19 Lorsque le roi Ezéchias eut entendu cela, il déchira ses vêtements, se couvrit d'un sac et se rendit à la maison du SEIGNEUR.
5 Les gens de la cour du roi Ezéchias allèrent donc auprès d'Esaïe. [Les gens de la cour : litt. les serviteurs.]
Quant à Ezéchias, le Judéen, qui ne s’était pas soumis à mon joug, j’ai assiégé quarante-six de ses villes fortifiées, avec les innombrables villages qui les entourent. Je les ai prises à l’aide de rampes d’assaut et de béliers... avec des mines, des brèches et du travail de sape. J’ai emmené deux cent mille cent cinquante personnes, jeunes et vieux, hommes et femmes, chevaux, mulets, ânes, chameaux, petit et gros bétail sans nombre, et je les ai traités comme du butin. Lui, je l’ai fait prisonnier dans Jérusalem, sa résidence royale, comme un oiseau en cage.
La campagne de Sennachérib selon les annales assyriennes
8 Le chef d'intendance s'en retourna trouver le roi d'Assyrie qui attaquait Libna – en effet, il avait appris que le roi avait quitté Lakish. [Libna : identifiée le plus souvent avec Tell Bornat, à 7 km au nord de Lakish, cf. 8.22n. – que le roi avait quitté : litt. qu'il avait quitté.]
14 Ezéchias prit la lettre de la main des messagers, la lut et monta à la maison du SEIGNEUR ; Ezéchias la déploya devant le SEIGNEUR. [la lettre : litt. les lettres, selon le texte hébreu traditionnel ; quelques mss de LXX et de Tg portent le singulier.]
20 Alors Esaïe, fils d'Amots, fit dire à Ezéchias : Ainsi parle le SEIGNEUR, le Dieu d'Israël : J'ai entendu la prière que tu m'as adressée au sujet de Sennachérib, roi d'Assyrie.
Elle te méprise, elle se moque de toi, Sion la jolie ;
elle hoche la tête derrière toi, Jérusalem la belle. [Sion la jolie / Jérusalem la belle : litt. la vierge de la fille de Sion / la fille de Jérusalem ; il s'agit de la ville elle-même, personnifiée comme une femme.]
22 Qui as-tu outragé et injurié ?
Contre qui as-tu élevé la voix ?
Tu as levé les yeux en haut,
sur le Saint d'Israël ! [Contre et sur traduisent une même préposition hébraïque. – Voir Saint.]
23 Par l'intermédiaire de tes messagers, tu as outragé le Seigneur
et tu as dit :
« En conduisant mon char,
moi, je suis monté tout en haut des montagnes,
au plus profond du Liban ;
je coupe les plus élevés de ses cèdres,
les plus beaux de ses cyprès,
et j'atteins son dernier abri,
ses plus épaisses forêts ; [tes messagers : Vg porte tes gens (litt. tes serviteurs), comme Es 37.24. – le Seigneur : certains mss portent YHWH (le SEIGNEUR). – En conduisant mon char : sens probable du texte hébreu ; autre lecture traditionnelle avec la multitude de mes chars, comme en Es 37.24. – ses plus épaisses forêts : litt. la forêt de son verger, ce qui pourrait aussi signifier le cœur de son verger, son verger luxuriant ; cf. Mi 7.14n.]
24 j'ai creusé et j'ai bu de l'eau étrangère,
je tarirai avec mes pieds
tous les bras du Nil en Egypte. » [étrangère : mot absent d'un ms hébreu et d'Es 37.25. – les bras du Nil : cf. Es 19.6n ; 37.25 ; Ez 29.3n.]
25 N'as-tu pas appris que j'ai fait ces choses depuis longtemps,
qu'aux jours de jadis je les ai façonnées ?
Maintenant, je les fais venir,
et toi, tu n'as plus qu'à transformer les villes fortes en tas de ruines. [N'as-tu pas... jours de jadis : texte absent de LXX.]
26 Leurs habitants sont impuissants,
ils sont terrifiés et honteux ;
ils sont comme l'herbe des champs et la tendre verdure,
comme le gazon des toits en terrasse,
comme du blé desséché avant même d'être en épi. [impuissants : litt. courts de main ou de bras ; cf. Nb 11.23 ; Es 50.2. – comme : sous-entendu dans le texte. – en terrasse : sous-entendu dans le texte, cf. Dt 22.8n. – comme du blé desséché... : texte et traduction incertains ; un terme proche de celui qui est traduit ici par blé desséché est rendu par brûlé en Gn 41.6,23,27 ; d'autres comprennent comme la rouille (maladie) du blé avant la formation de la tige (cf. Es 37.27n).]
27 Mais je sais quand tu t'assieds,
quand tu pars en campagne et quand tu en reviens,
et quand tu t'agites contre moi. [Voir Ps 139.1ss. – quand tu t'assieds... : litt. le fait que tu t'assieds... – quand tu pars... : litt. quand tu sors et quand tu rentres, cf. Nb 27.17n ; 1S 18.5n.]
28 Parce que tu t'agites contre moi
et que ta suffisance est montée à mes oreilles,
je mettrai ma boucle à tes narines
et mon mors à tes lèvres,
et je te ferai retourner par le chemin par lequel tu es venu. [suffisance : le terme hébreu signifie généralement quiétude, tranquillité. Certains modifient le texte hébreu traditionnel pour lire ton rugissement. – boucle ou crochet. L'image est celle d'un animal tiré par un anneau passé dans ses naseaux ; cf. Ez 19.4,9 ; 29.4.]
29 Voici le signe pour toi :
on mangera cette année le produit du grain tombé,
et la suivante ce qui pousse de soi-même.
Mais la troisième année,
semez, moissonnez, plantez des vignes et mangez-en le fruit. [le produit du grain tombé : il s'agit du grain qui n'a pas été semé et qui est tombé dans le champ par accident au moment de la moisson ; cf. Lv 25.5,11.]
30 Les rescapés de la maison de Juda qui seront restés
produiront encore des racines vers le bas
et porteront du fruit vers le haut.
31 Car de Jérusalem sortira un reste,
et du mont Sion des rescapés.
Voilà ce que fera la passion jalouse du SEIGNEUR. [du SEIGNEUR : avec Es 37.32, de nombreux mss hébreux et des versions anciennes ; une autre lecture traditionnelle ajoute des Armées.]
32 A cause de cela, ainsi parle le SEIGNEUR au sujet du roi d'Assyrie :
Il n'entrera pas dans cette ville,
il n'y tirera pas de flèche,
il ne lui opposera pas de bouclier
et il n'élèvera pas de remblai contre elle. [ainsi parle... : autre traduction voici ce que le SEIGNEUR dit au roi d'Assyrie. – Il n'entrera pas... : autre traduction possible (aussi au v. 33) il ne viendra pas vers cette ville.]
33 Il s'en retournera par le chemin par lequel il sera venu,
et il n'entrera pas dans cette ville
– déclaration du SEIGNEUR. [il sera venu : cf. Es 37.34 (il est venu) ; venir et entrer traduisent ici un même verbe hébreu (v. 32n).]
34 Je protégerai cette ville pour la sauver,
à cause de moi et à cause de David, mon serviteur. [pour la sauver : texte absent de LXX. – à cause de David : cf. 2S 7.12.]
35 Cette nuit-là, le messager du SEIGNEUR sortit et abattit dans le camp des Assyriens cent quatre-vingt cinq mille hommes ; quand on se leva, de bon matin, c'étaient tous des cadavres, des morts ! [Cette nuit-là : précision absente d'Es 37.36. – messager : voir ange. – cent quatre-vingt cinq mille hommes : selon certains mss et Es 37.38. La plupart des mss donnent le chiffre de 8 500 000. Pour l'historien grec Hérodote, une invasion de rats aurait dévasté le camp assyrien. Certains commentateurs en ont conclu que le fléau évoqué était une épidémie de peste.]