Nouvelle Bible Segond – 1 Samuel 19
Jonathan prend la défense de David
19 Saül parla à Jonathan, son fils, et à tous les gens de sa cour, de son intention de faire mourir David. Mais David plaisait beaucoup à Jonathan, fils de Saül. [faire mourir David : cf. 18.25,29 ; 20.32 ; faire mourir est un des verbes clefs de ce chap. (cf. v. 2,5,11,15,17). – David plaisait beaucoup à Jonathan ou, plus littéralement, Jonathan... se plaisait beaucoup avec David ; cf. 18.1+,22+.]2 Jonathan en informa donc David ; il lui dit : Saül, mon père, cherche à te faire mourir. Je t'en prie, sois sur tes gardes demain matin ; reste à l'abri, cache-toi. 3 Je sortirai et je me tiendrai à côté de mon père dans la campagne, là où tu seras ; je parlerai de toi à mon père, je verrai ce qu'il en est et je te le dirai. [dans la campagne... : cf. 20.5. – de toi ou pour toi, en ta faveur. – je te le dirai : cf. v. 7 ; 20.9,13 ; cf. Pr 17.17.]4 Jonathan parla favorablement de David à Saül, son père : O roi, dit-il, ne pèche pas contre David, ton serviteur, car il n'a pas péché envers toi. Au contraire, il a très bien agi envers toi ; [favorablement : litt. en bien ; cf. Pr 31.8s. – ne pèche pas contre : cf. Gn 42.22. – il a très bien agi : litt. ses œuvres ont été très bien.]5 il a risqué sa vie, il a tué le Philistin et le SEIGNEUR a réalisé une grande victoire pour tout Israël. Tu l'as vu et tu t'en es réjoui. Pourquoi pécherais-tu en versant le sang d'un innocent ? Pourquoi ferais-tu mourir David sans raison ? [il a risqué sa vie : litt. il a mis sa vie dans sa main ; cf. Jg 12.3+ ; Jb 13.14. – tué le Philistin : cf. 17.50s. – a réalisé une grande victoire : litt. a fait un grand salut ; 17.49-53 ; cf. 11.13. – le sang d'un innocent : cf. Dt 19.10 ; 2R 24.4 ; Es 59.7 ; Jr 26.15 ; Jon 1.14.]6 Saül écouta Jonathan ; il fit ce serment : Par la vie du SEIGNEUR, David ne sera pas mis à mort ! [Par la vie du SEIGNEUR : cf. 14.39n.]7 Jonathan appela David et lui dit tout cela ; puis Jonathan amena David auprès de Saül, et il reprit son service comme d'habitude. [lui dit tout cela : cf. v. 3. – il reprit son service : litt. il fut devant lui, cf. 16.16n. – comme d'habitude : cf. 14.21n.]
David sauvé par Mikal
8 La guerre continuait. David sortit pour combattre les Philistins ; il leur infligea une grande défaite ; ils durent fuir pour lui échapper. [continuait ou reprit. – pour combattre ou pour faire la guerre, le verbe étant apparenté au substantif traduit par guerre. – il leur infligea une grande défaite : litt. il les frappa d'un grand coup, cf. 4.10n. Cf. 18.14,30.]9 Un mauvais souffle du SEIGNEUR fut sur Saül, alors qu'il était assis chez lui, sa lance à la main. David était en train de jouer de la lyre. [Voir 16.14+. – souffle : voir esprit. – fut sur v. 20,23 ; cf. Nb 24.2n.]10 Puis Saül chercha à clouer David au mur avec sa lance. Mais David esquiva le coup de Saül, qui planta la lance dans le mur. Alors David prit la fuite ; il s'échappa pendant la nuit. [Voir 18.11n. – s'échappa : un autre des verbes clefs de ce chap. (cf. v. 11s,17s). – pendant la nuit : LXX rattache ces mots au début du v. 11.]
11 Saül envoya des émissaires à la maison de David, pour le surveiller et le mettre à mort au matin. Mais Mikal, femme de David, l'en informa en disant : Si tu ne t'échappes pas cette nuit, demain tu es un homme mort. [émissaires : le même mot hébreu est habituellement traduit par messagers. – pour le surveiller ou pour la surveiller (la maison) ; cf. Ps 59.1. – tu es un homme mort : litt. tu seras mis à mort.]12 Elle le fit descendre par la fenêtre, et David s'en alla et s'enfuit. C'est ainsi qu'il échappa. [par la fenêtre : cf. Jos 2.15 ; Ac 9.25 ; 2Co 11.32s.]13 Ensuite Mikal prit le teraphim et le plaça dans le lit ; elle mit une peau de chèvre à la tête du lit, et elle le couvrit d'un vêtement. [Les teraphim ou idoles familiales pouvaient avoir, semble-t-il, différents formats : petits et faciles à dissimuler en Gn 31.19,34, ou de taille plus importante comme ici. – une peau de chèvre : le mot hébreu correspondant ne se trouve qu'ici et au v. 16, et son sens précis n'est pas connu ; peut-être le poil noir de la peau de chèvre était-il destiné à imiter la chevelure d'un homme ; on a souvent pensé aussi à un tissu très peu serré (en poil de chèvre), sorte de moustiquaire servant ici à camoufler le visage du teraphim. – à la tête du lit : autre traduction sur sa tête (celle du teraphim). – un vêtement ou simplement une couverture.]14 Lorsque Saül envoya des émissaires pour prendre David, elle dit : Il est malade. [Lorsque Saül envoya des émissaires répète formellement le début du v. 11, mais le v. 14 fait allusion à leur arrivée chez David. – prendre ou arrêter ; cf. Jn 7.32,45. – Il est malade : cf. Jos 2.5 ; 2S 17.20.]15 Saül les renvoya pour qu'ils voient David. Il dit : Amenez-le-moi dans son lit, et qu'on le mette à mort. [pour qu'ils voient David : les émissaires ne devront pas se contenter des explications de Mikal, mais entrer en contact direct avec le fugitif.]16 Les émissaires revinrent, et le teraphim était dans le lit, avec une peau de chèvre à la tête du lit. [à la tête du lit ou sur sa tête ; cf. v. 13.]17 Saül dit à Mikal : Pourquoi m'as-tu trompé ainsi ? Pourquoi as-tu laissé partir mon ennemi, de sorte qu'il s'est échappé ? Mikal répondit à Saül : Il m'a dit : « Laisse-moi partir, sinon je te tue ! » [m'as-tu trompé ; cf. 28.12 ; Gn 29.25 ; Jos 9.22 ; 2S 19.27. – sinon je te tue : litt. pourquoi te tuerais-je ? (cf. 2S 2.22).]
David et Saül à Rama
18 C'est ainsi que David prit la fuite et qu'il échappa. Il se rendit auprès de Samuel à Rama et lui dit tout ce que Saül lui avait fait. Puis il alla avec Samuel habiter aux Nayoth. [à Rama : cf. 1.1n ; 7.17. – aux Nayoth (cf. 20.1) : un lieu-dit proche de Rama, dont le nom peut également se lire Navith, d'après une autre lecture traditionnelle. Le mot pourrait se traduire par les demeures, les résidences et désigner les ermitages ou les cellules des prophètes dont il est question dans la suite du chap.]19 On le fit savoir à Saül : David est aux Nayoth, à Rama. 20 Saül envoya des émissaires pour prendre David. Ils virent un groupe de prophètes qui se comportaient en prophètes, avec Samuel à leur tête. Le souffle de Dieu fut sur les émissaires de Saül, et eux aussi se mirent à faire les prophètes. [prendre ou arrêter, comme au v. 14. – Ils virent : d'après des versions anciennes ; le texte hébreu traditionnel dit il vit, singulier difficilement explicable. – un groupe : le mot hébreu correspondant n'apparaît qu'ici et son sens précis n'est pas connu. – qui se comportaient en prophètes : cf. 10.5n. – avec Samuel à leur tête : litt. Samuel se tenant debout au-dessus d'eux ; cf. la position analogue d'Elisée en 2R 4.38-41 ; 6.1-7. – souffle : voir esprit. – eux aussi... 10.5s ; cf. Nb 11.25.]21 On le dit à Saül, qui envoya d'autres émissaires, et eux aussi se mirent à faire les prophètes. Il en envoya encore une troisième fois, et ceux-là aussi se mirent à faire les prophètes. [Triple envoi : cf. 2R 1.9-14.]22 Alors Saül alla lui-même à Rama. Arrivé à la grande citerne qui est à Sékou, il demanda : Où sont Samuel et David ? On lui répondit : Ils sont aux Nayoth, à Rama. [Sékou : lieu non identifié, appelé Séfi par LXX.]23 De là, il se dirigea vers les Nayoth, à Rama. Le souffle de Dieu fut sur lui aussi ; il continua son chemin en faisant le prophète jusqu'à son arrivée aux Nayoth, à Rama. [en faisant le prophète : cf. 10.5n,10.]24 Lui aussi quitta ses vêtements, et lui aussi fit le prophète devant Samuel ; il tomba et resta prostré et nu tout ce jour-là et toute la nuit. C'est pourquoi l'on dit : Saül est-il aussi parmi les prophètes ? [quitta ses vêtements... nu : cf. 2S 6.20. – Saül... prophètes ? cf. 10.11+.]