2 Ils arrivent, sur les montagnes,
les pas de celui qui porte la bonne nouvelle, qui proclame la paix !
Célèbre tes fêtes, Juda,
acquitte-toi de tes vœux !
Car le destructeur ne passera plus au milieu de toi,
il est entièrement retranché... [Dans Vg, ce v. est rattaché au chapitre 1 (v. 15), et la numérotation des versets suivants varie en conséquence. – les pas : litt. les pieds ; cf. Es 52.7 ; Rm 10.15. – celui qui porte la bonne nouvelle : cf. Es 41.27 ; 52.7 ; Ac 10.36 ; Ep 6.5. – fêtes / vœux : cf. 1S 1.21 ; voir aussi Nb 30.3 ; 2S 15.7 ; Es 19.21 ; 30.29 ; Ps 22.26+ ; Pr 7.14. – le destructeur (ou l'homme sans morale ; litt. Bélial, 1.11n ; Dt 13.14n) ne passera plus... Es 52.1 ; Jl 4.17 ; Za 9.8.]
2 Une troupe d'assaut monte contre toi.
Garde la forteresse !
Surveille la route !
Affermis tes reins,
prends courage, sois très fort ! [Cf. 3.14 ; Es 21.2 ; Jr 50.21 ; 51.12 ; Jl 1.6 ; Ha 3.16. – Une troupe d'assaut : en Pr 25.18 le même mot hébreu semble désigner une arme (massue) ; cf. Jr 6.26 ; 12.12. – Garde la forteresse ou le rempart ; traduction incertaine d'une expression dont les deux mots font assonance ; on pourrait aussi comprendre monte bien la garde. – Surveille : le verbe est habituellement traduit par guetter (cf. Ez 3.17 ; Ha 2.1).]
3 Car le SEIGNEUR rétablit l'orgueil de Jacob
comme l'orgueil d'Israël,
parce que les pillards les ont pillés
et ont détruit leurs sarments... [Cf. Es 60.1. – rétablit : autre traduction revient avec ; cf. Ps 126.1,4 ; voir aussi So 3.14ss ; Ps 6.3 ; 7.8 ; 71.20 ; 80.15 ; 85.7 ; 90.13. – l'orgueil ou la fierté ; sur ce terme, voir Jr 12.5n ; certains modifient le texte hébreu traditionnel pour lire la vigne (voir Es 5.1ss) ; cf. Am 6.8 ; 8.7 ; voir aussi Es 4.2 ; Rm 2.17. – Jacob / Israël : cf. Es 40.27 ; 43.1 ; 44.1 ; 46.3 ; Mi 3.1 ; voir aussi Es 11.13 ; Jr 3.18 ; 23.6 ; 31.27s,33 ; 33.7 ; Ez 37.15ss ; Os 2.2 ; Za 10.6. – pillards / pillés : la racine hébraïque correspondante est traduite par vider en Es 24.1,3. – détruit leurs sarments : cf. Es 5.5s ; Ps 80.13ss.]
4 Les boucliers de ses guerriers sont rougis,
les hommes vaillants sont revêtus d'écarlate ;
avec le fer qui étincelle apparaissent les chars
au jour où on les prépare,
et les lances s'agitent. [Cf. Es 14.3ss ; So 2.13ss. – rougis / écarlate Ez 23.6,14. – le fer qui étincelle : litt. le feu du fer, mais le mot traduit par fer n'apparaît qu'ici (LXX et Vg ont traduit les rênes). On a aussi compris les étoffes des chars sont couleur de feu. – les lances : litt. les cyprès ou genévriers (du bois dont étaient faites les lances ?) ; LXX et Syr ont lu les cavaliers, mais le mot hébreu correspondant peut aussi signifier coursiers ou attelages (Ez 27.10n).]
5 Les chars roulent avec furie dans les rues,
ils se précipitent sur les places ;
on dirait des flambeaux,
ils courent comme des éclairs... [3.2 ; Jr 46.9. – sur les places (hébreu rehoboth ; cf. Gn 10.11). – on dirait des flambeaux Jl 2.4ns. – ils courent... : autre traduction des éclairs qui mettent en fuite ou qui terrorisent.]
6 Il bat le rappel de ses braves,
mais ils trébuchent dans leur marche ;
on se hâte vers la muraille de la ville,
la défense est établie. [Il bat le rappel : autre traduction il se souvient ; il s'agit peut-être du roi de Ninive (cf. 3.18) ; d'autres pensent qu'il est question du chef des assaillants, dont les soldats trébuchent (cf. Jr 46.12,16) dans leur hâte de donner l'assaut. – braves 3.18 ; cf. Jg 5.13. – la défense : le terme peut désigner le grand bouclier collectif sous lequel les assaillants se protégeaient pour s'approcher du rempart (cf. 2R 19.32 ; Ez 26.8).]
7 Les portes des fleuves sont ouvertes,
et le palais s'écroule. [Les portes des fleuves : probablement les portes de Ninive donnant sur les fleuves (le Tigre et son affluent), donc le côté le mieux protégé de la ville ; cf. Es 45.1s ; mais voir aussi Na 1.4 ; Ps 93.3 ; Jb 38.8ss. – le palais : le mot hébreu est aussi traduit par temple. – s'écroule : litt. fond ; s'effondre (Es 14.31n ; Ps 75.4) ; certains rattachent ici le premier mot du v. 8 pour lire le palais fond et se répand.]
8 C'en est fait, elle est mise à nu,
elle est emmenée ;
ses servantes geignent comme des colombes,
en se frappant la poitrine. [elle : traduction conjecturale ; le terme hébreu correspondant (l'installé, masculin, mais les verbes suivants sont au féminin) a été compris tantôt de la reine (Ps 45.10), tantôt d'une idole (p. ex. la statue d'Ishtar, déesse de la ville) ; les servantes seraient alors des prêtresses ; certains modifient le texte hébreu traditionnel pour traduire la princesse est mise à nu ou exilée (le verbe hébreu peut avoir les deux sens) ; cf. Os 10.5s. – colombes Es 38.14 ; 59.11 ; Ez 7.16. – la poitrine : litt. sur leur cœur.]
9 Ninive est comme un réservoir d'eau qui fuit...
Arrêtez ! Arrêtez !
Mais personne ne se retourne... [comme un réservoir... : texte obscur ; la traduction, s'inspirant de LXX, modifie légèrement le texte hébreu traditionnel, qu'on a aussi tenté de comprendre comme suit : Ninive était depuis toujours comme un réservoir... ; cf. Jr 6.7 ; Ps 104.7. – personne ne se retourne Jr 46.5.]
10 Pillez l'argent ! Pillez l'or !
Il y a des trésors sans fin,
des richesses en objets de valeur de toutes sortes. [Pillez : LXX a lu ils pillent ou on pille : cf. Ha 2.8 ; Ps 109.11. – trésors sans fin : cf. 3.9 ; Es 2.7. – objets de valeur Os 13.15 ; Dn 11.8.]
11 Carnage, saccage et ravage !
Les cœurs fondent,
les genoux flageolent,
tous les reins souffrent,
tous les visages pâlissent. [Carnage, saccage et ravage : assonance en hébreu bouqa oumebouqa oumeboullaqa ; cf. Jr 30.16 ; So 2.13 ; voir aussi Es 24.1 ; 29.2 ; Ez 33.9 ; So 1.15. – Les cœurs fondent : cf. Dt 1.28n ; 20.8 ; Jos 2.11n ; 5.1 ; 7.5 ; Es 13.7 ; 19.1 ; Jr 4.9 ; Ez 21.12 ; Ps 22.15. – les genoux flageolent : un verbe apparenté est traduit par vaciller Es 28.7 ; Jr 10.4. – les reins souffrent ou tremblent ; cf. Es 21.3. – les visages pâlissent ou rougissent Jl 2.6n ; cf. Dn 5.6.]
Assournasirpal, roi d’Assyrie (≈ 883-858 av. J.-C.), à la chasse au lion (cf. Na 2.12ss).
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12 Où en est ce repaire de lions,
ce domaine des jeunes lions,
que parcouraient le lion, la lionne, le petit du lion,
sans qu'il y eût personne pour les troubler ? [repaire Jr 9.10+. – lions Es 5.29 ; Jr 4.7 ; 51.38. – domaine : litt. pâturage ; certains modifient le texte hébreu traditionnel pour lire gîte. – la lionne : au lieu du mot correspondant LXX a lu un verbe, d'où l'autre traduction possible : où le lion va se retirer. – personne pour les troubler Lv 26.6 ; Dt 28.26 ; Es 17.2 ; Jr 7.33 ; Jb 11.19.]
13 Le lion qui déchiquette une proie pour ses petits,
qui étrangle pour ses lionnes
remplissait de proies ses antres,
de dépouilles ses repaires. [Cf. v. 10 ; Es 10.6,13s ; voir aussi Gn 49.27 ; Ez 19.3,6 ; 22.25,27 ; Os 5.14 ; Mi 5.7 ; Ps 22.15 ; les mots hébreux pour déchiquette une proie, proies (aussi v. 14) et dépouilles sont apparentés (voir aussi 3.1).]
14 Je m'oppose à toi !
— déclaration du SEIGNEUR (YHWH) des Armées.
Je réduirai ses chars en fumée.
L'épée dévorera tes jeunes lions,
je retrancherai ta proie du pays,
et on n'entendra plus tes messagers. [Je m'oppose à toi (au féminin, désignant Ninive, d'après la vocalisation traditionnelle) ; cf. 3.5 ; Jr 21.13 ; 23.30ss ; Ez 5.8+ ; 13.8,20 ; 21.8 ; 26.3 ; 28.22. – SEIGNEUR (YHWH) des Armées : 1S 1.3n. – Je réduirai... : au lieu de ses chars, des versions anciennes ont lu ta multitude ; certains modifient le texte hébreu traditionnel pour traduire je viderai ton trou (ou, selon la traduction habituelle du terme, ta citerne, parfois repaire du lion ; cf. 2S 23.20) avec de la fumée ; voir Ez 39.9. – L'épée dévorera 3.15 ; Dt 32.42. – je retrancherai (1.14) ta proie (ou tes rapines) du pays (ou de la terre) ; cf. Ez 19.8s. – tes messagers ou ton messager, texte incertain ; LXX tes œuvres ; cf. 2R 19.23.]