Vigouroux – Psaumes 19
(Hébreu : 19).
David admire la puissance, la sagesse et la bonté de Dieu manifestées aux hommes par ses ouvrages exposés à leurs yeux, par la loi donnée aux Juifs et par le Rédempteur envoyé au monde.
18 Pour la fin, psaume de David.
[18.1 Gloire de Dieu, qui se manifeste 1° par l’éclat de ses œuvres dans la nature et 2° par la beauté de sa loi dans l’ordre moral. « Kant se souvenait-il de ce psaume lorsqu’il disait : Il y a deux choses qui excitent en moi une continuelle admiration : le ciel étoilé au-dessus de ma tête et la loi morale dans mon cœur ? » (DE LA JUGIE.) Plusieurs traits de ce psaume s’appliquent à la prédication des Apôtres, dans le sens spirituel, voir Psaumes, 18, 5 et Romains, 10, 18.]
2 Les cieux racontent la gloire de Dieu, et le firmament publie les œuvres de ses mains. [18.2 Les cieux. Fondés sur le témoignage de saint Paul (voir Romains, 10, 18), les Pères de l’Eglise entendent ici sous le nom de cieux, les Apôtres et les ministres de l’Evangile. Depuis le lever du soleil, les cieux publient la gloire de celui dont le firmament avait annoncé les œuvres avant que le soleil parût. Depuis que Jésus-Christ est venu, les Apôtres et les ministres de l’Evangile publient la gloire de celui dont les patriarches et les prophètes avaient annoncé les œuvres avant que Jésus-Christ parût.][18.2-3 Les cieux racontent la gloire de Dieu.]3 Le jour proclame ce message au jour, et la nuit en donne connaissance à la nuit. 4 Ce ne sont point des paroles, ce n’est pas un langage dont la voix ne soit pas entendue. [18.4 Ce ne sont point, etc. D’autres traduisent : Il n’y a point de langue ni de langage par qui leurs voix ne soient entendues ; mais ni l’hébreu, ni les Septante, ni la Vulgate, n’autorisent ce sens ; à moins qu’on ne le considère comme un simple commentaire du texte.][18.4-6a Le son de la parole des cieux n’est pas articulé, mais elle ne s’en fait pas moins entendre jusqu’aux extrémités de la terre, là où Dieu a établi la tente du soleil.]5 Leur bruit s’est répandu dans toute la terre, et leurs accents jusqu’aux extrémités du monde (confins du globe de la terre). [18.5 Voir Romains, 10, 18.]6 Il a établi sa tente dans le soleil, qui est lui-même semblable à un époux sortant de sa chambre nuptiale. Il s’est élancé comme un géant pour fournir (parcourir) sa carrière. [18.6 Voir Luc, 24, 46.][18.6b-7 Le soleil lui-même s’élance d’un bout du monde à l’autre et rien n’échappe à son ardeur.]7 Il sort de l’extrémité du ciel, et sa course va jusqu’à l’autre extrémité, et il n’y a personne qui se dérobe à sa chaleur. 8 La loi du Seigneur est sans tache, elle restaure les âmes ; le témoignage du Seigneur est fidèle, il donne la sagesse aux (plus) petits. [18.8-11 Quant à la loi de Dieu, elle est parfaite, réjouissant le cœur, lumineuse, durable, vraie, précieuse.]9 Les justices du Seigneur sont droites, elles réjouissent les cœurs ; le précepte du Seigneur est lumineux, il éclaire les yeux. [18.9 Les justices ; selon l’hébreu, les commandements, les préceptes. Ces divers mots désignent la loi mosaïque.]10 La crainte du Seigneur est sainte, elle subsiste à jamais ; les jugements du Seigneur sont vrais, ils se justifient par eux-mêmes. 11 Ils sont plus désirables que l’or et que beaucoup de pierres précieuses ; ils sont plus doux que le miel, et qu’un rayon (plein) de miel. 12 Aussi votre serviteur les observe ; à les garder, on (il) trouve une grande récompense. [18.12 Les garde. Le mot les (ea) se rapporte à jugements (judicia) du verset 10.][18.12-15 Retour du Psalmiste sur lui-même.]13 Qui connaît (comprend) ses fautes ? Purifiez-moi de celles qui sont cachées en moi, [18.13 Qui sont cachées, les fautes oubliées ou dont on n’a même pas eu connaissance.]14 et préservez votre serviteur de la corruption des étrangers. S’ils ne me dominent point, alors je serai sans tache, et purifié d’un très grand péché. [18.14 Des étrangers, au peuple hébreu, des Gentils. Selon d’autres : Des fautes d’autrui ; c’est-à-dire des fautes auxquelles on coopère, soit en les commandant, soit en les conseillant, soit en y consentant, etc. A la vérité les Septante et la Vulgate, qui sont amphibologiques, peuvent se prêter à ce sens, mais il n’en est pas de même du texte hébreu.]15 Et alors les paroles de ma bouche pourront vous plaire, et la méditation de mon cœur sera toujours en votre présence. Seigneur, vous êtes mon secours et mon rédempteur.