L'ÉPOUX
2 Je suis la fleur de la campagne et le lis des vallées*.
Jésus-Christ est une fleur de virginité et d'humilité dont l'arôme vivifiant ne se fait sentir qu'aux âmes chastes, aux petits et aux humbles (S. AMBROISE.)
2 Comme le lis au milieu des épines, ainsi est ma bien-aimée entre les vierges*.
C'est au milieu des épines, c'est-à-dire des tentations et des persécutions, que les vertus de l'Église croissent et fleurissent. (S. BERNARD.)
L'ÉPOUSE
3 Comme le pommier parmi les arbres des forêts, ainsi est mon bien-aimé entre les jeunes hommes. Je me suis reposée à l'ombre de celui que j'avais désiré ; et son fruit est doux à ma bouche.
4 Il m'a fait entrer dans le lieu où se garde le vin ; il a réglé en moi la charité*.
La règle de la charité est d'aimer le prochain pour Dieu, et d'aimer Dieu pour lui-même et par-dessus toutes choses. (S. THOMAS D'AQUIN.)
5 Soutenez-moi avec des fleurs, fortifiez-moi avec des fruits, parce que je languis d'amour*.
L'Église languit ici-bas d'impatience et de désir ; elle aspire à l'union parfaite avec Dieu dans sa gloire. Saint Paul disait de même : « Je désire me dégager du corps, et être avec Jésus-Christ. » (Philip., I, 23.)
6 Sa main gauche est sous ma tête, et il m'embrassera de sa droite*.
Les deux mains de l'Époux divin embrassent tous les temps, le présent et l'avenir. La gauche est remplie des biens de la vie présente ; les biens de l'éternité sont dans la droite. (S. AMBROISE.)
L'ÉPOUX
7 Je vous conjure, filles de Jérusalem, par les chevreuils et par les cerfs de nos campagnes, de ne point réveiller celle que j'aime, et de ne pas la faire sortir de son repos, jusqu'à ce qu'elle-même le veuille.
L'ÉPOUSE
8 Voix de mon bien-aimé ! Le voici qui vient, bondissant sur les montagnes, franchissant les collines*.
Les SS. Pères expliquent ceci et tout ce qui suit du miraculeux avènement du Verbe divin par l'incarnation. Il comble les vallées, et il aplanit les montagnes. (S. Luc, III, 5.)
9 Mon bien-aimé est semblable au chevreuil et au faon des biches. Le voici debout derrière la muraille, regardant de la fenêtre, jetant sa vue à travers les treillis.
10 Voici mon-bien aimé ; il me parle, il me dit : Levez-vous, hâtez-vous, mon amie, ma colombe, mon unique beauté, et venez.
11 Déjà l'hiver est passé ; les pluies sont dissipées et ont disparu.
12 Les fleurs se sont épanouies sur notre terre ; le temps de tailler la vigne est arrivé ; la voix de la tourterelle s'est fait entendre dans nos campagnes*.
Les figures que renferment ces paroles se rapportent au temps de Jésus-Christ, et aux merveilles de l'Église naissante.
13 Le figuier a montré ses fruits ; la vigne en fleur a répandu ses parfums. Levez-vous, ma bien-aimée, mon unique beauté, et venez.
14 O ma colombe, vous qui vous retirez dans le creux de la pierre*, dans les trous de la muraille, montrez-moi votre visage ; que votre voix retentisse à mon oreille ; car votre voix est douce, et votre visage agréable.
Jésus-Christ étant, selon saint Paul, figuré par la pierre (1 Cor., X, 4), se retirer dans le creux de la pierre, c'est, d'après saint Bernard, s'attacher à la méditation des souffrances de ce divin Sauveur, et chercher un asile dans ses plaies sacrées.
15 Prenez-nous les petits renards* qui ravagent les vignes ; car notre vigne est en fleur.
Image des hérétiques et des docteurs de l'impiété, qui, dès les premiers temps, ont ravagé l'Église de Dieu.
16 Mon bien-aimé est à moi, et moi je suis à lui, et il se nourrit parmi les lis*,
C'est-à-dire dans les âmes pures et virginales.
17 Jusqu'à ce que le jour* commence à luire, et que les ombres déclinent. Revenez, mon bien-aimé, et soyez semblable au chevreuil et au faon de la biche, sur les montagnes de Béther*.
Le jour de l'éternité.
Béther signifie séparation. L'Église conjure l'Époux divin de ne pas la priver des consolations de sa présence sur cette terre de séparation et d'exil.