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Amiot-Tamisier – Philippiens 2

EXHORTATION À L'HUMILITÉ ET À LA CHARITÉ ♦ ABAISSEMENT ET EXALTATION DU CHRIST ♦ INVITATION À LA PERSÉVÉRANCE DANS L'EFFORT ♦ NOUVELLES DE TIMOTHÉE ET D'ÉPAPHRODITE

2 Si donc la consolation dans le Christ, le réconfort de la charité, la commune participation à l'Esprit, la tendresse et la compassion ont quelque valeur, 2 mettez le comble à ma joie en étant bien unis, en ayant même charité, même cœur, mêmes pensées. 3 Ne faites rien par esprit de rivalité ou de vaine gloire, mais que l'humilité vous fasse regarder les autres comme vous étant supérieurs. 4 Que sans égard à ses propres intérêts chacun prenne à cœur ceux des autres. 5 Ayez entre vous les mêmes sentiments qui furent ceux du Christ Jésus, [5-11. Ce prodigieux passage, est d'autant plus remarquable qu'il ne fait pas partie d'un développement dogmatique, mais intervient au cours d'une exhortation. On peut en résumer ainsi la doctrine. Le Christ, qui est de condition divine et égal à Dieu, et qui n'a jamais cessé de l'être, s'est anéanti, dépouillé volontairement de l'égalité extérieure avec Dieu, c'est-à-dire des prérogatives et honneurs divins, en prenant comme homme, au lieu de la condition glorieuse à laquelle lui donnait droit sa divinité, la condition d'esclave, une nature humaine sujette à la souffrance et à la mort. Il est ainsi devenu semblable aux hommes et a paru extérieurement n'être qu'un homme. Il s'est rendu obéissant jusqu'à la mort sur la croix. Mais Dieu a fait succéder à cet insondable abaissement une exaltation magnifique ; il lui a en outre donné le nom divin de Seigneur : toute créature doit reconnaître sa divine souveraineté.][5. Le sens paraît être : Ayez entre vous, dans votre vie commune, les sentiments de charité parfaite, d'humilité et d'abnégation dont a fait preuve le Christ Jésus.] 6 Lui qui, étant de condition divine, n'a pas cru devoir garder jalousement l'égalité [de traitement] avec Dieu. [6. Le Christ était de condition divine : Littéralement, dans la forme de Dieu. La condition divine ne se conçoit pas sans une origine céleste. Le Christ n'a pas gardé jalousement l'égalité de traitement avec Dieu, la gloire et les honneurs divins ; il s'en est volontairement dépouillé et ne les a pas considérés comme une proie à retenir avidement ; c'est en ce sens que, suivant l'énergique expression grecque, il s'est anéanti.] 7 Il s'est au contraire anéanti lui-même, prenant la condition d'esclave, se faisant semblable aux hommes et, par ce qui paraissait de lui, reconnu pour un homme. [7. L'anéantissement a consisté dans le fait de prendre la condition d'esclave, c'est-à-dire une nature humaine passible et mortelle. Le Sauveur apparaît ainsi, par l'ensemble des dehors sensibles (le schéma ou habitus, opposé à la forme ou condition), comme semblable aux hommes ; par son comportement extérieur, il ne semble pas être plus qu'un homme.] 8 Il s'est abaissé lui-même, se faisant obéissant jusqu'à la mort et à la mort de la croix. [8-9. Dans cet état, il pousse l'humilité et l'obéissance jusqu'à la mort ignominieuse de la croix. Dieu le récompense par la résurrection et par une exaltation céleste que fait apparaître le Nom au-dessus de tout nom qui lui est donné.] 9 C'est pourquoi Dieu l'a souverainement exalté et lui a donné le Nom qui est au-dessus de tout nom, 10 afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse, au ciel, sur la terre et dans les enfers, [10-11. Ce Nom n'est pas le nom de Jésus, que le Christ possède en commun avec d'autres (Josué, Osée, etc.), mais le nom de Kyrios ou Seigneur, qui lui est désormais donné ; comparer Actes II, 36 ; Romains I, 3 suiv. ; X, 9 ; I Corinthiens VIII, 6 ; XII, 3. C'est un nom proprement divin, par lequel la version grecque des Septante traduit dans l'Ancien Testament Adonaï, qui signifie Souverain Seigneur et qui est réservé à Dieu. En conséquence, tous les êtres célestes, terrestres et infernaux doivent fléchir le genou au nom de Jésus, c'est-à-dire devant sa puissance et sa majesté, et le proclamer Maître et Seigneur universel, pour la plus grande gloire de Dieu le Père.] 11 et que toute langue proclame, à la gloire de Dieu le Père, que Jésus-Christ est SEIGNEUR.

12 Ainsi donc, mes bien-aimés, vous qui vous êtes toujours montrés obéissants, soyez-le non seulement quand je suis présent, mais plus encore maintenant que je suis absent. Travaillez à votre salut avec crainte et tremblement ; 13 car c'est Dieu qui, suivant sa bienveillance, produit en nous le vouloir et le faire. 14 Agissez en tout sans murmures ni discussions, 15 afin d'être irréprochables et purs, enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d'une génération perverse et dépravée, où vous brillez comme des astres dans l'univers, 16 tenant fermement la parole de vie. Ainsi, au Jour du Christ, j'aurai la fierté de n'avoir pas couru ni peiné en vain. 17 Et si mon sang doit servir de libation pour le sacrifice et l'offrande de votre foi, j'en serai heureux et m'en réjouirai avec vous tous. 18 Et vous, faites de même ; soyez-en heureux et réjouissez-vous avec moi.

19 J'espère dans le Seigneur Jésus vous envoyer bientôt Timothée, afin d'être réconforté moi-même par les nouvelles que j'aurai de vous. 20 Car je n'ai personne d'autre qui partage mes sentiments et prenne vraiment à cœur vos intérêts. 21 Tous en effet recherchent leurs propres intérêts, non ceux du Christ Jésus. 22 Vous connaissez sa vertu éprouvée et vous savez que, tel un enfant à côté de son père, il s'est dévoué avec moi au service de l'Évangile. 23 J'espère donc vous l'envoyer dès que je verrai comment tournent mes affaires. 24 Et j'ai d'ailleurs bon espoir dans le Seigneur de venir moi-même bientôt.

25 [En attendant], j'ai estimé nécessaire de vous envoyer Épaphrodite, mon frère, collaborateur et compagnon d'armes, que vous m'aviez délégué pour subvenir à mes besoins. 26 Il désirait ardemment vous revoir tous, et il se tourmentait parce que vous aviez appris sa maladie. 27 Il a été malade, en effet, et bien près d'en mourir. Mais Dieu a eu pitié de lui, et pas seulement de lui, mais aussi de moi, pour que je n'aie pas tristesse sur tristesse. 28 Je me hâte donc de vous le renvoyer, pour que vous ayez la joie de le revoir et que ma propre peine en soit allégée. 29 Accueillez-le donc dans le Seigneur avec une joie entière, et honorez de tels hommes ; 30 car c'est pour l'œuvre du Christ qu'il a frôlé la mort, risquant sa vie pour s'acquitter du service qu'il me rendait à votre place.

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