Bible de Jérusalem – Néhémie 2
2 Au mois de Nisan, la vingtième année du roi Artaxerxès,f comme j’étais chargé du vin, je pris le vin et l’offris au roi. Je n’avais, auparavant,g jamais été triste.
f Mars-avril 445.
g « j’étais chargé » grec ; « il était chargé » hébr. — « auparavant » lepanîm conj. ; « devant sa face » lepanayw hébr.
2 Aussi le roi me dit-il : « Pourquoi ce triste visage ? Tu n’es pourtant pas malade ? Non, c’est assurément une affliction du cœur ! » Je fus pris d’une vive appréhension
3 et dis au roi : « Que le roi vive à jamais ! Comment mon visage ne serait-il pas triste quand la ville où sont les tombeaux de mes pères est en ruines et ses portes dévorées par le feu ? »
4 Et le roi de me dire : « Quelle est donc ta requête ? » J’invoquai le Dieu du ciel
5 et répondis au roi : « S’il plaît au roi et que tu sois satisfait de ton serviteur, laisse-moi aller en Juda, dans la ville des tombeaux de mes pères, que je la reconstruise. »
6 Le roi me demanda — la reine était alors assise à ses côtés — : « Jusques à quand durera ton voyage ? Quand reviendras-tu ? » Je lui fixai une date, qui convint au roi, et il m’autorisa à partir.
7 Je dis encore au roi : « S’il plaît au roi, qu’on me donne des lettres pour les gouverneurs de Transeuphratène, afin qu’ils me laissent passer jusqu’à ce que j’arrive en Juda ;
8 et aussi une lettre pour Asaph, l’inspecteur du parc royal, afin qu’il me fournisse du bois de construction pour les portes de la citadelle du Temple, le rempart de la ville et la maison où j’habiterai. » Le roi me l’accorda, car la main bienveillante de mon Dieu était sur moi.
9 Je me rendis donc chez les gouverneurs de Transeuphratène et leur remis les lettres du roi. Le roi m’avait fait escorter par des officiers de l’armée et des cavaliers.
10 Quand Sânballat, le Horonite, et Tobiyya, le fonctionnaire ammonite,h furent informés, ils se montrèrent fort contrariés qu’un homme fût venu travailler au bien des Israélites.
h Sânballat est connu comme gouverneur de Samarie. Tobiyya était, sous ses ordres, un juif gouverneur d’Ammon.
Décision de rebâtir le rempart de Jérusalem.
11 Arrivé à Jérusalem, j’y restai trois jours.
12 Puis je me levai, de nuit, accompagné de quelques hommes, sans avoir confié à personne ce que mon Dieu m’avait inspiré d’accomplir pour Jérusalem, et sans avoir avec moi d’autre animal que ma propre monture.
13 La nuit donc, sortant par la porte de la Vallée, je me rendis devant la fontaine du Dragon, puis à la porte du Fumier : je fis l’inspection du rempart de Jérusalem, où il y avait des brèchesi et dont les portes avaient été incendiées.
i « du rempart » mss, grec, Vulg. ; « des remparts » hébr. — « où il y avait des brèches » hameporaçîm conj. ; « qui étaient détruits » ’asher hem perûçîm hébr.
14 Je poursuivis mon chemin vers la porte de la Fontaine et l’étang du Roi, et ne trouvai plus de passage pour la bête que je chevauchais.
15 Je remontai donc de nuit par le ravin, inspectant toujours le rempart, et rentrai par la porte de la Vallée.j Je m’en revins ainsi, j Voir le plan à la fin du volume. Le ravin est celui du Cédron.
16 sans que les conseillers sachent où j’étais allé ni ce que je faisais. Jusqu’ici je n’avais rien communiqué aux Juifs : ni aux prêtres, ni aux grands, ni aux magistrats, ni aux autres responsables ;
17 je leur dis alors : « Vous voyez la détresse où nous sommes : Jérusalem est en ruines, ses portes sont incendiées. Venez ! reconstruisons le rempart de Jérusalem, et nous ne serons plus insultés ! »
18 Et je leur exposai comment la main bienveillante de mon Dieu avait été sur moi, leur rapportant aussi les paroles que le roi m’avait dites. « Levons-nous ! s’écrièrent-ils, et construisons ! » et ils affermirent leurs mains pour ce bel ouvrage.
19 À ces nouvelles, Sânballat, le Horonite, Tobiyya, le fonctionnaire ammonite, et Géshem, l’Arabe,k se moquèrent de nous et nous regardèrent avec mépris en disant : « Que faites-vous là ? Allez-vous vous révolter contre le roi ? »
k Géshem ou Gashmu (6.6), roi de la fédération arabe de Qédar, dont le territoire s’étendait jusqu’au sud de la Transjordanie et de la Palestine.
20 Mais je leur répliquai en ces termes : « C’est le Dieu du ciel qui nous fera réussir. Nous, ses serviteurs, nous allons nous mettre à construire. Quant à vous, vous n’avez ni part, ni droit, ni souvenir dans Jérusalem. »