21 Les hommes d’Israël avaient prononcé ce serment à Miçpa : « Personne d’entre nous ne donnera sa fille en mariage à Benjamin. »
c Ce chap. juxtapose deux traditions, reliées par les derniers mots du v. 14. Il est vraisemblable que la première provient du sanctuaire de Miçpa, et la seconde de celui de Béthel, mais la part du rédacteur est si grande qu’il est difficile d’avoir une certitude. L’affaire de Yabesh de Galaad sert à expliquer les liens qui existaient entre cette ville et Benjamin à l’époque de Saül, cf. 1 S 11.1 ; 30.11-13. L’histoire du rapt des filles de Silo utilise un souvenir cultuel : une vieille fête des vendanges, à laquelle participaient les filles en quête d’un mari.
d Les conflits entre les tribus ne suppriment pas le sentiment de solidarité qui cimente le peuple d’Israël, et que le rédacteur post-exilique souligne en parlant plusieurs fois de la « communauté ».
6 Or les Israélites furent pris de pitié pour Benjamin leur frère : « Aujourd’hui, disaient-ils, une tribu a été retranchée d’Israël.
8 Ils s’informèrent alors : « Quel est celui d’entre les tribus d’Israël, qui n’est pas monté auprès de Yahvé à Miçpa ? » Et il se trouva que personne de Yabesh en Galaad n’était venu au camp, à l’assemblée.
10 Alors la communauté y envoya douze mille hommes d’entre les vaillants avec cet ordre : « Allez, et vous passerez au fil de l’épée les habitants de Yabesh en Galaad, y compris les femmes et les non-combattants.
e Le grec ajoute « mais vous laisserez vivre les vierges. Et ils agirent ainsi ». La suite du texte montre que ceci était impliqué dans la mission reçue.
13 Toute la communauté envoya alors des émissaires aux Benjaminites qui se trouvaient au rocher de Rimmôn pour leur proposer la paix.
15 Le peuple fut pris de pitié pour Benjamin, parce que Yahvé avait fait une brèche parmi les tribus d’Israël.
f La finale du v. « à Silo qui est au pays de Canaan » est une précision tardive introduite pour préparer les vv. 19-23.
19 « Mais il y a, dirent-ils, la fête de Yahvé qui se célèbre chaque année à Silo »g — qui est au nord de Béthel, à l’orient de la route qui monte de Béthel à Sichem et au sud de Lebona. —
g Cette fête annuelle à Silo est sans doute la même que celle indiquée en 1 S 1.3. Il doit s’agir de la fête de la Récolte, cf. Ex 23.16 ; 34.22, appelée fête des Tentes en Dt 16.13.
h L’argumentation est double. Les anciens déclarent d’abord que les vierges de Yabesh auraient pu être la part de butin des Israélites lors de la guerre ; d’autre part les filles de Silo ont été enlevées et non pas données, ce qui respecte le serment prononcé, cf. v. 18.
23 Ainsi firent les Benjaminites, et, parmi les danseuses qu’ils avaient enlevées, ils prirent un nombre de femmes égal au leur, puis ils partirent, revinrent dans leur héritage, rebâtirent les villes et s’y établirent.
24 Les Israélites se dispersèrent alors pour regagner chacun sa tribu et son clan, et s’en retournèrent de là chacun dans son héritage.
25 En ce temps-là il n’y avait pas de roi en Israël et chacun faisait ce qui lui semblait bon.i
i Le récit de 19.1—21.25 est encadré par la même remarque qu’à 17.6 et 18.1. Elle est peut-être ici de la main du rédacteur ; elle est peut-être une réflexion des prêtres du sanctuaire officiel de Béthel, qui portent le même jugement que les prêtres du sanctuaire royal de Dan dans l’histoire précédente, cf. 17.1.