2 Ainsi, vous dépouillant de toute malice et de toute tromperie, des dissimulations, des envies et des médisances,
2 Comme des enfants nouvellement nés, désirez ardemment le lait spirituel* et pur, afin qu'il vous fasse croître pour le salut,
Saint Pierre désigne ainsi la nourriture que Jésus-Christ donne à ses disciples : la doctrine, la grâce, les sacrements, et surtout l'Eucharistie.
3 Si toutefois vous avez goûté combien le Seigneur est doux.
4 Et vous approchant de lui comme de la pierre vivante que les hommes avaient rejetée, mais que Dieu a choisie et honorée,
5 Soyez vous-mêmes édifiés sur lui, comme des pierres vivantes, pour composer une maison spirituelle et un sacerdoce saint, afin d'offrir à Dieu des sacrifices spirituels qui lui soient agréables par Jésus-Christ*.
Tout chrétien, en un sens, est prêtre. Car, dit saint Léon, qu'y a-t-il de plus sacerdotal que d'offrir à Dieu une conscience pure et les victimes sans tache d'une vraie piété sur l'autel du cœur ? Mais, outre ce sacerdoce commun à tous les fidèles, il en est un dans l'Église qui n'appartient qu'aux successeurs des apôtres dans le sacré ministère, et qui demande un caractère spécial.
6 C'est pourquoi il est dit dans l'Écriture : Voici que je pose dans Sion la principale pierre de l'angle, la pierre choisie et précieuse* ; et quiconque croira en elle ne sera point confondu.
L'édifice est l'Église. Jésus-Christ est la pierre angulaire et principale. Sur lui sont fondés les apôtres, qui soutiennent eux-mêmes l'édifice sacré. C'est pourquoi Notre-Seigneur a dit à saint Pierre : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église.
7 Ainsi elle est une gloire pour vous qui croyez ; mais pour les incrédules, la pierre que les architectes ont rejetée est devenue la principale pierre de l'angle,
8 Et une pierre d'achoppement, et une pierre de scandale pour ceux qui se heurtent contre la parole, et qui ne croient pas, comme ils y étaient eux-mêmes destinés.
9 Mais vous ; vous êtes une race choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple conquis, afin que vous annonciez les grandeurs de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière ;
10 Vous qui autrefois n'étiez point son peuple, mais qui maintenant êtes le peuple de Dieu ; vous qui n'aviez point obtenu miséricorde, mais qui maintenant avez obtenu miséricorde.
11 Mes bien-aimés, je vous conjure de vous abstenir, comme étrangers et voyageurs, des désirs charnels qui combattent contre l'âme.
12 Ayez une bonne conduite parmi les gentils, afin qu'au lieu de vous calomnier comme des malfaiteurs, vous considérant par vos bonnes œuvres, ils glorifient Dieu au jour de sa visite*.
Lorsque Dieu les visitera par sa miséricorde, et leur ouvrira les yeux.
13 Soyez donc soumis à toute créature humaine, à cause de Dieu, soit au roi, comme au souverain ;
14 Soit aux gouverneurs, comme à des hommes envoyés par lui pour punir les méchants et pour honorer les bons.
15 Car telle est la volonté de Dieu, que par vos bonnes actions vous fassiez taire l'ignorance des hommes insensés ;
16 Étant libres, non pour faire de votre liberté un voile de votre malice, mais pour agir en serviteurs de Dieu.
17 Rendez l'honneur à tous ; aimez vos frères ; craignez Dieu ; respectez le roi.
18 Serviteurs, soyez soumis à vos maîtres en toute crainte, non seulement à ceux qui sont bons et doux, mais même à ceux qui sont fâcheux.
19 Car le mérite consiste devant Dieu à supporter pour lui plaire les peines qu'on nous fait souffrir avec injustice.
20 En effet, quelle gloire y a-t-il si c'est pour vos péchés que vous endurez des outrages ? Mais si, faisant bien, vous les souffrez avec patience, voilà votre mérite devant Dieu.
21 Et c'est à cela que vous avez été appelés, puisque même Jésus-Christ a souffert pour nous, vous laissant un exemple afin que vous suiviez ses traces,
22 Lui qui n'a pas commis de péché, et de la bouche duquel nulle parole trompeuse n'est jamais sortie.
23 Quand on le maudissait, il ne répondait point par des injures ; quand on le maltraitait, il ne menaçait pas ; mais il s'abandonnait au pouvoir de celui qui le jugeait injustement.
24 C'est lui qui a porté nos péchés dans son corps sur le bois*, afin qu'étant morts aux péchés, nous vivions pour la justice. C'est par ses meurtrissures* que vous avez été guéris.
Le bois de l'expiation et du salut, la croix.
L'apôtre appelle ainsi les marques que laissent les coups de fouet sur le corps. Pour consoler les esclaves chrétiens, dont la peine la plus ordinaire était la flagellation, il leur représente que Jésus-Christ a été aussi bien qu'eux flagellé injustement, mais qu'il l'a été pour les guérir eux-mêmes des plaies de leurs péchés.
25 Car vous étiez comme des brebis errantes ; mais maintenant vous êtes retournés au Pasteur et à l'Évêque de vos âmes.