Amiot-Tamisier – Job 2
JOB EST FRAPPÉ D'UNE PLAIE EFFROYABLE ♦ SA FEMME L'INSULTE ♦ TROIS AMIS VENUS POUR LE CONSOLER RESTENT SANS LUI PARLER
2 Or, les enfants de Dieu s'étant un jour présentés devant le Seigneur, et Satan étant venu aussi parmi eux se présenter devant le Seigneur, 2 le Seigneur lui dit : D'où viens-tu ? Il lui répondit : J'ai fait le tour de la terre et je l'ai parcourue tout entière. 3 Le Seigneur lui dit encore : N'as-tu point considéré mon serviteur Job, qui n'a point d'égal sur la terre, qui est un homme simple et droit de cœur, qui craint Dieu et fuit le mal, et qui se conserve encore dans l'innocence, quoique tu m'aies porté à m'élever contre lui pour l'affliger sans qu'il l'ait mérité ? 4 Satan lui répondit : L'homme donnera toujours peau pour peau, et il abandonnera volontiers tout ce qu'il possède pour sauver sa vie ; 5 mais étendez votre main et frappez ses os et sa chair, et vous verrez s'il ne vous maudira pas en face ! 6 Le Seigneur dit à Satan : Va, il est en ta main ; mais ne touche point à sa vie !
7 Satan, étant donc sorti de devant le Seigneur, frappa Job d'une effroyable plaie, depuis la plante des pieds jusqu'au sommet de la tête. 8 Et Job, s'étant assis sur un fumier, ôtait avec un morceau de pot de terre la pourriture qui sortait de ses ulcères. 9 Alors sa femme vint lui dire : Quoi ! vous demeurez encore dans votre simplicité ? Maudissez Dieu et mourez ! 10 Job lui répondit : Vous parlez comme une femme qui n'a point de sens. Si nous avons reçu les biens de la main du Seigneur, pourquoi n'en recevrons-nous pas aussi les maux ? Ainsi, dans toutes ces choses, Job ne pécha point par ses lèvres. 11 Cependant trois amis de Job apprirent tous les maux qui lui étaient arrivés, et étant partis chacun de son pays, vinrent le trouver, Éliphaz, de Théman, Baldad, de Suh, et Sophar, de Naamath. Car ils s'étaient donné jour pour venir ensemble le voir et le consoler. [11-13. Selon la coutume orientale, Job gravement malade est transporté sur le tas de cendres et de détritus qu'on trouve à l'entrée de tout village ou douar, et ses amis viennent lui exprimer leurs condoléances ; c'est après maintes digressions qu'on abordera le sujet principal.] 12 Lorsqu'ils eurent, de loin, levé les yeux pour le considérer, ils ne le reconnurent point ; et ayant jeté un grand cri, ils commencèrent à pleurer. Ils déchirèrent leurs vêtements. Ils jetèrent de la poussière en l'air pour la faire retomber sur leur tête. 13 Ils demeurèrent avec lui, assis sur la terre, durant sept jours et durant sept nuits, et aucun d'eux ne lui dit une parole, car ils voyaient que sa douleur était extrême.