2 C'est pourquoi nous devons nous attacher d'autant plus fermement aux enseignements reçus, de peur d'être entraînés à la dérive. [1-4. Exhortation aux destinataires de l'Épître ; l'auteur leur en adressera plusieurs autres pour les détourner du judaïsme.]
5 Ce n'est point en effet aux anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous parlons. [5-9. L'abaissement du Fils de Dieu, exigé par la rédemption du monde, n'a été que temporaire. Suit une citation du Psaume VIII, 5-7, que l'auteur applique au Christ. Tout ne lui est pas encore soumis, comme l'annonce le psaume ainsi interprété (comparer I Corinthiens XV, 25-27) ; mais il a été glorifié par Dieu (Philippiens II, 9-11) en récompense de sa passion, dont l'efficacité salutaire nous est ainsi manifestée.]
Qu'est-ce que l'homme pour que tu te souviennes de lui, et le fils de l'homme pour que tu t'occupes de lui ?7 Tu l'as abaissé un moment au-dessous des anges ; tu l'as couronné de gloire et d'honneur ; 8 tu as mis toutes choses sous ses pieds.
En lui soumettant toutes choses, il n'a rien laissé qui ne lui soit soumis. Présentement, il est vrai, nous ne constatons pas encore que tout lui soit soumis.
10 Il convenait, en effet, à Celui par qui et pour qui sont toutes choses que, pour conduire à la gloire un grand nombre de fils, il rendît parfait par la souffrance le chef [qui devait les amener] au salut. [10-13. Convenances de la Passion du Christ. Il convenait que Dieu rendit « parfait » par la souffrance l'auteur de notre salut : il est ainsi plus entièrement semblable à nous ; la connaissance expérimentale de nos misères lui confère un titre nouveau à notre confiance et il devient plus apte à y compatir. La notion de « perfection », ou « consommation » tient dans l'Épître aux Hébreux une place importante. La perfection consiste à donner à chacun ce qui lui manque : au Christ incarné, la souffrance, la mort, la compassion à notre égard, et la glorification, inséparable de la Passion ; aux hommes, le salut et la gloire éternelle : V, 9 ; X, 14 ; XII, 23.]
14 Puis donc que les enfants avaient une nature de sang et de chair, il a pareillement revêtu cette nature, afin d'anéantir par sa mort celui qui avait l'empire de la mort, c'est-à-dire le diable, [14-15. En subissant la mort, le Christ a réduit à l'impuissance le diable qui, par le péché, avait déchaîné la mort sur les hommes : Genèse III, 2-3 ; Sagesse II, 24 ; Romains, V, 12 ; I Corinthiens XV, 26, 54-56. L'espérance de la résurrection les délivre de la terreur de la mort.]