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Bible de Jérusalem – Psaumes 18

PSAUME 18 (17)

Te Deum royal.y

18 Du maître de chant. Du serviteur de Yahvé, David, qui adressa à Yahvé les paroles de ce cantique, quand Yahvé l’eut délivré de tous ses ennemis et de la main de Saül. Il dit :

y Cette ode triomphale joint à une prière d’action de grâces, vv. 5-28, un cantique royal de victoire, vv. 32-51, à finale messianique. La recension parallèle de 2 S 22 permet de corriger le texte souvent défectueux.

2 Je t’aime, Yahvé, ma force
(mon sauveur, tu m’as sauvé de la violence).z

z Stique omis par hébr. et placé par 2 S à la fin du v. 3. On le rapproche du v. 2 qui est le seul à s’adresser à Dieu à la deuxième personne.

3 Yahvé est mon roc et ma forteresse,
mon libérateur, c’est mon Dieu.

Je m’abrite en lui, mon rocher,a
mon bouclier et ma forceb de salut, ma citadelle.

a Yahvé est appelé fréquemment dans les le Rocher d’Israël rempart de ses fidèles et avant tout de la lignée davidique. Cf. Mt 16.18.

b Littéralement « ma corne », symbole de puissance et de vigueur, Ps 75.5 ; 89.18 ; 92.18 ; etc., cf. Dt 33.17 ; 1 R 22.11 ; Za 2.4, avec parfois une portée messianique, Ps 132.17 ; Ez 29.11.

4 Loué soit-il ! J’invoque Yahvé,
et je suis sauvé de mes ennemis.

5 Les flotsc de la Mort m’enveloppaient,
les torrents de Bélial m’épouvantaient ;

c « flots » cf. v. 6 ; « filets » hébr. — Les eaux symbolisent les périls mortels, cf. Ps 32.6 ; 40.3 ; 42.8 ; 66.12 ; 69.2s, 15s ; 88.18 ; 130.1 ; Isa 30.28 ; Jb 22.11 ; 27.20 ; Jon 2.6.

6 les filets du Shéol me cernaient,
les pièges de la Mort m’attendaient.

7 Dans mon angoisse j’invoquai Yahvé,
vers mon Dieu je lançai mon cri ;d
il entendit de son temple ma voix
et mon cri parvint à ses oreilles.

d Hébr. ajoute « devant sa face »; omis par 2 S.

8 Et la terre s’ébranla et chancela,e
les assises des montagnes frémirent,
(sous sa colère elles furent ébranlées) ;

e Ici commence la description de la théophanie victorieuse de Yahvé, venant au secours de son fidèle, vv. 8-18. Cf. Ex 13.22 ; 19.16.

9 une fumée monta à ses narines
et de sa bouche un feu dévorait
(des braises s’y enflammèrent).

10 Il inclina les cieux et descendit,
une sombre nuée sous ses pieds ;
11 il chevaucha un chérubinf et vola,
il plana sur les ailes du vent.

f Les chérubins qui surmontaient l’arche, Ex 25.18, et qui inspirèrent à Ézéchiel sa vision du char divin, Ez 1.5s, servent de trône à Yahvé, 1 S 4.4 ; 2 S 6.2 ; 2 R 19.15. Après la destruction du Temple, ils symbolisent des êtres célestes.

12 Il fit des ténèbres son voile,
sa tente, ténèbre d’eau, nuée sur nuée ;
13 un éclat devant lui enflammaitg
grêle et braises de feu.

g « un éclat enflammait » 2 S ; hébr. corrompu (litt. « ses nuées passèrent »).

14 Yahvé tonna des cieux,
le Très-Haut donna de la voix ;h

h Hébr. répète ici 13b, omis par grec et 2 S.

15 il décocha ses flèches et les dispersa,
il lança les éclairs et les chassa.

16 Et le lit de la meri apparut,
les assises du monde se découvrirent,
au grondement de ta menace, Yahvé,
au vent du souffle de tes narines.

i « de la mer » 2 S ; « des eaux » hébr.

17 Il tend la main d’en haut et me prend,
il me retire des grandes eaux,
18 il me délivre d’un puissant ennemi,
d’adversaires plus forts que moi.

19 Ils m’attendaient au jour de mon malheur,
mais Yahvé fut pour moi un appui ;
20 il m’a dégagé, mis au large,
il m’a sauvé, car il m’aime.

21 Yahvé me rend selon ma justice,
selon la pureté de mes mains me rétribue,
22 car j’ai gardé les voies de Yahvé
sans faillir loin de mon Dieu.

23 Ses jugements sont tous devant moi,
ses décrets, je ne les ai pas écartés,
24 je suis irréprochable envers lui,
je me garde contre le péché.

25 Et Yahvé me rétribue selon ma justice,
ma puretéj qu’il voit de ses yeux.

j « ma pureté » 2 S ; « la pureté de mes mains » hébr. qui harmonise avec 21b.

26 Tu es fidèle avec le fidèle,
sans reproche avec l’irréprochable,

27 pur avec qui est pur
mais rusant avec le fourbe,
28 toi qui sauves le peuple des humbles,
et rabaisses les yeux hautains.

29 C’est toi, Yahvé, ma lampe,k
mon Dieu éclaire ma ténèbre ;

k Avant « ma lampe » hébr. ajoute « tu éclaires », glose omise dans 2 S et adoucissant l’anthropomorphisme.

30 avec toi je force l’enceinte,l
avec mon Dieu je saute la muraille.

l « je force l’enceinte » (`aroç geder) 2 S grec ; « je cours à la razzia » (`arûç gedûd) hébr.

31 Dieu, sa voie est sans reproche
et la parole de Yahvé sans alliage.
Il est, lui, le bouclier
de quiconque s’abrite en lui.

32 Qui donc est Dieu, hors Yahvé ?
Qui est Rocher, sinon notre Dieu ?
33 Ce Dieu qui me ceint de force
et rend ma voie irréprochable,

34 qui égale mes pieds à ceux des biches
et me tient debout sur les hauteurs,
35 qui instruit mes mains au combat,
mes bras à bander l’arc d’airain.

36 Tu me donnes ton bouclier de salut
(ta droite me soutient), tu ne cesses de m’exaucer,m

m « tu ne cesses de m’exaucer », litt. « tu me multiplies ta réponse » (`anôteka), d’après grec et 2 S, cf. Ps 20.7 ; « ton humilité (ou « ton souci », sens araméen, `anwateka) me fait grandir » hébr.

37 tu élargis mes pas sous moi
et mes chevilles n’ont point fléchi.

38 Je poursuis mes ennemis et les atteins,
je ne reviens pas qu’ils ne soient achevés ;
39 je les frappe, ils ne peuvent se relever,
ils tombent, ils sont sous mes pieds.

40 Tu m’as ceint de force pour le combat,
tu fais ployer sous moi mes agresseurs ;
41 mes ennemis, tu me fais voir leur dos,
ceux qui me haïssent, je les extermine.

42 Ils crient, et pas de sauveur,
vers Yahvé, mais pas de réponse ;
43 je les broie comme poussière au vent,
je les foule comme la boue des ruelles.

44 Tu me délivres des querelles de mon peuple,n
tu me mets à la tête des nations ;
le peuple que j’ignorais m’est asservi,

n « mon peuple » 2 S ; « un peuple » hébr. ; « des peuples » grec (pour et 2 S). La leçon de 2 S doit être primitive ; on aurait ensuite généralisé à cause de la suite du v. et peut-être aussi pour éliminer l’allusion défavorable à Israël.

45 les fils d’étrangers me font leur cour,
ils sont tout oreille et m’obéissent ;
46 les fils d’étrangers faiblissent,
ils quittent en tremblant leurs réduits.

47 Vive Yahvé, et béni soit mon rocher,
exalté, le Dieu de mon salut,
48 le Dieu qui me donne les vengeances
et prosterne les peuples sous moi !

49 Me délivrant d’ennemis furieux,
tu m’exaltes par-dessus mes agresseurs,
tu me libères de l’homme de violence.

50 Aussi je te louerai, Yahvé, chez les païens,
et je veux jouer pour ton nom :

51 « Il multiplie pour son roi les délivrances
et montre de l’amour pour son oint,
pour David et sa descendance à jamais »o

o Finale liturgique qui rappelle les promesses de victoire et de salut faites à la dynastie davidique, cf. 89.2s, 29s ; 1 S 2.10.

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