Nouvelle Bible Segond – 2 Samuel 21
Les Gabaonites et les descendants de Saül
21 Aux jours de David, il y eut une famine qui dura trois années de suite. David rechercha le SEIGNEUR, et le SEIGNEUR dit : C'est à cause de Saül et de sa maison, qui a versé le sang, parce qu'il a fait mettre à mort les Gabaonites. [Aux jours de David : cette précision temporelle très générale indique que l'épisode qu'elle introduit se situait de manière imprécise à un moment donné du règne de David. Beaucoup pensent que les chap. 21–24 ne racontent pas des événements classés chronologiquement et postérieurs à ceux des chapitres précédents, mais une série d'éléments divers qui n'avaient pas trouvé place dans le corps du livre et qui ont été regroupés en une sorte d'appendice, pour qu'ils ne soient pas perdus. – une famine : cf. 1R 17.1 ; 2R 8.1 ; Rt 1.1. – rechercha le SEIGNEUR : litt. rechercha la face de YHWH ; on pourrait aussi traduire rechercha la faveur du SEIGNEUR ; cf. 12.16n ; 1S 23.2 ; Ps 27.8+ ; l'expression suggère que David est allé consulter Dieu dans le sanctuaire. – sa maison, qui a versé le sang : litt. sa maison de sangs ; LXX a traduit il y a une faute sur Saül et sur sa maison. – il a fait mettre à mort les Gabaonites : l'A.T. ne rapporte pas ailleurs cet épisode de la vie de Saul. – Sur les Gabaonites, voir Jos 9.3-27.]2 Le roi appela les Gabaonites pour leur parler. – Les Gabaonites ne faisaient pas partie des Israélites, mais c'était un reste des Amorites ; les Israélites s'étaient engagés envers eux par un serment, et néanmoins Saül avait cherché à les abattre, dans sa passion jalouse pour les Israélites et les Judéens. [Les Amorites étaient d'anciens habitants du pays de Canaan ; voir Jos 10.1-6 ; 1S 7.14n. – les Israélites... : litt. les Fils d'Israël et de Juda.]
3 David dit aux Gabaonites : Que puis-je faire pour vous et avec quoi ferai-je expiation, afin que vous bénissiez le patrimoine du SEIGNEUR ? [avec quoi ferai-je expiation, c.-à-d. de quelle manière puis-je réparer le tort (ou le mal) que vous avez subi. – le patrimoine du SEIGNEUR, c.-à-d. le peuple d'Israël ; cf. 20.19n ; 1S 10.1n. – Voir bénédiction.]4 Les Gabaonites lui répondirent : Il ne s'agit pas pour nous d'argent ou d'or dans nos rapports avec Saül et sa maison, et nous n'avons personne à mettre à mort en Israël. Le roi dit : Ce que vous direz, je le ferai pour vous. [d'argent ou d'or : les Gabaonites refusent d'emblée une compensation pécuniaire. – dans nos rapports : sous-entendu dans le texte. – nous n'avons personne à mettre à mort en Israël signifie probablement nous n'avons pas le droit de mettre à mort un Israélite ; ils suggèrent ainsi prudemment que seule la mort de quelques-uns des membres de la famille du coupable pourrait réparer le tort commis, mais qu'une décision de cette importance est entre les mains du roi. – Ce que vous direz, je le ferai : David comprend à demi-mot la suggestion des Gabaonites, et les invite à formuler clairement leur requête.]5 Ils répondirent au roi : Puisque cet homme a voulu nous exterminer, puisqu'il avait le projet de nous détruire, pour que nous disparaissions de tout le territoire d'Israël, [exterminer / détruire / disparaître : cf. Dt 7.22s.]6 qu'on nous livre sept hommes parmi ses fils, et nous exposerons leurs corps devant le SEIGNEUR à Guibéa de Saül – Saül, celui que le SEIGNEUR avait choisi. Le roi dit : Je les livrerai. [sept : chiffre probablement symbolique, représentant la totalité. – nous exposerons leurs corps : le sens du verbe hébreu ainsi rendu n'est pas assuré ; on l'a aussi traduit par nous les pendrons, nous les écartèlerons, nous les empalerons ; de même aux v. 9,13. – à Guibéa : cf. 1S 10.5n ; certaines versions anciennes parlent de Gabaon. – celui que le SEIGNEUR avait choisi, ou l'élu de YHWH (cf. 1S 10.24) : cette désignation de Saül (mentionné une seule fois dans le texte) est peut-être ironique dans la bouche des Gabaonites.]7 Le roi épargna Mephi-Bosheth, fils de Jonathan, fils de Saül, à cause du serment du SEIGNEUR – le serment que David et Jonathan, fils de Saül, avaient fait entre eux. [Mephi-Bosheth : cf. 4.4n ; 9.1-13. – serment : cf. 1S 20.14-17,42.]8 Mais le roi prit les deux fils que Ritspa, fille d'Aya, avait donnés à Saül, Armoni et Mephi-Bosheth, et les cinq fils que Mikal, fille de Saül, avait donnés à Adriel de Mehola, fils de Barzillaï. [Ritspa : cf. 3.7. – Mikal : cf. 1S 14.49+. – Adriel de Mehola : cf. 1S 18.19, où il est mentionné comme époux de Mérab, fille aînée de Saül ; cela explique que certains mss hébreux et plusieurs versions anciennes portent ici le nom de Mérab au lieu de celui de Mikal.]9 Il les livra aux Gabaonites, qui exposèrent leurs corps dans la montagne, devant le SEIGNEUR. Ils tombèrent tous les sept ensemble ; ils furent mis à mort aux premiers jours de la moisson, au commencement de la moisson des orges. [qui exposèrent leurs corps : cf. v. 6n,13. – dans la montagne : cette montagne n'est pas identifiée. – aux premiers jours de la moisson : au début du printemps.]
10 Ritspa, fille d'Aya, prit un sac et l'étendit pour elle sur le rocher, depuis le commencement de la moisson jusqu'à ce que l'eau du ciel tombe sur eux ; elle empêchait les oiseaux du ciel de se poser sur eux pendant le jour, et les animaux sauvages pendant la nuit. [Ritspa, mère de deux des suppliciés, veille sur les corps des défunts, qu'on a laissés exposés jusqu'à l'arrivée de la première pluie (malgré la loi de Dt 21.22s). – un sac : litt. le sac, l'étoffe grossière dont se revêtaient les gens en deuil, voir 3.31n ; Gn 37.34 ; 2R 6.30. – les oiseaux du ciel : en l'occurrence des charognards. – sauvages : litt. de la campagne.]11 On dit à David ce qu'avait fait Ritspa, fille d'Aya, concubine de Saül. [concubine : cf. 5.13n.]12 Alors David alla prendre les ossements de Saül et les ossements de Jonathan, son fils, chez les habitants de Yabesh de Galaad, qui les avaient enlevés de la place de Beth-Shân, où les Philistins les avaient pendus le jour où ils avaient battu Saül à Guilboa. [Voir 1S 31.11-13 et les notes. – les habitants : litt. les maîtres, c.-à-d. les notables. – Beth-Shân : cf. 1S 31.10n. – battu Saül à Guilboa : cf. 1S 31.1-9.]13 Il emporta de là les ossements de Saül et les ossements de Jonathan, son fils ; et on recueillit aussi les ossements des corps qui avaient été exposés. 14 On ensevelit les ossements de Saül et de Jonathan, son fils, au pays de Benjamin, à Tséla, dans le tombeau de Qish, père de Saül ; on fit tout ce que le roi avait ordonné. Après cela, Dieu se laissa fléchir en faveur du pays. [Après les ossements de Saül et de Jonathan, son fils, LXX ajoute et des suppliciés ; mais on peut aussi comprendre le texte hébreu comme signifiant on les ensevelit (les ossements des suppliciés, cf. v. 13) avec les ossements de Saül et de son fils Jonathan. – Tséla : localité benjaminite, mentionnée en Jos 18.28, située à quelques kilomètres au nord-ouest de Jérusalem. – Qish : cf. 1S 9.1-3. – Dieu se laissa fléchir : la famine (v. 1), considérée comme un châtiment divin, prend fin ; cf. 24.25 ; Gn 25.21n.]
Combats contre les Philistins
1Ch 20.4-8
15 Les Philistins firent encore la guerre à Israël. David descendit avec ses hommes, et ils combattirent les Philistins. David était épuisé. [Les Philistins firent encore la guerre : cf. 1S 4.16n. – descendit : les Philistins sont installés dans la plaine côtière ; les Israélites doivent donc descendre de la région montagneuse de Juda.]16 Yishbi-Benob, qui était un descendant de Rapha, avait une lance du poids de trois cents sicles – poids du bronze – et il avait une épée neuve à la ceinture. Il parla d'abattre David. [Le texte hébreu de ce v. est peu clair, et la traduction incertaine. – de Rapha (à rapprocher des Rephaïtes, cf. Gn 14.5 ; Dt 2.11 ?) ou de Harapha. – une lance : on ne sait pas exactement quelle espèce d'arme est désignée par le terme hébreu. – sicles : le mot hébreu correspondant est sous-entendu ; s'il s'agit bien d'une lance, la pointe métallique à elle seule pesait environ 3 kg. – et il avait une épée neuve à la ceinture : litt. et il était ceint d'une neuve ; des versions anciennes parlent d'une épée ou d'un baudrier. On peut aussi penser à une ceinture.]17 Abishaï, fils de Tserouya, vint au secours de David et mit à mort le Philistin. Alors les gens de David lui firent prêter serment, en lui disant : Tu n'iras plus à la guerre avec nous, tu n'éteindras pas la lampe d'Israël. [Abishaï : cf. 1S 26.6n. – mit à mort le Philistin : litt. frappa le Philistin et le mit à mort. – lui firent prêter serment : autre traduction lui jurèrent. – Tu n'iras plus à la guerre avec nous : cf. 18.3. – la lampe : symbole de la vie qui se maintient, ici de la royauté qui se perpétue ; cf. 1R 11.36 ; Ps 132.17 ; voir aussi en 2S 14.7 une image analogue.]
18 Après cela, le combat reprit à Gob avec les Philistins. Alors Sibbekaï, le Houshatite, tua Saph qui était un descendant de Rapha. [Gob : endroit inconnu. – Sibbekaï... : cf. 1Ch 11.29. – le Houshatite : venant de Housha (cf. 1Ch 4.4), à l'ouest de Beth-Léhem. – tua : litt. frappa, cf. 1S 4.2n ; de même dans les v. suivants.]
19 Le combat reprit à Gob avec les Philistins. Elhanân, fils de Yaaré-Oreguim, le Bethléhémite, tua Goliath, le Gatite, qui avait une lance dont le bois était comme l'ensouple des tisserands. [Cf. 1S 17 ; 1Ch 20.5. – Yaaré-Oreguim : nom propre surprenant, signifiant les forêts des tisserands ; le terme ici transcrit Oreguim est traduit par tisserands à la fin du v. (cf. 1S 17.7n) ; s'il s'agit d'une répétition accidentelle, le nom du père d'Elhanân pourrait avoir été Yaari (cf. Yaïr en 1Ch 20.5). – le Gatite : cf. Jos 13.3n.]
20 Il y eut encore un combat à Gath. Il y avait là un homme de haute taille qui avait six doigts à chaque main et à chaque pied, vingt-quatre en tout, et qui était également issu de Rapha. [Gath : cf. 1S 5.1n. – de haute taille : le mot hébreu est interprété par le parallèle de 1Ch 20.6. Autres lectures possibles de Madiân ; de dispute, de querelle ; dans la dernière hypothèse, il s'agirait d'un champion qui provoque les Israélites au combat (cf. v. 21). – issu de Rapha : litt. né à Rapha ; même formule au v. 22.]21 Il défia Israël ; et Jonathan, fils de Shiméa, frère de David, le tua. [Il défia : autres traductions outragea, déshonora ; cf. 1S 17.10n. – Shiméa : appelé Shamma en 1S 16.9 ; 17.13.]22 Ces quatre hommes de Gath étaient issus de Rapha. Ils tombèrent sous les coups de David et de ses hommes. [Ces quatre hommes... : litt. ces quatre étaient nés de Rapha à Gath. – sous les coups : litt. par la main.]