Vigouroux – Philippiens 2
Union. Humilité. Abaissement et gloire de Jésus-Christ. Opérer le salut avec crainte et tremblement. Zèle de saint Paul. Vertu de Timothée. Louange d’Epaphrodite.
2 Si donc il y a quelque consolation dans le Christ, s’il y a quelque soulagement dans la charité, s’il y a quelque union (communion) d’esprit, s’il y a quelque tendresse et quelque compassion (des entrailles de commisération), 2 rendez ma joie parfaite, en ayant les mêmes pensées, un même amour, une même âme, les mêmes sentiments, 3 ne faisant (rien) par esprit de parti (contention) ni par vaine gloire, mais vous regardant par humilité comme supérieurs les uns aux autres (les autres au-dessus de soi) ; 4 ne considérant pas chacun ses propres intérêts, mais ceux des autres. 5 Ayez en vous le même sentiment (les sentiments) dont était animé Jésus-Christ, 6 lui qui, existant en forme de Dieu, n’a pas cru que ce fût pour lui une usurpation d’être égal à Dieu ; [2.6 La forme de Dieu, c’est l’être, la nature de Dieu.]7 mais il s’est anéanti lui-même, en prenant la forme d’un esclave, en devenant semblable aux hommes, et en se montrant sous l’apparence d’un homme. 8 Il s’est humilié lui-même, se faisant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. [2.8 Voir Hébreux, 2, 9.]9 C’est pourquoi Dieu l’a exalté, et lui a donné un nom qui est au-dessus de tout nom, 10 afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans le ciel, sur la terre et dans les enfers, [2.10 Voir Isaïe, 45, 24 ; Romains, 14, 11.]11 et que toute langue confesse que le Seigneur Jésus-Christ est dans la gloire de Dieu le Père. 12 Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours été obéissants, ayez soin, non seulement en ma présence, mais beaucoup plus maintenant en mon absence, d’opérer votre salut avec crainte et tremblement. [2.12 Opérez votre salut, etc. ; c’est-à-dire défiez-vous de vous-mêmes, et attendez tout secours du ciel, de la protection divine.]13 Car c’est Dieu qui opère en vous et le vouloir et le faire, selon son bon plaisir (sa bonne volonté). 14 Faites toutes choses sans murmures et sans hésitations, [2.14-15 Murmures contre Dieu, à cause de la sévérité de ses commandements, des épreuves auxquelles il laissait en butte les premiers chrétiens, etc.][2.14 Voir 1 Pierre, 4, 9.]15 afin que vous soyez irrépréhensibles et (comme) des enfants de Dieu sincères et sans tache au milieu d’une nation dépravée et perverse, parmi laquelle vous brillez comme des astres dans le monde ; 16 portant la parole de vie, en sorte que je puisse me glorifier, au jour du Christ, de n’avoir pas couru en vain, ni travaillé en vain. 17 Mais, dussé-je servir de libation pour le sacrifice et l’offrande de votre foi, je m’en réjouis, et je vous (m’) en félicite (avec vous) tous. 18 Vous aussi, réjouissez-vous, et félicitez-(vous avec) moi. 19 J’espère dans le Seigneur Jésus, vous envoyer bientôt Timothée, afin que, moi aussi, je sois encouragé (consolé), en apprenant ce qui vous concerne. [2.19 Voir Actes des Apôtres, 16, 1.]20 Car je n’ai personne qui partage comme lui mes sentiments, ni qui témoigne du zèle (s’inquiète autant) pour vous avec une affection plus sincère. 21 Car tous cherchent leurs propres intérêts, non ceux de Jésus-Christ. [2.21 Voir 1 Corinthiens, 13, 5.]22 Vous savez qu’il a été mis à l’épreuve, et qu’il s’est mis avec moi au service de l’Evangile, comme un fils avec son père. 23 J’espère donc vous l’envoyer, aussitôt que je verrai quelle tournure prendront mes affaires (que j’ai pourvu à ce qui me regarde). 24 J’ai confiance dans le Seigneur que moi-même j’irai aussi bientôt chez vous. 25 Cependant, j’ai estimé nécessaire de vous envoyer Epaphrodite, mon frère, mon collaborateur, et mon compagnon de combat, député par vous pour subvenir (votre apôtre et mon aide dans) à mes besoins. [2.25 Epaphrodite était un Philippien que ses compatriotes avaient envoyé à Rome pour y porter des aumônes à saint Paul prisonnier. Là il avait été très malade. Après sa guérison, il fut chargé par l’Apôtre de porter à Philippes la présente Epître.]26 Car il désirait vivement vous voir tous ; et il était en peine parce que vous aviez appris qu’il a été malade. 27 En effet, il a été malade jusqu’à la mort, mais Dieu a eu pitié de lui ; et non seulement de lui, mais aussi de moi, pour que je n’eusse pas tristesse sur tristesse. 28 J’ai donc mis plus d’empressement à l’envoyer, afin qu’en le voyant vous ayez de la joie, et que moi-même je sois sans tristesse (affliction). 29 Accueillez-le donc avec une joie entière dans le Seigneur, et ayez en honneur de pareils hommes ; 30 car, pour l’œuvre du Christ, il s’est approché de la mort, exposant sa vie (son âme) pour suppléer aux services que vous ne pouviez vous-mêmes me rendre. [2.30 Livrant son âme. On a pu remarquer déjà plusieurs fois que dans l’Ecriture l’âme se prend souvent aussi pour la vie, la personne. Comparer à Matthieu, 10, 39.]