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Bible de Jérusalem – Colossiens 2

Souci de Paul pour la foi des Colossiens.

2 Oui, je désire que vous sachiez quelle dure bataille je dois livrer pour vous, pour ceux de Laodicée, et pour tant d’autres qui ne m’ont jamais vu de leurs yeux ; 2 afin que leurs cœurs en soient stimulés et que, étroitement rapprochés dans l’amour, ils parviennent au plein épanouissement de l’intelligence qui leur fera pénétrer le mystère de Dieu,o

o Var. « du Christ », cf. 4.3 ; Ep 3.4, ou « de Dieu, du Christ », « de Dieu Père du Christ », « de Dieu Père et du Christ », etc.

3 dans lequelp se trouvent, cachés, tous les trésors de la sagesse et de la connaissance !

p Il semble bien que le relatif se rapporte au « mystère » c’est lui qui recèle « cachée » une infinie « sagesse » de Dieu cf. Rm 16.25 ; 1 Tm 3.16. Il est vrai que l’objet du mystère est le Christ, 1.27, lui-même Sagesse de Dieu, 1 Co 1.24, 30, mystérieuse, 1 Co 2.7, et difficile à connaître, Ep 3.8, 19.

4 Je dis cela pour que nul ne vous abuse par des discours spécieux.q

q Première apparition du sujet que Paul va développer à partir du v. 8.

5 Sans doute, je suis absent de corps ; mais en esprit je suis parmi vous, heureux de voir le bel ordre qui règne chez vous et la solidité de votre foi au Christ.

II. Mise en garde contre les erreurs

Vivre selon la vraie foi au Christ, non selon de vaines doctrines.

6 Le Christ tel que vous l’avez reçu, Jésus le Seigneur, c’est en lui qu’il vous faut marcher, 7 enracinés et édifiés en lui, appuyés sur la foi telle qu’on vous l’a enseignée, et débordant d’action de grâces.

8 Prenez garde qu’il ne se trouve quelqu’un pour vous réduire en esclavager par le vain leurre de la « philosophie », selon une tradition toute humaine, selon les éléments du monde, et non selon le Christ.

r Une fois délivrés de l’empire des ténèbres et affranchis par le Christ, 1.13s, renier le Christ pour retourner aux erreurs anciennes serait retomber en esclavage ; cf. Ga 4.8s ; 5.1.

Le Christ seul vrai Chef des hommes et des anges.

9 Car en lui habite corporellement toute la Plénitude de la Divinité,s

s Le sens du mot « Plénitude », 1.19, est ici précisé par l’adverbe « corporellement » et le génitif « de la Divinité » dans le Christ ressuscité se rassemble tout le monde divin, auquel il appartient par son être préexistant et glorifié, et tout le monde créé, qu’il a assumé directement (l’humanité) et indirectement (le cosmos) par son Incarnation et sa Résurrection en somme toute la Plénitude de l’Être.

10 et vous vous trouvez en lui associés à sa plénitude, lui qui est la Tête de toute Principauté et de toute Puissance.t

t Le chrétien participe à la plénitude du Christ, en tant que membre de son corps, de son « Plérôme », voir 1.19 ; Ep 1.23 ; 3.19 ; 4.12-13 et les notes. Associé ainsi à celui qui est la Tête des Puissances célestes, il leur est désormais supérieur. — Les vv. suivants vont développer ces deux idées participation du chrétien au triomphe du Christ, vv. 11-13 ; soumission des Puissances célestes à ce triomphe, vv. 14-15.

11 C’est en lui que vous avez été circoncis d’une circoncision qui n’est pas de main d’homme, par l’entier dépouillement de votre corps charnelu  ; telle est la circoncision du Christ :v

u La circoncision matérielle n’enlevait qu’un petit lambeau de chair.

v C’est-à-dire la circoncision spirituelle instituée par le Christ, et qui est le baptême.

12 ensevelis avec lui lors du baptême, vous en êtes aussi ressuscités avec lui, parce que vous avez cru en la force de Dieu qui l’a ressuscité des morts. 13 Vous qui étiez morts du fait de vos fautes et de votre chair incirconcise, Ilw vousx a fait revivre avec lui ! Il nousy a pardonné toutes nos fautes !

w Dieu le Père, cf. 1.22.

x « vous »; var. « nous ».

y « nous »; var. (Vulg.) « vous ».

14 Il a effacé, au détriment des ordonnances légales, la cédule de notre dette, qui nous était contraire ; il l’a supprimée en la clouant à la croix.z

z Le régime de la Loi, en interdisant le péché, n’aboutissait qu’à une sentence de mort portée contre l’homme transgresseur, cf. Rm 7.7. C’est cette sentence que Dieu a supprimée en l’exécutant sur la personne de son Fils après l’avoir « fait péché », 2 Co 5.21, « soumis à la Loi », Ga 4.4, et « maudit » par elle, Ga 3.13, Il l’a livré à la mort sur la croix, clouant au bois et détruisant en sa personne le document qui portait notre dette et nous condamnait.

15 Il a dépouillé les Principautés et les Puissances et les a données en spectacle à la face du monde, en les traînant dans son cortège triomphal.a

a Derrière la Loi juive, Paul aperçoit, conformément à une vieille tradition, les Puissances angéliques, cf. Ga 3.19. Elles ont usurpé, dans l’esprit des hommes, cf. v. 18, l’autorité du Créateur. En supprimant par la croix de son Fils le régime de la Loi, Dieu a retiré à ces Puissances l’instrument de leur domination ; elles apparaissent désormais soumises au Christ.

Contre la fausse ascèse, selon les « éléments du monde ».

16 Dès lors, que nul ne s’avise de vous critiquer sur des questions de nourriture et de boisson, ou en matière de fêtes annuelles, de nouvelles lunes ou de sabbats. 17 Tout cela n’est que l’ombre des choses à venir, mais la réalité, c’est le corps du Christ.b

b Littéralement « mais le corps, c’est (celui) du Christ ». Paul joue sur le double sens du mot grec sôma le « corps » qui s’oppose à l’ombre ; et le corps physique du Christ ressuscité, qui est la réalité eschatologique essentielle, le germe du nouvel univers.

18 Que personne n’aille vous en frustrer, en se complaisantc dans d’humbles pratiques, dans un culte des angesd  : celui-là donne toute son attention aux choses qu’il a vues,e bouffi qu’il est d’un vain orgueil par sa pensée charnelle,

c Ou « Que nul ne se donne le plaisir de prononcer contre vous ».

d Le culte céleste offert par les anges plutôt qu’une adoration des anges.

e Var. (Vulg.) « qu’il n’a pas vues ». — Paul reproche ici aux docteurs de Colosses, soit de se fier à leurs « visions », soit simplement de construire toute leur religion sur les choses visibles.

19 et il ne s’attache pas à la Tête,f dont le Corps tout entier reçoit nourriture et cohésion, par les jointures et ligaments, pour réaliser sa croissance en Dieu.

f Le Christ, Ep 4.15.

20 Du moment que vous êtes morts avec le Christ aux éléments du monde, pourquoi vous plier à des ordonnances comme si vous étiez de ce monde ? 21 « Ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas », 22 tout cela pour des choses vouées à périr par leur usage même ! Voilà bien les prescriptions et doctrines des hommes ! 23 Ces sortes de règles peuvent faire figure de sagesse par leur affectation de religiosité et d’humilité qui ne ménage pas le corps ; en fait elles n’ont aucune valeur pour l’insolence de la chair.g

g Pour mater l’insolence de la chair. D’autres entendent « elles n’ont aucune valeur et ne tournent qu’à la satisfaction de la chair ».

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