Segond 21 – Lamentations 2
Le jugement de Jérusalem
(1R 9.6-9; 2R 21.12-15; Jr 19) Lm 1; 4; Ap 6.17
2 Comment! A cause de sa colère, le Seigneur maintient de sombres nuages sur la fille de Sion! Il a précipité du ciel sur la terre la fierté d’Israël! Il ne s’est pas souvenu de son marchepied, le jour de sa colère! [Poème alphabétique : chaque v. commence par la lettre suivante de l’alphabet héb., avec l’interversion de 2 lettres aux vv. 16-17. A cause de… sur : litt. dans sa colère le Seigneur couvre de nuages. Fierté : ou beauté. Israël : le royaume du nord d’Israël avait disparu en 722 av. J.-C., mais le nom continuait à désigner ce qui restait du peuple, le royaume du sud. Son marchepied : litt. le marchepied de ses pieds; allusion à l’arche de l’alliance et au temple, symboles de la présence de Dieu situés à Jérusalem (cf. 1Ch 28.2; Ps 99.5; 132.7).]
2 Le Seigneur a englouti sans pitié tous les domaines de Jacob. Dans sa fureur, il a démoli les forteresses de la fille de Juda, il les a précipitées par terre. Il a profané le royaume et ses chefs. [Sans pitié : litt. il n’a pas épargné. Jacob : voir n. 1.17. Les a précipitées : litt. a fait toucher. Profané : le mot héb. contient l’idée de désacralisation.] 3 Dans son ardente colère, il a abattu toute la force d’Israël. Il a retiré sa main droite en présence de l’ennemi. Il a allumé en Jacob comme un feu dont les flammes dévorent tout ce qui l’entoure. [La force : litt. la corne. Sa main droite : symbole de puissance, de force et d’autorité (cf. Ex 15.6; Ps 17.7). Tout ce qui l’entoure : litt. autour.] 4 Il a tendu son arc comme un ennemi, sa main droite s’est dressée comme celle d’un assaillant. Il a fait disparaître tout ce qui plaisait aux regards, il a déversé sa fureur comme un feu sur la tente de la fille de Sion. [Il a fait… regards : litt. il a fait périr toutes les choses désirables de l’œil.]
5 Le Seigneur a été comme un ennemi : il a englouti Israël, il a englouti tous ses palais, il a détruit ses forteresses. Il a rempli la fille de Juda de plaintes et de gémissements. [Rempli… de plaintes et de : litt. fait nombreux dans… plaintes et; cf. Es 29.2.] 6 Il est passé en force, comme on force la clôture d’un jardin, il a détruit son lieu de rencontre. L’Eternel a fait oublier dans Sion les fêtes et les sabbats et, dans sa violente colère, il a rejeté le roi et le prêtre. [Il est passé… jardin : litt. il a violé comme un jardin sa clôture. Lieu de rencontre : même mot héb. que fêtes. Sa violente colère : litt. l’indignation de son nez.] 7 Le Seigneur a repoussé son autel, détesté son sanctuaire. Il a livré entre les mains de l’ennemi les murs des palais de Sion. Des cris ont retenti dans la maison de l’Eternel, comme un jour de fête. [Des cris ont retenti : litt. voix ils ont donnée.]
8 L’Eternel avait projeté de détruire les murs de la fille de Sion. Il a étendu le ruban à mesurer, il n’a pas retiré sa main pour l’empêcher de tout engloutir. Il a plongé dans le deuil remparts et murailles : ensemble ils dépérissent. [Ruban à mesurer : cf. 2R 21.13. Il n’a… engloutir : litt. il n’a pas fait revenir sa main à partir d’engloutir.] 9 Ses portes se sont enfoncées dans la terre, il a démoli et brisé ses verrous. Son roi et ses chefs sont dispersés parmi les nations. Il n’y a plus de loi. Même ses prophètes ne reçoivent plus aucune vision de l’Eternel. [Dispersés : non exprimé en héb. Loi : ou enseignement. Ne reçoivent… de : litt. n’ont pas trouvé une vision de la part de.] 10 Les anciens de la fille de Sion sont assis par terre, ils restent silencieux; ils ont couvert leur tête de poussière, ils se sont habillés de sacs. Les jeunes filles de Jérusalem baissent la tête vers la terre. [Anciens : voir n. 1.19. Couvert… sacs : signes d’humiliation et de deuil. Baissent la : litt. font descendre leur.]
11 Mes yeux s’épuisent dans les larmes, je suis profondément tourmenté, ma bile se déverse par terre à cause du désastre qui frappe la fille de mon peuple. Des enfants et des nourrissons tombaient en défaillance sur les places de la ville. [S’épuisent : litt. s’achèvent. Je suis profondément tourmenté : litt. mes organes internes bouillonnent.] 12 Ils disaient à leur mère : «Où y a-t-il du blé et du vin?» tandis qu’ils tombaient en défaillance comme des blessés dans les rues de la ville, qu’ils rendaient l’âme sur la poitrine de leur mère. [Tandis qu’ils… qu’ils rendaient l’âme : litt. dans le fait qu’ils… dans le fait que leur âme était versée.]
13 Que dois-je te dire? A quoi te comparer, fille de Jérusalem? Quel exemple te donner pour te consoler, vierge, fille de Sion? En effet, ton désastre est aussi grand que la mer. Qui pourra te guérir? [Dire : litt. témoigner. Quel exemple… consoler : litt. que ferai-je ressembler à toi et te consolerai-je, texte massor.; Sept. «qui te sauvera et te consolera». Ton désastre : ou ta blessure. Pourra te guérir : litt. guérira pour toi.] 14 Tes prophètes ont eu pour toi des visions sans valeur ni saveur; ils n’ont pas dévoilé ta faute afin de changer ton sort. Ils t’ont communiqué des messages mensongers et trompeurs. [Ont eu… valeur : litt. ont vu rien et fade. Changer ton sort : ou rétablir ta condition ou ramener tes déportés. T’ont… mensongers : litt. ont vu pour toi des fardeaux de rien.]
15 Tous les passants applaudissent en te voyant. Ils sifflent, ils secouent leur tête au sujet de la fille de Jérusalem : «Est-ce bien la ville que l’on présentait comme une beauté parfaite, la joie de toute la terre?» [Passants… voyant : litt. passants du chemin frappent des paumes sur toi. Que l’on présentait comme : litt. qu’ils disaient. Beauté… terre : cf. Ps 48.3.] 16 Tous tes ennemis ouvrent la bouche contre toi, ils sifflent, ils grincent des dents. Ils disent : «Nous l’avons engloutie! C’est bien le jour que nous attendions. Nous l’avons atteint, nous le voyons!»
17 L’Eternel a mis en œuvre ce qu’il avait décidé. Il a accompli sa parole, celle qu’il avait depuis longtemps ordonnée. Il a démoli sans pitié, il a fait de toi la joie de l’ennemi, il a relevé la force de tes adversaires. [Mis en œuvre… décidé : litt. fait… réfléchi. Sa parole… ordonnée : litt. sa parole qu’il a commandée à partir des jours d’avant. Sans pitié : litt. et il n’a pas épargné. Force : litt. corne.]
18 Le cœur des vaincus crie vers le Seigneur. Muraille de la fille de Sion, laisse couler tes larmes jour et nuit, comme un torrent! Ne te donne aucun répit et que ton œil n’ait pas de repos! [Le cœur des vaincus : litt. leur cœur. Ton œil : litt. la fille de ton œil.] 19 Lève-toi, crie ta détresse dans la nuit, au début de tes insomnies! Déverse ton cœur comme de l’eau devant le Seigneur! Lève tes mains vers lui pour la vie de tes enfants qui meurent de faim à tous les coins de rue! [Crie ta détresse : autre verbe héb. qu’au v. 18; il peut exprimer une joie (Es 12.6) mais aussi une peine. Au début de tes insomnies : litt. au commencement des veilles. Lève tes mains : litt. lève tes paumes; symbole de violence (1R 11.27), mais aussi de supplication (Ex 9.33; 17.11; Ps 28.2). Pour la vie : litt. sur l’âme.]
20 «Vois, Eternel! Regarde qui tu as traité de cette manière! Fallait-il que des femmes dévorent ceux qu’elles ont mis au monde, les petits enfants dont elles ont pris soin avec tendresse? Fallait-il que prêtres et prophètes soient massacrés dans le sanctuaire du Seigneur? [Ceux qu’elles… monde : litt. leur fruit. Dont elles ont pris soin avec tendresse : ou en bonne santé.] 21 Les enfants et les vieillards sont couchés par terre dans les rues, mes jeunes filles et mes jeunes hommes sont tombés sous les coups d’épée. Tu les as tués, le jour de ta colère, tu les as massacrés sans pitié. [Sous les coups d’épée : litt. dans (ou par) l’épée. Sans pitié : litt. tu n’as pas épargné.] 22 Tu convoques comme pour un jour de fête ceux qui me terrorisent de tous côtés. Le jour de la colère de l’Eternel, il n’y a eu ni rescapé ni survivant. Ceux dont j’avais pris soin avec tendresse et que j’avais élevés, mon ennemi les a exterminés.» [Tu convoques… côtés : litt. tu appelles comme un jour de fête mes terreurs à partir d’autour.]