Vigouroux – Ézéchiel 19
Cantique lugubre sur le désastre des princes de Juda représentés sous le symbole de deux lionceaux, et sur la désolation de Jérusalem figurée par une vigne.
19 Et toi, fais une lamentation (un chant lugubre) sur les princes d’Israël, [19.1-14 8° Chapitre 19. Elégie sur les malheurs de la maison royale de Juda. ― 1° Jérusalem, la lionne, a élevé des lionceaux ; l’un d’eux, Joachaz, verset 4 ; voir 4 Rois, 23, 31-33, a été pris en Egypte ; l’autre, Joachin, versets 5 à 7 ; voir 4 Rois, 24, 12 ; à Babylone, versets 8 et 9. ― 2° La mère elle-même, Jérusalem, est comparée dans la seconde partie de l’élégie à une vigne qui est arrachée et transplantée, c’est-à-dire que ses habitants sont conduits en captivité, versets 10 à 14.]2 et dis : Pourquoi ta mère, comme une lionne, s’est-elle couchée parmi les lions, et a-t-elle nourri ses petits au milieu des lionceaux ? [19.2 Une lionne ; c’est-à-dire Jérusalem. ― Des lions : les rois des nations. ― Des lionceaux ; les princes successeurs du roi Josias (voir 4 Rois, 23, 34 ; 24, 12).]3 Elle a élevé un de ses lionceaux, et il est devenu un lion, et il a appris à saisir la proie et à dévorer les (des) hommes. [19.3 Elle a fait sortir, etc. ; elle a mis sur le trône Joachaz, fils de Josias (voir 4 Rois, 23, 30-31).]4 Les nations ont entendu parler de lui, et elles l’ont pris, non sans en recevoir des blessures, et elles l’ont emmené enchaîné dans le pays d’Egypte. 5 La mère, voyant qu’elle était sans force et que son espérance avait péri, prit un autre de ses lionceaux, et en fit un (l’établit) lion. 6 Il marcha parmi les lions, et il devint un lion, et il apprit à saisir la proie et à dévorer les (des) hommes ; 7 il apprit à faire des veuves et à changer les villes en désert ; et le pays, avec tout ce qu’il contenait, fut désolé au bruit de son rugissement. 8 Alors les nations se réunirent contre lui de toutes les provinces ; elles jetèrent sur lui leur filet, et elles le prirent, non sans recevoir des blessures ; [19.8 Contre lui ; contre Joachin selon les uns (voir 4 Rois, 24, vv. 10, 12, 15 ; 25, 27) ; contre Sédécias, selon les autres, parce que l’on peut appliquer d’une manière fort naturelle à ce prince les circonstances racontées ici et au verset suivant par le prophète. ― S’assemblèrent, etc. Le roi de Babylone assembla son armée, composée de différents peuples, et vint assiéger Jérusalem, qui se défendit fortement et ne se rendit qu’après avoir fait des blessures à son vainqueur.]9 elles le mirent dans une cage, et l’emmenèrent enchaîné au roi de Babylone, et on le mit en prison, pour ne plus entendre désormais son rugissement sur les montagnes d’Israël. 10 Ta mère est comme une vigne qui a été plantée dans ton sang auprès des eaux ; ses fruits et ses feuilles ont poussé à cause des grandes eaux. 11 Ses rameaux vigoureux (branches solides) sont devenus des sceptres de souverains, sa taille (tige) s’est élevée parmi les branches, et on vit sa hauteur dans la multitude de ses sarments. 12 Mais elle a été arrachée avec colère et jetée à terre, un vent brûlant a desséché son fruit ; ses rameaux vigoureux (branches qui faisaient sa force) se sont flétris et desséchés ; le (un) feu l’a dévorée. [19.12 Voir Osée, 13, 15. ― Avec colère. Nabuchodonosor fut irrité en effet de l’infidélité de Sédécias, qui, sans égard pour ses promesses et ses serments, s’était ligué avec le roi d’Egypte.]13 Et maintenant elle a été transplantée dans le désert, dans une terre sans route et sans eau. [19.13 Elle a été transplantée. Ce que le Prophète met ici au passé n’était pas encore entièrement accompli ; il ne le fut réellement qu’après que le roi Sédécias eut été pris, que Jérusalem eut été détruite et le reste de ses habitants transporté à Babylone.]14 Un feu est sorti du bois (de la tige) de ses rameaux, et il a dévoré son fruit ; et il n’y a plus eu sur elle de rameau vigoureux (une tige forte), de sceptre pour les souverains. C’est une lamentation (un chant lugubre), et ce sera une lamentation (un chant lugubre). [19.14 Un feu, etc. ; c’est Ismahel, fils de Nathanias, dont l’histoire est racontée dans Jérémie (voir Jérémie, 40, verset 8 et suivants ; 41, verset 1 et suivants).]