23 Proclamation sur Tyr.
Hurlez, navires de Tarsis,
à cause de la dévastation :
plus de maison !
Ils l'ont découvert en arrivant de l'île de Chypre. [Tyr (v. 15 ; Jos 19.29 ; 2 S 5.11 ; 1 R 7.13 ; Jr 25.22 ; Ez 26.2 ; 27.2 ; Os 9.13 ; Jl 4.4 ; Am 1.9 ; Za 9.2-4) : ville principale de la côte phénicienne.
— navires de Tarsis. voir Es 2.16 et la note.]
2 Restez sans un mot, habitants de la côte,
marchands de Sidon
dont les commis franchissent la mer. [Sidon : autre ville importante de la côte phénicienne.
— La fin du verset est traduite d'après le principal manuscrit hébreu d'Esaïe trouvé à Qumrân ; texte hébreu traditionnel obscur.]
3 A travers les grandes eaux,
les semailles du Nil, la moisson du Fleuve
étaient son revenu :
elle était le marché des nations. [Ez 27.12-25.]
4 Quelle déchéance, Sidon, forteresse de la mer !
La Mer prend la parole et dit :
« Je n'ai pas été en travail, je n'ai pas enfanté,
je n'ai pas fait grandir de jeunes gens
ni élevé de jeunes filles. »
5 Quand l'Egypte l'apprendra,
aux nouvelles de Tyr, elle frémira. [Jr 4.19 ; 51.29 ; Ez 30.16.]
6 Faites la traversée jusqu'à Tarsis,
hurlez, habitants des côtes !
7 Est-ce là votre cité joyeuse
dont l'antiquité remonte aux jours anciens
et que ses pieds portaient au loin pour s'y établir ? [jours anciens Es 51.9 ; Mi 7.20 ; Ps 44.2.
— Les Phéniciens avaient fondé des colonies lointaines, par exemple à Carthage (près de l'actuelle Tunis) et à Tarsis (probablement en Espagne).]
8 Qui donc a décidé cela contre Tyr
qui distribuait des couronnes ?
Ses marchands étaient des princes,
ses négociants des grands de la terre. [Ou Cananéens Os 12.8 ; So 1.11 ; Za 14.21 ; Pr 31.24.]
9 C'est le Seigneur, le tout-puissant qui l'a décidé,
pour flétrir l'orgueil de tout ce qu'on honore,
pour déconsidérer tous les grands de la terre. [Es 2.11 ; Ez 28.6 ; Jb 22.29 ; Pr 6.17 ; voir Es 4.2.]
10 Cultive ta terre comme le long du Nil,
fille de Tarsis :
il n'y a plus de port. [Cultive la terre. la traduction suit ici le principal manuscrit hébreu d'Esaïe trouvé à Qumrân ; texte hébreu traditionnel : traverse la terre.
— fille de Tarsis. expression poétique désignant ici la ville de Tyr et sa population, dont la prospérité dépendait de son commerce avec Tarsis (v. 1).]
11 Le Seigneur a étendu la main contre la mer,
il a fait trembler les royaumes.
Il a ordonné à Canaan
de supprimer ses forteresses. [main étendue (pour menacer) Es 5.25 ; 9.11,16,20 ; 10.4 ; 11.15 ; 14.27.
— Les Phéniciens étaient Cananéens (voir Gn 10.15). D'autre part Cananéen est parfois dans la Bible synonyme de commerçants (voir par exemple le v.8 où ce terme est rendu par négociants).]
12 Il a dit : Tu ne pourras plus te réjouir,
toi qu'on a violée, vierge fille de Sidon.
Lève-toi, passe à Chypre,
là non plus, tu n'auras pas de repos. [Voir Es 23.2 et la note.
— la fille de Sidon : expression poétique désignant la ville de Sidon et sa population.]
13 Regarde le pays des Chaldéens :
ce peuple n'existe plus.
L'Assyrie l'a assigné aux chats sauvages,
ils avaient élevé des tours de guet,
érigé des places fortes,
et elle en a fait un champ de ruines. [le pays des Chaldéens est la région de Babylone ; les Assyriens l'ont reconquis en l'année 703 av. J.C.
— aux chats sauvages ou (peut-être) aux nomades. La traduction de ce verset est incertaine ; comparer Es 13.21 ; 34.14 ; Jr 50.39.]
14 Hurlez, navires de Tarsis,
parce que votre forteresse est dévastée.
15 Ce jour-là, Tyr sera oubliée pendant soixante-dix ans, la durée des jours d'un seul roi. Au bout de soixante-dix ans, il arrivera à Tyr ce que dit la chanson de la courtisane : [soixante-dix ans Jr 25.11.
— activité commerciale comparée à une prostitution Ap 17.5 ; 18.3,11-13.]
16 Prends une harpe, fais le tour de la ville,
courtisane oubliée.
Joue de ton mieux, reprends tes chansons
afin qu'on se souvienne de toi.
17 Au bout de soixante-dix ans, le Seigneur interviendra à Tyr et elle retournera à ses profits, elle se prostituera à tous les royaumes qui sont sur la face de la terre, [intervention du Seigneur Es 10.3 ; 27.1 ; Gn 50.24.
— L'activité commerciale des Phéniciens de Tyr est comparée à une prostitution.]