Nouvelle Bible Segond – 2 Rois 18
Ezéchias, roi de Juda
2Ch 29.1-2
18 La troisième année d'Osée, fils d'Ela, roi d'Israël, Ezéchias, fils d'Achaz, devint roi de Juda. 2 Il avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi ; il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Abi, fille de Zacharie. [il régna vingt-neuf ans ≈ 716-687 av. J.-C. – Abi : cf. 2Ch 29.1 (Abiya).]3 Il fit ce qui convenait au SEIGNEUR, exactement comme l'avait fait David, son père. [ce qui convenait au SEIGNEUR 10.30n.]4 C'est lui qui supprima les hauts lieux, brisa les pierres levées, coupa le poteau cultuel (l'ashéra) et mit en pièces le serpent de bronze que Moïse avait fait, car jusqu'alors les Israélites lui avaient offert de l'encens : on l'appelait Nehoushtân. [Cf. 11.18s ; 23.5,19 ; 2Ch 31.1 ; voir hauts lieux. – le poteau cultuel (l'ashéra) : voir Baal ; le mot est au pluriel dans un ms hébreu et dans LXX, Syr, Vg et un ms de Tg ; voir aussi Jg 3.7n. – mit en pièces : le verbe correspondant est absent de LXX. – Nehoushtân : ce nom hébreu rappelle les deux termes qui signifient serpent et bronze (cf. Nb 21.8s).]5 Il mit sa confiance dans le SEIGNEUR, le Dieu d'Israël ; et parmi tous les rois de Juda qui vinrent après lui ou qui le précédèrent, il n'y en eut pas de semblable à lui. 6 Il fut attaché au SEIGNEUR, il ne s'écarta pas de lui et observa les commandements que le SEIGNEUR avait donnés à Moïse, [commandements : voir loi. – donnés ou institués, cf. 17.13+.]7 et le SEIGNEUR était avec lui. Il réussissait dans toutes ses entreprises. Il se rebella contre le roi d'Assyrie et ne lui fut plus soumis. [dans toutes ses entreprises : litt. chaque fois qu'il sortait ; cf. Dt 28.6n. – Il se rebella : l'expression indique que jusque-là le royaume de Juda était vassal de l'Assyrie.]8 C'est lui qui mit à mal les Philistins jusqu'à Gaza et son territoire, depuis les tours des gardes jusqu'aux villes fortes.
Rappel de la prise de Samarie
9 La quatrième année du roi Ezéchias, qui était la septième année d'Osée, fils d'Ela, roi d'Israël, Salmanasar, roi d'Assyrie, arriva devant Samarie et l'assiégea. [Cf. 17.5ss. – Salmanasar : cf. 17.3n.]10 Il la prit au bout de trois ans, la sixième année d'Ezéchias. C'est la neuvième année d'Osée, roi d'Israël, que Samarie fut prise. 11 Le roi d'Assyrie exila les Israélites en Assyrie et il les conduisit à Halah et sur le Habor, la rivière de Gozân, ainsi que dans les villes des Mèdes, [Cf. 17.6n. – les Israélites : litt. Israël, LXX la Samarie.]12 parce qu'ils n'avaient pas écouté le SEIGNEUR, leur Dieu, et qu'ils avaient passé outre à son alliance ; tout ce qu'avait ordonné Moïse, serviteur du SEIGNEUR, ils ne l'avaient ni écouté ni mis en pratique.
Sennachérib envahit le royaume de Juda
13 La quatorzième année du roi Ezéchias, Sennachérib, roi d'Assyrie, attaqua toutes les villes fortes de Juda et les prit. [Es 36.1 ; 2Ch 32.1. – Sennachérib : akkadien Sîn-ah-erib, roi d'Assyrie (704-681). Selon les annales assyriennes, cette expédition contre Jérusalem daterait de 701. – toutes : absent de LXX.]14 Ezéchias, roi de Juda, fit dire au roi d'Assyrie, à Lakish : « J'ai péché ! Eloigne-toi de moi. Ce que tu m'imposeras, je le supporterai. » Alors le roi d'Assyrie imposa à Ezéchias, roi de Juda, trois cents talents d'argent et trente talents d'or. [fit dire : litt. envoya ; LXX ajoute des messagers. – Lakish : cf. 14.19n ; sur la prise de cette ville par Sennachérib, voir l'illustration « Une reconstitution de Lakish ». – J'ai péché, c.-à-d. j'ai eu tort. – Eloigne-toi : litt. retourne. – Ce que tu m'imposeras : un ms hébreu, Tg et Vg lisent tout ce que tu m'imposeras. – trois cents talents : plus de 10 tonnes ; trente talents : environ 1 tonne ; voir mesures, poids et monnaies.]15 Ezéchias donna tout l'argent qui se trouvait dans la maison du SEIGNEUR et dans les trésors de la maison du roi. 16 En ce temps-là Ezéchias mit en pièces les portes et les linteaux du temple du SEIGNEUR – Ezéchias, roi de Juda, les avait plaqués d'or – et il les livra au roi d'Assyrie. [linteaux : le sens du mot hébreu n'est pas sûr. D'autres traduisent poteaux. – Voir temple.]
Sennachérib menace Jérusalem
Es 36.2-22 ; 2Ch 32.9-16
17 Le roi d'Assyrie envoya de Lakish à Jérusalem, vers le roi Ezéchias, le général en chef, le chef des hauts fonctionnaires et le chef d'intendance, avec une puissante armée. Ils montèrent et arrivèrent à Jérusalem. Lorsqu'ils furent montés et arrivés, ils se tinrent à l'aqueduc du réservoir supérieur, sur la route du Champ du Teinturier. [le général en chef, le chef des hauts fonctionnaires (ou grand eunuque, chef des eunuques) et le chef d'intendance (ou grand échanson, autre traduction chef d'état-major) : traduction incertaine de titres assyriens ou babyloniens ; on les a aussi compris comme des noms propres et transcrits respectivement Tartân (Es 20.1), Rab-Saris (Jr 39.3) et Rab-Shaqé (Es 36.2, texte parallèle qui ne mentionne que ce troisième personnage). – Ils montèrent et arrivèrent à Jérusalem. Lorsqu'ils furent montés et arrivés : texte absent d'Es 36.2. – l'aqueduc : même terme en 20.20 ; Es 7.3 ; 36.2 ; cf. 1R 18.32n ; Ez 31.4n ; Jb 38.25n.]18 Ils appelèrent le roi ; alors Eliaqim, fils de Hilqiya, l'intendant de la maison, sortit vers eux, avec Shebna, le scribe, et Yoah, fils d'Asaph, l'archiviste. [le roi : précision absente d'Es 36.3. – Hilqiya : hébreu Hilqiyahou. – intendant de la maison 1R 4.6n. – Voir scribe.]19 Le chef d'intendance leur dit : Dites, je vous prie, à Ezéchias : Ainsi parle le grand roi, le roi d'Assyrie : En quoi donc as-tu placé ta confiance ? [Le discours de propagande militaire qui commence ici (cf. v. 27) présente des analogies avec certains passages des annales assyriennes. – En quoi donc as-tu placé ta confiance ? autre traduction quelle est cette confiance sur laquelle tu t'appuies ?]20 Tu n'as prononcé que des paroles en l'air, et tu crois avoir un plan et la force pour la guerre ? Et maintenant, en qui donc as-tu mis ta confiance, pour te rebeller contre moi ? [Tu n'as prononcé... : litt. tu n'as dit qu'une parole de lèvres, conseil et vaillance pour la guerre ; autre traduction tu t'es dit : Des paroles en l'air tiendront lieu de plan... ; cf. Es 36.5 (texte légèrement différent). – pour te rebeller contre moi : l'épisode des envoyés de Sennachérib semble contredire les v. 14-16, à moins que le texte ne laisse entendre qu'Ezéchias n'a pas pu réunir la somme réclamée par le roi assyrien, qui interprète cette défaillance comme une nouvelle rébellion.]21 Maintenant tu as mis ta confiance dans le soutien de l'Egypte, ce roseau cassé qui pénètre et transperce la main de quiconque s'appuie dessus : tel est le pharaon, le roi d'Egypte, pour tous ceux qui mettent leur confiance en lui. [Maintenant : texte absent de LXX, Vetus latina (voir Vg), Syr, et Es 36.6 ; autre traduction en fait. – l'Egypte, ce roseau cassé... : cf. Ez 29.6s.]22 Peut-être me direz-vous : « C'est dans le SEIGNEUR (YHWH), notre Dieu, que nous avons mis notre confiance. » Mais n'est-ce pas ses hauts lieux et ses autels qu'Ezéchias a supprimés, en disant à Juda et à Jérusalem : « C'est devant cet autel, à Jérusalem, que vous vous prosternerez ! » [à Jérusalem : précision absente d'Es 36.7.]23 Maintenant fais, je te prie, un pari avec mon maître, le roi d'Assyrie : je te donnerai deux mille chevaux, si tu peux trouver des cavaliers pour les monter. [des cavaliers... : autre traduction des conducteurs de chars.]24 Comment repousserais-tu un seul gouverneur, le moindre parmi les hommes de mon maître ? C'est dans l'Egypte que tu mets ta confiance en ce qui concerne les chars et les attelages ! [gouverneur : responsable d'une province, cf. 1R 10.15n ; 20.24 ; certains pensent qu'il résulte ici d'une erreur de copie. – le moindre... : litt. des plus petits serviteurs de mon maître, ou, selon certains mss (ici et en Es 36.9), d'entre les plus petits serviteurs de mon maître. – les attelages : autres traductions les équipages (de chars) ; les cavaliers.]25 D'ailleurs, est-ce indépendamment du SEIGNEUR (YHWH) que j'ai attaqué ce lieu, pour le détruire ? C'est le SEIGNEUR (YHWH) qui m'a dit : « Attaque ce pays et détruis-le. » [D'ailleurs : autre traduction maintenant. – Selon les conceptions de l'Antiquité, la prise d'une ville implique souvent un revirement de la part de son dieu, qui décide de soutenir le conquérant contre ses propres fidèles et légitime ainsi la conquête. Voir « Cyrus à Babylone ». Cependant elle peut aussi être interprétée comme une victoire du dieu du conquérant sur les dieux des vaincus (cf. v. 34).]
Une reconstitution de Lakish (cf. 2R 18.24), l’une des principales forteresses du royaume de Juda, au VIIIe s. av. J.-C.
Sur le siège de la prise de la ville, vers 700 av. J.-C., par Sennachérib, commandant personnellement l’armée assyrienne, voir aussi « Assaut de l’armée assyrienne » et « Assaut et prise d’une ville fortifiée ».
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26 Eliaqim, fils de Hilqiya, Shebna et Yoah dirent au chef d'intendance : S'il te plaît, parle-nous en araméen, nous le comprenons ; ne nous parle pas en judéen, en présence du peuple qui est sur la muraille. [fils de Hilqiya : absent d'un ms hébreu et d'Es 36.11. – en présence du peuple : litt. aux oreilles du peuple.]27 Le chef d'intendance leur répondit : Est-ce à ton maître et à toi que mon maître m'a envoyé dire cela ? N'est-ce pas à ces hommes qui sont assis sur la muraille, eux qui mangent leurs excréments et boivent leur urine avec vous ? [Cf. v. 19n. – cela : litt. ces paroles ou ces choses. – leurs excréments / leur urine : une lecture traditionnelle indique ici les euphémismes correspondants leur évacuation / l'eau de leurs pieds ; le premier terme a été rapproché de celui qui est traduit par fiente de pigeon en 6.25.]
28 Puis le chef d'intendance se redressa et cria à pleine voix, en judéen : Ecoutez la parole du grand roi, du roi d'Assyrie ! [la parole : les paroles selon Es 36.13.]29 Ainsi parle le roi : Qu'Ezéchias ne vous trompe pas, car il ne pourra pas vous délivrer de ma main. [de ma main : avec plusieurs mss hébreux et des versions anciennes. D'autres mss portent de sa main.]30 Qu'Ezéchias ne vous amène pas à mettre votre confiance dans le SEIGNEUR (YHWH), en disant : « Le SEIGNEUR (YHWH) nous délivrera ! Cette ville ne sera pas livrée au roi d'Assyrie ! » 31 N'écoutez pas Ezéchias ; car ainsi parle le roi d'Assyrie : Faites la paix avec moi, rendez-vous à moi ; chacun de vous mangera de sa vigne et de son figuier, chacun boira de l'eau de sa citerne, [Faites la paix avec moi : autre traduction capitulez. Le mot traduit ici par paix semble être celui qui est rendu ailleurs par bénédiction ; il pourrait cependant se rattacher à un autre sens de la même racine, s'agenouiller (d'où l'idée de capitulation).]32 jusqu'à ce que je vienne et que je vous emmène dans un pays comme le vôtre, dans un pays de blé et de vin, un pays de pain et de vignes, un pays d'oliviers à huile et de miel ; ainsi vous vivrez, vous ne mourrez pas. N'écoutez donc pas Ezéchias, qui veut vous entraîner en disant : « Le SEIGNEUR (YHWH) nous délivrera ! » [vin : autre traduction vin nouveau, cf. Gn 27.28n. – un pays d'oliviers... Ezéchias : texte absent d'Es 36.17.]33 Les dieux des nations ont-ils donc délivré chacun son pays de la main du roi d'Assyrie ? 34 Où sont les dieux de Hamath et d'Arpad ? Où sont les dieux de Sepharvaïm, de Héna et d'Ivva ? Ont-ils délivré Samarie de ma main ? [Cf. v. 25. – de Héna et d'Ivva : texte absent d'Es 36.19 (mais attesté à Qumrân). Héna correspondrait au pays de Nî', connu par des textes égyptiens depuis le XVe s. av. J.-C. et situé au nord de Hama sur l'Oronte. Pour Ivva ou Avva, cf. 17.24n. – Ont-ils délivré Samarie de ma main ? On peut s'étonner de la question qui laisse supposer que Samarie aurait pu être sauvée par des dieux étrangers. Comme les villes mentionnées ont fait partie d'une même coalition, l'émissaire assyrien souligne que les dieux de la coalition ont été incapables de sauver ne serait-ce qu'une des villes de celle-ci.]35 Parmi tous les dieux des pays, quels sont ceux qui ont délivré leur pays de ma main, pour que le SEIGNEUR (YHWH) délivre Jérusalem de ma main ? [des pays : un ms hébreu, Syr et un ms de Tg lisent de ces pays, comme en Es 36.20.]
36 Le peuple garda le silence ; il ne lui répondit pas un mot, car le roi avait donné cet ordre : « Vous ne lui répondrez pas. » [garda le silence : ici, comme en 1S 10.27 ; 2S 19.11, ce verbe pourrait aussi signifier ne rien faire.]37 Eliaqim, fils de Hilqiya, l'intendant de la maison, Shebna, le scribe, et Yoah, fils d'Asaph, l'archiviste, vinrent trouver Ezéchias, les vêtements déchirés ; ils lui rapportèrent les paroles du chef d'intendance. [Hilqiya : le nom est ici écrit en hébreu sous la forme plus courte, cf. v. 18n ; voir Jg 17.1n.]