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Amiot-Tamisier – Marc 2

GUÉRISON DU PARALYTIQUE ♦ VOCATION DE SAINT MATTHIEU ♦ LE JEÛNE ♦ ÉPIS ARRACHÉS ♦ OBSERVATION DU SABBAT

2 Quelques jours après, Jésus revint à Capharnaüm. 2 Aussitôt qu'on eut entendu dire qu'il était dans la maison, il s'y rassembla tant de monde qu'il n'y avait plus de place, même près de la porte. Et il leur prêchait la Parole. 3 Alors on lui amène un paralytique porté par quatre hommes. 4 Et ne pouvant le lui présenter à cause de la foule, ils découvrent la terrasse au-dessus de l'endroit où il était, et par l'ouverture ils descendirent le grabat où gisait le paralytique. 5 Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : Mon fils, tes péchés te sont remis. 6 Or, il y avait là assis quelques scribes, qui raisonnèrent ainsi dans leurs cœurs : 7 Comment peut-il parler de la sorte ? il blasphème. Qui peut remettre les péchés, sinon Dieu seul ? 8 Jésus, connaissant aussitôt intérieurement qu'ils discouraient ainsi en eux-mêmes, leur dit : Pourquoi raisonnez-vous ainsi dans vos cœurs ? 9 Lequel est le plus facile de dire à ce paralytique : Tes péchés te sont remis ; ou de lui dire : Lève-toi, prends ton grabat et marche ? 10 Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de remettre les péchés : 11 Lève-toi, dit-il au paralytique, je te le commande ; prends ton grabat, et retourne chez toi. 12 Et il se leva, et aussitôt, prenant son grabat, il sortit devant tout le monde ; de sorte que tous étaient stupéfaits et glorifiaient Dieu, en disant : Jamais nous n'avons rien vu de pareil.

13 Jésus sortit de nouveau le long de la mer, et tout le peuple venait à lui, et il l'instruisait. 14 Et en passant il vit Lévi, fils d'Alphée, assis au bureau de la douane, et il lui dit : Suis-moi. Il se leva aussitôt et le suivit.

15 Et voici que Jésus s'étant mis à table dans sa maison, beaucoup de publicains et de pécheurs s'y trouvaient à table avec lui et ses disciples, car il y en avait beaucoup qui le suivaient. 16 Les scribes du parti des pharisiens, voyant qu'il mangeait avec les pécheurs et les publicains, dirent à ses disciples : Quoi ! il mange et boit avec les publicains et les pécheurs ! 17 Ce que Jésus ayant entendu, il leur dit : Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs.

18 Or, les disciples de Jean et les pharisiens jeûnaient. Et on vient dire à Jésus : Pourquoi les disciples de Jean et ceux des pharisiens jeûnent-ils, alors que vos disciples ne jeûnent pas ? 19 Et Jésus leur dit : Les amis de l'époux peuvent-ils jeûner pendant que l'époux est avec eux ? Aussi longtemps qu'ils ont l'époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner. 20 Mais viendront des jours où l'époux leur sera ôté ; et alors ils jeûneront en ce jour-là. 21 Personne ne coud une pièce de drap neuf à un vieil habit, autrement la pièce neuve emporte le morceau du vieil habit, et la déchirure devient pire ; 22 et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement le vin fera éclater les outres, et le vin est perdu, ainsi que les outres. Mais vin nouveau dans outres neuves !

23 Et il arriva qu'un jour de sabbat il passait à travers les moissons, et ses disciples se mirent, chemin faisant, à arracher des épis. 24 Et les pharisiens lui dirent : Voyez donc ! Pourquoi font-ils le jour du sabbat ce qui n'est pas permis ? 25 Il leur répondit : N'avez-vous jamais lu ce que fit David lorsqu'il fut dans le besoin et qu'il eut faim, lui et ses compagnons, 26 comment il entra dans la maison de Dieu, du temps du grand prêtre Abiathar, et mangea les pains de proposition qu'il n'est permis de manger qu'aux prêtres, et en donna aussi à ses compagnons ? [26. Le prêtre qui donna à David les pains de proposition était en réalité Achimélech, père d'Abiathar (I Rois XXI, 2-7 ; XXII, 20). Il n'y a là qu'une indication approximative, Abiathar ayant été le grand prêtre le plus notable du règne de David.] 27 Et il leur dit : Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat, 28 en sorte que le Fils de l'homme est maître même du sabbat. [28. Jésus, qui revendiquait plus haut (II, 10) le pouvoir de remettre les péchés, se déclare ici maître du sabbat ; il insinue d'une manière discrète qu'il possède la puissance même de Dieu.]

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