2 Le Seigneur prépara un grand poisson, qui engloutit Jonas ; et Jonas fut dans le ventre du poisson trois jours et trois nuits. [2.1 Voir Matthieu, 16, 4 ; Luc, 11, 30 ; 1 Corinthiens, 15, 4. ― Jonas dans le ventre du poisson ; est une figure de Jésus-Christ dans le tombeau. Comparer à Matthieu, 12, 40. Nous ignorons à quelle espèce appartenait le poisson qui engloutit Jonas. On dit vulgairement que c’était une baleine ; mais outre qu’elle est très rare dans la Méditerranée, elle a la gueule trop étroite pour avaler un homme entier. Le texte sacré ne détermine rien ; il dit simplement « un grand poisson. » Il est vraisemblable que c’était une espèce de requin très vorace, squalus carcharis Linnæi ; il abonde dans la Méditerranée et dévore avidement tout ce qu’il peut saisir ; on a retrouvé un cheval dans le ventre d’un de ces poissons, pesant cent quintaux et pêché à l’île Saint-Marguerite, en France ; dans celui d’un autre, un homme avec son armure. Un fait encore plus intéressant, c’est celui qui est raconté de la manière suivante : « Il arriva en 1758 que, pendant une tempête, un matelot tomba d’une frégate dans la mer. [Un requin], qui était tout près, saisit aussitôt le malheureux qui nageait et criait au secours, et la victime disparut sur-le-champ dans sa large gueule. Tandis qu’il nageait, quelques-uns de ses camarades s’étaient déjà jetés dans la chaloupe pour lui porter secours. Au moment même où il était dévoré, le capitaine du vaisseau, témoin de l’accident, eut assez de présence d’esprit pour ordonner de tirer sur le monstre avec un fusil qui était sur le pont. Le coup fut tiré avec tant de bonheur que le requin cracha aussitôt le matelot qu’il avait dans sa gueule ; sa proie n’était que légèrement blessée et elle fut repêchée aussitôt, encore vivante, par la chaloupe ; le poisson lui-même fut pris par les autres marins avec des harpons et des cordes, monté sur la frégate, et là suspendu en travers pour qu’il pût sécher. Le capitaine en fit ensuite don au matelot si extraordinairement préservé par la Providence et celui-ci se mit à parcourir l’Europe pour le montrer. » (L. L. MULLER.)]