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Bible de Jérusalem – 1 Corinthiens 2

2 Pour moi, quand je suis venu chez vous, frères, je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieuz avec le prestige de la parole ou de la sagesse.

z Var. « le témoignage de Dieu ».

2 Non, je n’ai rien voulu savoir parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. 3 Moi-même, je me suis présenté à vous faible, craintif et tout tremblant,a

a Expression biblique stéréotypée, 2 Co 7.15 ; Ep 6.5 Ph 2.12 ; cf. Ps 2.11s.

4 et ma parole et mon message n’avaient rien des discours persuasifs de la sagesse ; c’était une démonstration d’Esprit et de puissance,b

b Allusion aux miracles et aux effusions de l’Esprit qui ont accompagné la prédication de Paul (voir 1.5 et 2 Co 12.12).

5 pour que votre foi reposât, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu.c

c Les discours de la sagesse humaine sont persuasifs par eux-mêmes (v. 4). Ils entraînent chez les auditeurs une adhésion purement humaine (v. 5). C’est ce que Paul refuse. Sa parole est bien une démonstration (v. 4), car elle manifeste l’action de l’Esprit ; mais elle demande une adhésion d’un autre ordre celui de l’Esprit.

6 Pourtant, c’est bien de sagesse que nous parlons parmi les parfaits,d mais non d’une sagesse de ce monde ni des princes de ce monde,e voués à la destruction.

d Non pas un groupe ésotérique d’initiés, mais ceux qui ont atteint le plein développement de la vie et de la pensée chrétiennes. Cf. 14.20 ; Ph 3.15 ; Col 4.12 ; He 5.14 ; Mt 19.21. Ils sont identiques aux « spirituels » que Paul oppose aux « petits enfants dans le Christ », 3.1.

e Par « princes de ce monde » il faut entendre soit les autorités humaines, soit plutôt les puissances mauvaises, les démons qui règnent sur le monde, cf. 15.24-25 ; Ep 6.12 ; aussi Lc 4.6 et Jn 12.31, soit enfin les unes et les autres, les premières étant l’instrument des secondes.

7 Ce dont nous parlons, au contraire, c’est d’une sagesse de Dieu, mystérieuse,f demeurée cachée, celle que, dès avant les siècles, Dieu a par avance destinée pour notre gloire,

f Littéralement « en mystère ». Non une sagesse énigmatique, mais une sagesse dont l’objet est le mystère, le secret du dessein de salut réalisé dans le Christ, Rm 16.25.

8 celle qu’aucun des princes de ce monde n’a connue — s’ils l’avaient connue, en effet, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de la Gloireg

g Certains, à Corinthe, insistaient sur la gloire du Christ au point d’en négliger ses souffrances.

9 mais, selon qu’il est écrit,h nous annonçons ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment.

h Libre combinaison d’Isa 64.3 et de Jr 3.16, ou citation de l’apocryphe Apocalypse d’Élie.

10 Car c’est à nous que Dieu l’a révélé par l’Esprit ; l’Esprit en effet sonde tout, jusqu’aux profondeurs de Dieu. 11 Qui donc entre les hommes sait ce qui concerne l’homme, sinon l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même, nul ne connaît ce qui concerne Dieu, sinon l’Esprit de Dieu. 12 Or, nous n’avons pas reçu, nous, l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, pour connaître les dons gracieux que Dieu nous a faits. 13 Et nous en parlons non pas avec des discours enseignés par l’humaine sagesse, mais avec ceux qu’enseigne l’Esprit, exprimant en termes spirituels des réalités spirituelles.i

i Texte difficile. On peut aussi comprendre « montrant l’accord des choses spirituelles pour des spirituels »; « les choses spirituelles étant ainsi proportionnées aux spirituels »; « soumettant les réalités spirituelles au jugement des hommes inspirés ».

14 L’homme psychiquej n’accueille pas ce qui est de l’Esprit de Dieu : c’est folie pour lui et il ne peut le connaître, car c’est spirituellement qu’on en juge.

j L’homme laissé aux seules ressources de sa nature. Cf. le « corps psychique », 15.44.

15 L’homme spirituel, au contraire, juge de tout, et lui-même n’est jugé par personne.k

k Le texte est en partie polémique « par personne », sous-entendu « qui ne soit pas lui-même spirituel », ce qui est le cas des Corinthiens « charnels », 3.1-3. Mais au chap. 14, Paul posera des règles auxquelles doivent se plier les « spirituels ». Cf. aussi 12.10 et 1 Th 5.19-22.

16 Qui en effet a connu la pensée du Seigneur, pour pouvoir l’instruire ? Et nous l’avons, nous, la pensée du Christ.

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