22 Ainsi parle le SEIGNEUR : Descends à la maison du roi de Juda, et là prononce cette parole. [Cf. 21.11n. – Descends : cf. 21.13n ; 26.10 ; 36.12 ; 2R 11.19 ; 20.5.]
6 Car voici ce que dit le SEIGNEUR contre la maison du roi de Juda :
Tu es pour moi un Galaad,
un sommet du Liban ;
pourtant, sans faute, je ferai de toi un désert,
une ville sans habitants. [voici ce que dit : la formule correspondante est habituellement traduite par ainsi parle (p. ex. v. 1,3) ; de même aux v. 11,18. – Galaad / Liban : régions connues en particulier pour leurs forêts, respectivement au nord-est et au nord du pays d'Israël ; cf. v. 23 ; 21.14 ; 2S 18.6-9 ; 1R 5.22s ; voir aussi Za 10.10. – sans faute ou à coup sûr, formule de serment, cf. 15.11n ; Es 5.9n. – une ville : litt. des villes.]
7 Je consacre contre toi des destructeurs,
chacun avec ses armes ;
ils couperont tes plus beaux cèdres
et les feront tomber dans le feu. [Je consacre ou je sanctifie, 6.4n ; cf. Es 13.3. – cèdres v. 15,23 ; Es 37.24. – dans le feu 21.14.]
8 Une multitude de nations passera près de cette ville ; les gens se diront l'un à l'autre : Pourquoi le SEIGNEUR a-t-il ainsi traité cette grande ville ? [passera... 19.8. – Pourquoi... 5.19+. – cette grande ville : cf. Ap 18.18.]
10 Ne pleurez pas celui qui est mort,
ne le plaignez pas ;
pleurez, pleurez celui qui s'en va,
car il ne reviendra plus,
il ne reverra plus le pays de ses origines. [celui qui est mort : autre traduction pour un mort, cf. Dt 26.14. Il y a sans doute ici une allusion à Josias, tué à Meguiddo en 609 av. J.-C. (1.2n ; 2R 23.29s) ; cf. 2Ch 35.24s. – celui qui s'en va : Shalloum (v. 11s ; 1Ch 3.15), alias Joachaz, fils de Josias, exilé par Néko (cf. 1.3n ; 2R 23.30ss ; Ez 19.4). – de ses origines ou de sa parenté, de sa famille ; de même en 46.16 ; cf. Gn 11.28n.]
11 Car voici ce que dit le SEIGNEUR contre Shalloum, fils de Josias, roi de Juda, qui était devenu roi à la place de Josias, son père, et qui a quitté ce lieu : Il n'y reviendra plus,
13 Quel malheur pour celui qui bâtit sa maison aux dépens de la justice,
et ses chambres à l'étage aux dépens de l'équité !
Qui fait travailler son prochain pour rien,
sans lui donner sa paye ; [Message adressé à Joïaqim (v. 18), cf. 1.3n. – bâtit sa maison : cf. v. 14s ; 36.22 ; Mi 3.10 ; Ha 2.12 ; Siracide 21.8 : « Celui qui bâtit sa maison avec l'argent d'autrui, c'est comme s'il ramassait les pierres pour son propre tombeau. » – justice / équité : cf. v. 15 ; 9.23+ ; 23.5 ; 33.15 ; Ps 72.2-4 ; Pr 16.12s ; 29.4,14. – chambres à l'étage Jg 3.20n. – sans lui donner sa paye Lv 19.13 ; Dt 24.14s ; Jc 5.4 ; cf. Jb 7.2n.]
14 qui dit : « Je bâtirai pour moi une maison de vastes dimensions
avec des chambres spacieuses à l'étage »,
et qui y fait percer des fenêtres,
la lambrisse de cèdre
et l'enduit de couleur rouge ! [Cf. Lc 12.18. – lambrisse de cèdre : cf. v. 6s ; 1R 7.7. – l'enduit : le verbe hébreu est généralement rendu par conférer (ou recevoir) l'onction. – couleur rouge : cf. Ez 23.14.]
15 Es-tu roi parce que tu as la passion du cèdre ?
Ton père ne mangeait-il pas, ne buvait-il pas ?
Mais il agissait selon l'équité et la justice,
— alors tout allait bien pour lui — [tu as la passion du cèdre : litt. tu rivalises de cèdre, le même verbe est traduit par se mesurer à en 12.5 ; LXX tu rivalises avec Achaz ; cf. 2R 16.18 ; Es 7. – Ton père : probablement Josias (1.2n) ; 2Ch 34–35 ; Siracide 49.1-3 : « Le souvenir de Josias est un mélange aromatique... Dans toutes les bouches il est comme du miel, comme une musique dans un banquet arrosé de vin. Il suivit la voie droite en convertissant le peuple et il supprima les horreurs impies. Il dirigea son cœur vers le Seigneur, en des jours impies il fortifia la piété. »]
16 il jugeait la cause du pauvre et du déshérité,
— alors tout allait bien.
N'est-ce pas cela, me connaître ?
— déclaration du SEIGNEUR. [V. 3+,13. – me connaître 9.5,22-23+ ; Os 6.6.]
17 Mais tu n'as des yeux et un cœur
que pour ton intérêt,
pour répandre le sang de l'innocent,
pour exercer oppression et brutalité. [Ez 22.13,27. – des yeux et un cœur... Ez 33.31 ; Ps 119.36 ; 2P 2.14. – le sang de l'innocent 7.6+ ; cf. 26.15,23. – oppression : cf. 6.6.]
18 A cause de cela, voici ce que dit le SEIGNEUR contre Joïaqim, fils de Josias, roi de Juda :
On ne fera pas pour lui la lamentation
« Quel malheur, mon frère ! Quel malheur, ma sœur ! » ;
on ne fera pas pour lui la lamentation
« Quel malheur, Seigneur ! Quel malheur, Majesté ! ». [Joïaqim v. 13n ; 1.3n ; LXX commence l'oracle par malheur à cet homme-là ! – lamentation 4.8 ; 16.4ss ; Ps 78.64. – Quel malheur 34.5 ; 1R 13.30. – Majesté : le terme correspondant est habituellement traduit par éclat (Ps 8.2n).]
19 Il aura la sépulture d'un âne,
il sera traîné et jeté hors des portes de Jérusalem. [36.30 ; cf. 8.1s ; 2R 24.6 ; 2Ch 36.6-8 ; voir aussi Es 14.19s. – traîné : cf. 15.3n ; 2S 17.13.]
20 Monte au Liban et crie !
Fais retentir ta voix sur le Bashân !
Crie du haut des Abarim !
Car tous ceux qui t'aimaient sont brisés. [Monte... : les ordres s'adressent à un sujet féminin, probablement Jérusalem personnifiée (cf. 2.2s ; Ez 16). – Abarim : nom des hauts-plateaux à l'est de la mer Morte, Nb 27.12n (cf. les monts du Liban, au nord, et du Bashân, au nord-est, cf. Es 2.13+) ; des versions anciennes ont lu le mot différemment (LXX d'au-delà de la mer ; Vg aux passants, cf. 49.32n). – ceux qui t'aimaient : cf. 2.25n ; 4.30n (autre terme) ; il s'agit sans doute ici (et au v. 22) des nations alliées à Juda contre Babylone, voir aussi 30.14 ; Ez 16.33,36s ; 23.5,9,22 ; Lm 1.19.]
21 Je t'ai parlé dans le temps de ton insouciance ;
tu disais : Je n'écouterai pas.
Telle est ta voie depuis ta jeunesse ;
tu ne m'as pas écouté. [ta voie : cf. 2.20+,25+,33,36 ; 3.13,21 ; 10.23. – depuis ta jeunesse 3.25+.]
22 Tous tes bergers seront la pâture du vent,
et ceux qui t'aiment iront en captivité ;
c'est alors que tu seras honteuse et confuse
à cause de tout le mal que tu as fait. [tes bergers 2.8+ ; 23.1ss. – ceux qui t'aiment v. 20n. – honteuse / confuse 31.19. – à cause de tout le mal que tu as fait 7.12.]
23 Toi qui habites au Liban,
qui as ton nid dans les cèdres,
combien tu gémiras quand les douleurs t'atteindront,
les convulsions, comme celles d'une femme qui accouche ! [Liban / cèdres : cf. v. 6s,14s. – femme qui accouche 4.31+.]
24 Par ma vie — déclaration du SEIGNEUR — quand bien même Konia, fils de Joïaqim, roi de Juda, serait le sceau à ma main droite, je l'arracherais de là ! [Par ma vie cf. v. 5 ; 4.2n ; Rm 14.11. – Konia (en hébreu Konyahou, 37.1 ; cf. 24.1n), alias Jékonia ou Jéchonias (27.20 ; 29.2), identifié à Joïakîn (52.31ss), fils de Joïaqim (v. 18) ; cf. 1.3n. – le sceau Ag 2.23n. – je l'arracherais... : litt. je t'arracherais.]