Amiot-Tamisier – 1 Pierre 2
LE CHRIST, PIERRE ANGULAIRE ♦ SOUMISSION AUX AUTORITÉS PUBLIQUES ♦ DEVOIRS DES SERVITEURS
2 Défaites-vous donc de tout ce qui est mal, de toute espèce de fraude, d’hypocrisie, d'envie, de toute sorte de médisance. 2 Comme des enfants nouveau-nés recherchez avec ardeur le pur lait spirituel, afin qu’il vous fasse grandir pour le salut, [2. Le chrétien régénéré doit grandir, et pour cela se montrer avide du pur lait spirituel ; littéralement, du lait raisonnable.] 3 si vous avez goûté combien le Seigneur est bon. [3. Allusion au Psaume XXXIV, 9.] 4 Allez à lui, pierre vivante rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse aux yeux de Dieu. [4-6. Le Christ, pierre angulaire, placée à la rencontre de deux murs, soutient l'édifice et en assure la cohésion : Isaie XXVIII, 16 ; Psaume CXVI, 22 ; Marc XII, 10 et parallèles. Les chrétiens entrent pour leur part dans cet édifice ; ils constituent avec le Christ un sacerdoce saint et, en union à lui, peuvent offrir à Dieu des sacrifices spirituels qui seront agréés grâce à sa médiation : sainteté de vie, prière, travaux apostoliques, martyre.] 5 Vous aussi, tels des pierres vivantes, devenez les matériaux de l'édifice spirituel, pour former un sacerdoce saint et offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu, par Jésus-Christ. 6 Il est dit, en effet, dans l'Écriture : Voici que je place en Sion une pierre d'angle choisie et précieuse ; et celui qui met sa confiance en elle ne sera pas déçu. 7 Honneur donc à vous qui croyez ! Mais pour les incrédules, la pierre rejetée par les maçons est devenue la pierre d'angle, pierre d’achoppement et rocher où l'on trébuche, [7-8. Par contre, la pierre angulaire fait trébucher ceux qui refusent de croire en Jésus-Christ. Comparer Matthieu XI, 6 ; Luc XX, 17-18.] 8 auquel se heurtent ceux qui n'obéissent pas à la Parole, comme d’ailleurs ils y étaient destinés. 9 Mais vous, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple [que Dieu s’est] acquis, afin que vous proclamiez la puissance de Celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière, [9-10. En contraste avec les incrédules, les croyants sont la nation élue, le peuple saint que Dieu s’est particulièrement acquis (Isaie XLIII, 20-21 ; Malachie III, 17) et un sacerdoce royal. Cette dernière expression vient d’Exode XIX, 6 ; comparer II Machabées II, 17. Elle sera reprise par l’Apocalypse I, 6 ; V, 10. Par leur union au Christ, les fidèles sont agrégés à l’édifice spirituel où sont offerts les sacrifices agréables à Dieu. Ils participent à ces offrandes et en sont les bénéficiaires ; ils possèdent au sens large un sacerdoce. Suit une citation d’Osée II, 23.] 10 vous qui jadis n'étiez pas son peuple et êtes maintenant le peuple de Dieu, vous qui jadis n’aviez pas obtenu miséricorde et qui maintenant avez reçu miséricorde.
11 Mes bien-aimés, je vous exhorte, comme des étrangers et des hôtes de passage, à vous garder des convoitises charnelles qui font la guerre à l'âme. 12 Ayez au milieu des païens une conduite excellente, afin que, là même où ils vous calomnient comme des malfaiteurs, ils soient amenés à apprécier vos bonnes œuvres et à glorifier Dieu au jour où il les visitera.
13 Soyez soumis, à cause du Seigneur, à toute autorité humaine : au roi comme souverain, 14 aux gouverneurs comme délégués par lui pour punir les malfaiteurs et mettre à l'honneur les gens de bien. 15 C’est en effet la volonté de Dieu qu’en faisant le bien vous réduisiez au silence les insensés qui vous méconnaissent. 16 Comportez-vous en hommes libres ; mais ne faites pas de la liberté un voile destiné à cacher la malice ; usez-en au contraire en serviteurs de Dieu. 17 Rendez honneur à tous, aimez vos frères, craignez Dieu, respectez le roi.
18 Serviteurs, soyez soumis à vos maîtres avec le plus grand respect, non seulement à ceux qui sont bons et doux, mais encore à ceux qui sont difficiles. 19 Car c’est une grâce d’endurer des peines et de souffrir injustement en considération de Dieu. 20 Quel mérite y a-t-il en effet à supporter d’être battu après avoir commis une faute ? Mais si, au contraire, vous souffrez avec patience après avoir fait le bien, voilà ce qui est agréable à Dieu. 21 Or, c'est là votre vocation : aussi bien le Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces ; [21-25. Prendre exemple sur le Christ innocent, qui a souffert sans se plaindre et sans rendre les coups, souverain Pasteur dont l’immolation nous fait passer de la mort du péché à la vie de la justice. Les allusions à Isaïe LIII et à saint Paul sont évidentes ; voir par exemple : II Corinthiens V, 21 ; Romains IV, 25 ; V, 18-21 ; VI, 11 etc. Comparer Jean VIII, 46 ; X, 17.] 22 lui qui n’a pas commis de péché et dans la bouche duquel il ne s’est pas trouvé de mensonge ; 23 lui qui, outragé, n’a pas rendu l’outrage ; qui, maltraité, n’a pas fait de menaces, mais s’en remettait à celui qui juge avec justice. 24 Il a porté lui-même nos péchés dans son corps sur le gibet, afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice. Par ses meurtrissures vous avez été guéris. 25 Vous étiez comme des brebis errantes, mais vous êtes maintenant revenus au Pasteur et Gardien de vos âmes.