courut en avant d'Akhab jusqu'à Izréel. [Geste par lequel on relevait les pans de sa robe et on les fixait dans sa ceinture, pour être libre de ses mouvements. C'est ainsi que l'on se préparait au travail ou à un voyage.]

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