2 La parole du SEIGNEUR me parvint : [1.2n. – Ce v. et le début du v. 2 sont absents de LXX.]
Je me souviens de ta fidélité de jeune fille,
de ton amour de jeune mariée,
quand tu me suivais au désert,
sur une terre où rien ne pousse. [crie 3.12. – à Jérusalem : litt. aux oreilles de Jérusalem. – ta fidélité (ou ton attachement, cf. 16.5 ; 31.3 ; 33.11 ; certains lui voient ici le sens de charme ; cf. Es 40.6) de jeune fille... au désert (Dt 2.7 ; 8.2-4) : cf. Ez 16.60 ; Os 2.16ss ; Ap 2.4 ; voir aussi Ez 20.13 ; Am 5.25 ; Ps 78.40 ; 95.10 ; 106.14. – où rien ne pousse : litt. qu'on n'ensemence pas ou qui n'est pas ensemencée.]
3 Israël était un bien sacré pour le SEIGNEUR,
les prémices de sa récolte ;
tous ceux qui en mangeaient se mettaient en tort,
et le malheur fondait sur eux
— déclaration du SEIGNEUR. [un bien sacré ou Saint 1.5n ; cf. 11.15 ; 31.40 ; voir aussi Ex 19.5+. – les prémices : cf. Ex 23.6 ; Lv 23.10 ; Dt 26.2s ; voir aussi Ex 4.22. – qui en mangeaient : cf. 10.25 ; 12.14 ; 30.16,20 ; 50.7. – se mettaient en tort : cf. 50.7 ; 51.5n ; autre traduction devaient faire réparation ; cf. Lv 5.6n ; voir Gn 12.3,17 ; 20.3,7 ; 35.5 ; Nb 22–24 ; Ps 105.14s ; voir aussi Es 10.5-19 ; 47.6ss ; Za 1.15.]
4 Ecoutez la parole du SEIGNEUR, maison de Jacob, vous tous, clans de la maison d'Israël ! [Ecoutez... 7.2 ; 10.1 ; Ez 6.3 ; Os 4.1. – Jacob / Israël 5.20 ; Gn 32.29 ; cf. Nb 23.21,23 ; 24.5 ; Dt 33.10 ; Es 2.5 ; 41.21. – clans 1.15n.]
Quelle injustice vos pères ont-ils trouvée en moi
pour s'éloigner de moi,
pour suivre ce qui est futile
et se rendre eux-mêmes futiles ? [Quelle injustice Mi 6.3 ; cf. Dt 32.4s ; Es 1.1s ; Jb 34.10 ; voir justice. – ce qui est futile / eux-mêmes futiles (8.19n ; même terme qu'en Ec 1.2n) : cf. 2R 17.15 ; Os 9.10 ; Ps 115.8 ; 135.18 (voir 2Co 3.18) ; voir aussi Ac 14.15.]
6 Ils n'ont pas dit : Où est le SEIGNEUR,
qui nous a fait monter d'Egypte,
qui nous a conduits dans le désert,
dans une terre de plaines arides et de fosses,
dans une terre de sécheresse et d'ombre de mort,
dans une terre par où personne ne passe
et où n'habite aucun être humain ? [Où est le SEIGNEUR... v. 8 ; cf. 2R 2.14 ; Es 63.11 ; Jb 35.10. – qui nous a fait monter... 7.22 ; 16.14 ; Gn 12.10n ; Dt 20.1 ; Ez 20.9 ; Am 2.10. – qui nous a conduits Dt 32.10-12. – terre de plaines arides... Dt 1.1n ; 8.15. – d'ombre de mort : autre traduction d'obscurité profonde ; LXX a lu stérile ; cf. 13.16 ; Jb 3.5n.]
7 Je vous ai fait entrer dans un pays de vergers
pour que vous en mangiez le fruit et que vous jouissiez de ses biens ;
mais quand vous êtes venus, vous avez rendu mon pays impur
et vous avez fait de mon patrimoine une abomination. [de vergers : litt. du verger (le même mot hébreu désigne le Carmel en 4.26) Dt 8.7-9 ; 32.13-18. – pour que vous en mangiez... : litt. pour manger son fruit et son bien. – rendu mon pays impur : cf. 3.1,9 ; 23.15 ; Es 24.5 ; Ps 106.38s ; voir pur.]
8 Les prêtres ne disent pas : Où est le SEIGNEUR ?
Les spécialistes de la loi ne me connaissent pas,
les bergers se sont révoltés contre moi,
les prophètes parlent par le Baal,
ils suivent ceux qui n'ont aucune valeur. [Cf. 5.5 ; Mi 3.11. – prêtres / spécialistes de la loi ou de l'instruction divine, de même 6.19 ; 9.12 ; 16.11 ; 18.18 ; 26.4 ; 31.33 ; 32.23 ; 44.10 ; cf. Lv 10.11 ; Nb 27.21 ; Dt 31.9-13 ; 33.10,12 ; 1S 14.36ss ; 2R 12.3n ; Ez 7.26 ; Os 4.6 ; Ml 2.7 ; cf. Lc 11.52. – Où est le SEIGNEUR v. 6+. – bergers 3.15 ; 6.3 ; 10.21 ; 12.10 ; 23.1-6 ; 50.6 ; Ez 34.2n. – prophètes 5.13,31 ; 6.13 ; 8.10 ; 14.13-15 ; 23.9-40 ; 27.9,14-18 ; 29.8s,15 ; 37.9. – parlent ou, plus littéralement, parlent ou agissent en prophètes ; le verbe hébreu correspondant, apparenté au nom traduit par prophètes, est traditionnellement rendu par prophétiser, mais il n'évoque pas nécessairement une annonce de l'avenir ; on le retrouve, diversement traduit, en 5.31 ; 11.21 ; 14.14nss ; 19.14 ; 20.1,6 ; 23.13-32 ; 25.13,30 ; 26.9,20n ; 27.10,14ss ; 28.6ss ; 29.9,21,26s,31 ; 32.3 ; 37.19 ; Ez 4.7n ; Jl 3.1n ; Am 2.12 ; 3.8+ ; Za 13.3n ; il évoque une action accomplie ou une parole prononcée au nom de la divinité, à l'origine dans un état extatique (Nb 11.25nss ; 1S 10.5). – par le Baal 23.13 ; cf. 1R 18. – aucune valeur : cf. v. 11 ; 16.19 ; 1S 12.21 ; Es 30.5 ; 44.9.]
9 C'est pourquoi je vous accuse encore,
— déclaration du SEIGNEUR —
j'accuse aussi les fils de vos fils. [j'accuse v. 29,35 ; Es 43.26. – les fils de vos fils : quelques mss et Vg ont lu simplement vos fils ; cf. Ex 20.5.]
10 Passez donc vers les îles de Chypre et regardez !
Envoyez des messagers à Qédar, observez bien
et regardez s'il y a rien de semblable ! [Chypre : l'hébreu Kittim désigne aussi, plus généralement, les îles de la Méditerranée et les rivages lointains, à l'ouest ; cf. Gn 10.4n ; Nb 24.24. – des messagers : sous-entendu dans le texte. – Qédar : tribu nomade d'Arabie, à l'est ; cf. 49.28 ; Gn 25.13n ; Es 21.16n. – et regardez : cf. 18.13.]
11 Une nation change-t-elle de dieux ?
— pourtant ce ne sont pas des dieux !
Mon peuple, lui, a échangé sa gloire
contre ce qui n'a aucune valeur ! [pas des dieux 5.7 ; 16.20 ; 2R 19.18 ; Es 41.23 ; 42.17 ; Ga 4.8 ; Sagesse 15.17 : « Mortel, il (l'idolâtre) ne peut produire de ses mains impies qu'une œuvre morte ; encore vaut-il mieux que les objets de son adoration : lui, il a reçu la vie, mais eux ne l'auront jamais. » Lettre de Jérémie 14 : « Ce ne sont pas des dieux ; ne les craignez donc pas ! » (aussi v. 22,28,39,44,56,64,68). – sa gloire : autre lecture traditionnelle ma gloire, c.-à-d. mon être ou ma vie même : cf. Ps 7.6+ ; Jb 19.9 ; 29.20 ; Lm 2.11n ; 2Co 3.18 ; Col 1.11 ; 1P 4.14 ; voir aussi Os 4.7 ; Ps 106.20 ; Rm 1.23. – aucune valeur v. 8+.]
12 Sois-en atterré, ciel !
Frémis et dessèche-toi
— déclaration du SEIGNEUR. [Cf. Es 1.2n.]
13 Car mon peuple a doublement mal agi :
ils m'ont abandonné, moi, la source d'eau vive,
pour se creuser des citernes, des citernes crevassées,
qui ne retiennent pas l'eau. [doublement : cf. 16.18n ; Os 10.10. – ils m'ont abandonné v. 17,19 ; 1.16 ; 5.7,19 ; 15.6 ; 16.11 ; 17.13 ; 2Ch 12.5. – source d'eau vive : cf. 14.8n ; 17.13 ; Ps 36.9s ; Jn 4.10nss ; Baruch 3.12 : « Tu (Israël) as délaissé la source de la Sagesse. » – des citernes : cf. 14.3 ; 2R 20.20 ; Es 22.11.]
14 Israël est-il un esclave, acheté ou né dans la maison ?
Pourquoi est-il livré au pillage ? [acheté (le terme correspondant est sous-entendu dans le texte) ou né dans la maison : cf. Gn 14.14 ; 17.12s,23,27 ; Lv 22.11 ; voir aussi Ex 21.4.]
15 Contre lui les jeunes lions rugissent,
ils font retentir leur voix
et sèment la dévastation dans son pays ;
ses villes incendiées n'ont plus d'habitants. [jeunes lions 4.7 ; 5.6 ; 12.8 ; 49.19 ; 50.44 ; 51.38 ; Es 5.29 ; 31.4 ; Na 2.12. – dévastation : cf. 9.10+ ; Es 1.7.]
16 Même les fils de Noph et de Tahpanhès
te tondent le crâne. [Noph ou Memphis, Tahpanhès ou Daphné : villes du delta du Nil ; cf. 43.7,9 ; 44.1 ; 46.14 ; Es 19.13n ; Ez 30.13,16,18 ; voir aussi 2R 23.29-35. – te tondent ou te broutent le crâne, sens possible (cf. 6.3 ; 12.10) ; certains modifient le texte hébreu traditionnel pour lire te défoncent le crâne ; cf. 48.45 ; Es 3.17.]
17 Cela ne t'arrive-t-il pas
parce que tu as abandonné le SEIGNEUR, ton Dieu,
au temps où il te conduisait sur le chemin ? [Cela ne t'arrive-t-il pas... : litt. n'est-ce pas cela que tu te fais en abandonnant le SEIGNEUR v. 13+ ; cf. 5.25. – il te conduisait v. 6 ; la dernière partie du v. est absente de LXX.]
18 Et maintenant, que fais-tu sur le chemin de l'Egypte ?
Vas-tu boire l'eau du Shihor ?
Que fais-tu sur le chemin d'Assyrie ?
Vas-tu boire l'eau du Fleuve ? [Contre la recherche de l'appui politique de l'Egypte et de l'Assyrie ; cf. v. 36 ; Es 18.1n ; 20.5s ; 30.1ss ; 31.1ss ; Ez 29.16 ; Os 5.13 ; 7.11 ; 8.9 ; 12.2 ; 14.4. – Shihor : transcription d'un nom égyptien qui signifie étang d'Horus et désigne soit le bras oriental du Nil, soit l'un des lacs à l'est du delta ; ici il pourrait être pris comme un synonyme poétique du Nil lui-même ; cf. Jos 13.3 ; 19.26 ; Es 23.3 ; 1Ch 13.5. – du Fleuve (c.-à-d. l'Euphrate) Gn 15.18 ; 31.21n ; Dt 1.7 ; Jos 1.4 ; Es 7.20n ; 8.7.]
19 Que ton mal te corrige,
que tes infidélités te châtient !
Vois bien comme c'est mauvais et amer
d'abandonner le SEIGNEUR, ton Dieu,
de n'éprouver aucune frayeur devant moi !
— déclaration du Seigneur DIEU (YHWH) des Armées. [Que ton mal (terme qui peut évoquer le mal commis comme le malheur subi) te corrige (ou t'instruise) : cf. 6.19+ ; 14.16 ; Nb 14.34 ; Ez 4.4n ; Ps 7.15-17 ; 107.17 ; Sagesse 4.20 : « Leurs crimes se dresseront contre eux pour les accuser. » 11.16 : « On est puni par où l'on a péché. » – Vois bien : litt. sache et vois ou reconnais et regarde ; cf. v. 23 ; 5.1 ; 11.18 ; 12.3 ; 1R 20.7n. – abandonner le SEIGNEUR v. 13+. – frayeur ou, plus littéralement, tremblement ; cf. 5.22 ; 32.40 ; Dt 4.10+ ; Os 3.5 ; Jb 28.28 ; Pr 1.7+. – du Seigneur DIEU (YHWH) des Armées (hébreu tseva'oth) : formule légèrement différente en 5.14 (YHWH Dieu des Armées) ; cf. 10.16 ; 1S 1.3n.]
20 Depuis longtemps tu as brisé ton joug,
rompu tes liens ;
tu as dit : Je ne servirai plus !
Sur toute colline élevée
et sous tout arbre verdoyant
tu t'étends, prostituée ! [Depuis longtemps ou depuis toujours ; cf. 8.5 ; 13.23 ; Ez 20 ; 23 ; Ac 7.51. – tu as brisé, d'après LXX ; la vocalisation traditionnelle de l'hébreu pourrait se traduire j'ai brisé. – joug / liens : cf. 5.5 ; 11.10 ; 27.2ss ; 1R 12.4 ; Os 10.11 ; Mt 11.30. – tu as dit : la forme verbale suppose un sujet féminin. – Je ne servirai plus ou je ne serai plus esclave, expression qui peut aussi être comprise au sens religieux (servir Dieu == lui rendre un culte) autre tradition de lecture : je ne passerai pas (outre), c.-à-d. je ne transgresserai pas, je ne serai pas infidèle ; cf. 22.21. – colline / arbre : allusion aux cultes pratiqués sur les haut lieu ; cf. 3.6,13 ; 17.2 ; Dt 12.2+ ; Es 1.29n ; 57.5 ; Ez 6.13+. – prostituée 3.1-4 ; 5.7 ; 13.27 ; Es 57.3 ; Ez 16 ; 23 ; voir Os 1.2n.]
21 Moi, je t'avais plantée comme un cépage de choix,
un plant d'une qualité tout à fait sûre ;
comment as-tu pu te changer pour moi
en boutures dégénérées d'une vigne étrangère ? [cépage de choix : hébreu soréq, comme en Es 5.2n ; cf. 5.1+ ; Ps 80.9s ; Jn 15.1. – d'une qualité tout à fait sûre : litt. toute semence de loyauté, c.-à-d. sûre ; le même terme est traduit par vérité 4.2. – vigne étrangère : cf. Dt 32.32.]
22 Même si tu te lavais avec de la soude,
avec de la lessive, tant et plus,
ta faute resterait marquée devant moi
— déclaration du Seigneur DIEU. [si tu te lavais... : cf. Es 1.16-18 ; Jb 9.30. – soude : cf. Pr 25.20. – lessive ou potasse ; il s'agissait sans doute d'un détergent assez caustique, obtenu à partir de cendre végétale mélangée à de l'huile ; terme apparenté Es 1.25n ; Jb 9.30. – faute : voir péché. – resterait marquée 17.1+ ; cf. Ps 16.1n.]
23 Comment peux-tu dire : Je ne me suis pas rendue impure,
je n'ai pas suivi les Baals !
Regarde ton chemin dans la vallée,
reconnais ce que tu as fait,
chamelle légère qui vagabonde ! [impure : voir pur. – ton chemin : cf. v. 36. – la vallée : peut-être celle de Hinnom, au sud et à l'ouest de Jérusalem : sur ce qui s'y pratiquait, cf. 7.31s ; 19.6 ; 32.35 ; 2R 23.10. – légère : le terme évoque généralement la rapidité (cf. 4.13 ; 46.6 ; Es 18.2 ; Am 2.14s) ; à cette idée s'ajoute ici celle d'un comportement fantasque et inconstant.]
24 Anesse sauvage, habituée du désert,
haletante dans l'ardeur de son désir,
qui pourra réfréner son rut ?
Tous ceux qui la cherchent n'ont pas à s'épuiser ;
ils la trouvent pendant son mois. [Anesse sauvage 14.6 ; Os 8.9. – haletante... : litt. elle respire le vent. – son désir : litt. le désir de son être ou de sa vie ; le terme hébreu peut avoir ici le sens d'aspiration, voire de gorge (cf. v. 25) ; cf. Gn 1.20n. – pendant son mois : il faut probablement comprendre pendant qu'elle est en chaleur.]
25 Arrête-toi, sans quoi tu finiras nu-pieds
et le gosier sec !
Mais tu dis : A quoi bon !
Moi, j'aime les étrangers,
je veux les suivre ! [Cf. Dt 32.16 ; Ez 16.32 ; 23 ; Os 5.7 ; Ps 44.21 ; 81.10. – Arrête-toi... : litt. retiens ton pied de la nudité et ton gosier de la soif (cf. 31.16) ; on peut voir ici, outre l'appel (ironique ?) à revenir de la conduite précédemment décrite, une menace de l'exil qui en sera la conséquence. – A quoi bon : traduction incertaine ; on peut comprendre, ou bien peu m'importe, ou bien c'est sans espoir, 18.12 ; cf. 22.21 ; Es 57.10n. – étrangers : le terme peut désigner aussi bien les dieux des autres nations que ces nations elles-mêmes, les alliés du moment comme les futurs envahisseurs cf. 3.13 ; 5.19n ; 8.19 ; 30.8 ; 51.2,51 ; voir aussi 19.4n ; 22.20n ; le terme a parfois le sens de profane (Nb 1.51n), ce qui pourrait suggérer ici l'idée d'une union rituellement illégitime.]
26 Comme un voleur a honte lorsqu'il est découvert,
ainsi la maison d'Israël se couvre de honte
– eux, leurs rois, leurs princes,
leurs prêtres et leurs prophètes, [voleur : cf. Ex 22.1. – se couvre de honte 6.15. – leurs rois... v. 8 ; 1.18 ; 4.9 ; 5.5 ; 32.32.]
27 eux qui disent à un morceau de bois : Tu es mon père !
et à une pierre : Tu m'as engendré !
Car ils ne m'ont pas présenté leur face, mais leur dos ;
et quand ils sont dans le malheur, ils disent :
Lève-toi, sauve-nous ! [à un morceau de bois / à une pierre : litt. au bois / à la pierre ; cf. 3.9 ; il s'agit peut-être des stèles et des poteaux cultuels ou ashéras (Dt 7.5+ ; Jg 3.7n). – mon père : cf. 3.4 ; Dt 32.6,18 ; Es 63.16 ; Ml 2.10s. – leur dos : litt. leur nuque ; cf. 18.17n ; 32.33 ; voir aussi Ex 23.27n. – Lève-toi, sauve-nous ! cf. Os 6.1s ; Ps 3.8.]
28 — Où sont donc tes dieux, ceux que tu t'es faits ?
Qu'ils se lèvent, s'ils peuvent te sauver au temps du malheur !
Car tu as autant de dieux que de villes, ô Juda ! [Où... : cf. 10.8,14 ; 11.12 ; 16.20 ; Dt 32.37s ; Jg 10.14 ; 1R 18.26ss ; Es 57.13 ; Os 14.4. – autant de dieux que de villes... : LXX ajoute et ils ont offert autant (d'encens) au Baal qu'il y a de rues dans Jérusalem ; 11.13 ; cf. Es 2.8 ; Os 8.11 ; voir aussi Dt 12.5.]
29 De quoi m'accuseriez-vous ?
Vous vous êtes tous révoltés contre moi
— déclaration du SEIGNEUR. [m'accuseriez-vous v. 9+.]
30 C'est inutilement que j'ai frappé vos fils ;
ils n'ont pas voulu recevoir l'instruction ;
votre épée a dévoré vos prophètes,
comme un lion destructeur. [ils n'ont pas voulu : LXX vous n'avez pas voulu ; sur l'instruction ou la correction, cf. v. 19 ; 5.3+. – votre épée : LXX l'épée ; cf. Es 1.20. – vos prophètes : cf. 26.20-24 ; 1R 19.10 ; Né 9.26 ; Mt 23.35.]
31 Eh ! vous, gens de cette génération, considérez la parole du SEIGNEUR !
Ai-je été pour Israël un désert,
ou un pays de ténèbres ?
Pourquoi mon peuple dit-il :
Nous allons où nous voulons,
nous ne voulons pas revenir à toi ! [considérez : litt. voyez ; le verbe est souvent employé pour les visions prophétiques (cf. Am 1.1). – Nous allons où nous voulons ou nous sommes libres ; nous sommes des vagabonds ; traduction incertaine ; cf. v. 20 ; 14.10 ; 52.3 ; Gn 27.40.]
32 — La jeune fille oublie-t-elle sa parure,
la mariée sa ceinture ?
Mon peuple, lui, m'a oublié
depuis des jours sans nombre. [jeune fille : litt. vierge. – ceinture : comme en Es 3.20. – m'a oublié 3.21 ; 13.25 ; 18.15 ; Dt 8.19 ; 32.18 ; Es 17.10+.]
33 Comme tu as bien su faire ton chemin
pour rechercher l'amour !
Même aux pires des femmes tu donnerais des leçons ! [ton chemin et ta voie (22.21, litt. tes voies) traduisent un même mot hébreu (cf. v. 23,36 ; 3.13n,21 ; 4.18), fréquemment employé pour désigner métaphoriquement la conduite. – l'amour : certains, d'après LXX, modifient le texte hébreu traditionnel pour lire l'amour illicite (litt. pas ainsi, cf. 8.6n ; 23.10). – Même aux pires des femmes tu donnerais des leçons : traduction incertaine ; on pourrait aussi comprendre tu t'es exercée à faire le mal (cf. 13.23).]
34 Jusque sur les pans de ton vêtement
on retrouve le sang des pauvres, des innocents
que tu n'as pas surpris en flagrant délit d'effraction :
voilà ce qui te perd. [sur les pans de ton vêtement : LXX sur tes mains, cf. Es 1.15. – le sang, litt. des êtres des pauvres innocents ; sur le mot hébreu néphesh, qui correspond ici à êtres, voir Gn 1.20n ; cf. Lm 4.14. – que tu n'as pas surpris (ou que je n'ai pas surpris, d'après LXX et Vg) en flagrant délit d'effraction ou en cours d'effraction, comme en Ex 22.1 (c.-à-d. cette loi ne peut être invoquée comme excuse par les meurtriers). – voilà ce qui te perd : texte obscur, litt. parce que (c'est) sur (ou à cause de) tous ceux-là (?) ; certains rattachent ce vers au v. 35 et traduisent et en plus de tout cela (35) tu dis... ; d'autres modifient le texte hébreu traditionnel pour lire ton joug est une malédiction ou tous ceux-là sont pour toi une malédiction.]
35 Et tu dis :
Je suis innocente !
Que sa colère se détourne de moi !
— Eh bien, j'entre en jugement avec toi,
puisque tu dis : Je n'ai pas péché ! [Que sa colère se détourne : autre traduction à coup sûr, sa colère s'est détournée ; cf. 3.5. – j'entre en jugement : cf. v. 9+. – Je n'ai pas péché : sur ce verbe, cf. Pr 8.35-36n.]
36 Pourquoi couvrir tant de distance
pour changer ton chemin ?
Tu auras aussi honte de l'Egypte,
comme tu as eu honte de l'Assyrie. [Pourquoi couvrir tant de distance ou pourquoi t'en vas-tu si loin ; certaines versions anciennes supposent une vocalisation légèrement différente des consonnes de l'hébreu, qu'on pourrait traduire : Pourquoi agir à la légère, te rendre vile (cf. 15.19), ou méprisable (Lm 1.8). – Egypte / Assyrie v. 18n. – honte 48.13 ; Es 30.3.]
37 De là aussi tu sortiras,
les mains sur la tête,
car le SEIGNEUR rejette ceux à qui tu te fies :
tu ne réussiras pas avec eux. [les mains sur la tête : signe d'humiliation (2S 13.19) ; certains voient ici une allusion à l'exil (attitude imposée aux prisonniers). – rejette : autre traduction méprise. – tu ne réussiras pas : autres traductions tu ne seras pas victorieuse ; tu ne prospèreras pas.]