23 Job répondit :
2 Aujourd'hui encore ma plainte est une révolte,
ma main étouffe mon gémissement. [étouffe : litt. pèse sur.]
3 Ah ! si je savais où le trouver,
si je pouvais accéder au lieu où il est installé, [V. 8s ; 9.11+.]
4 j'exposerais mon droit devant lui,
je remplirais ma bouche d'arguments, [V. 7 ; 7.11+.]
5 je connaîtrais les propos par lesquels il me répondrait,
et je comprendrais ce qu'il me dirait ! [38–41.]
6 Emploierait-il toute sa force à m'accuser ?
Au contraire, il ferait attention à moi.
7 Il y aurait là un homme droit qui argumenterait avec lui,
et j'échapperais pour toujours à mon juge. [Il y aurait là... : autre traduction si... – argumenterait v. 4 ; même forme verbale en Es 1.18n.]
8 Mais si je vais à l'est, il n'y est pas ;
à l'ouest, je ne le discerne pas ; [à l'est / à l'ouest : litt. devant / derrière ; cf. 18.20n.]
9 s'affaire-t-il au nord, je ne le vois pas ;
se cache-t-il au sud, je ne l'aperçois pas. [Cf. v. 3 ; 9.11+. – au nord / au sud : litt. à gauche / à droite, cf. 18.20n.]
10 Il connaît pourtant la voie où je me tiens ;
quand il m'aura éprouvé,
je sortirai pur comme l'or. [Ps 139.1-6. – éprouvé 7.18n. – pur (terme sous-entendu dans le texte) comme l'or Za 13.9 ; Pr 17.3 ; 1P 1.7.]
11 Mes pieds se sont attachés à ses pas ;
j'ai gardé sa voie et je n'en ai pas dévié. [Ps 17.5.]
12 Je n'ai pas altéré les commandements de ses lèvres ;
j'ai fait plier ma volonté aux paroles de sa bouche. [Je n'ai pas altéré... : autre traduction je ne me suis pas éloigné des commandements... – j'ai fait plier ma volonté aux paroles de sa bouche : phrase obscure ; litt. de (ou plus que) ma prescription (le même mot est traduit par décret au v. 14) j'ai caché (ou préservé) les paroles de sa bouche ; LXX en mon sein j'ai caché ses paroles, ce qui correspondrait à une légère modification du texte hébreu traditionnel ; cf. 22.22.]
13 Mais si lui prend une décision,
qui pourra l'en faire revenir ?
Ce qu'il désire, il le fait. [Cf. Ps 115.3 ; Es 46.10 ; Dn 4.32. – Mais si lui prend une décision : l'hébreu est obscur, litt. lui en un ; autre traduction s'il s'ocupe de quelqu'un. Une modification du texte hébreu traditionnel permettrait de lire il a choisi. – Ce qu'il désire : litt. ce que son être (cf. Gn 1.20n) désire.]
14 Il accomplira donc le décret qui me concerne,
et il en concevra bien d'autres encore. [Ce v. est absent de LXX. – le décret qui me concerne : litt. mon décret, même formule qu'au v. 12n. – et il en concevra bien d'autres encore : litt. et comme ces (choses)-là, de nombreuses (sont) avec lui (ou chez lui).]
15 Voilà pourquoi je suis saisi d'épouvante en face de lui ;
quand j'y réfléchis, il m'inspire de la frayeur. [Cf. Ps 119.120. – frayeur : voir crainte.]
16 Dieu a rendu mon coeur faible,
le Puissant m'a rempli d'épouvante. [rendu mon coeur faible : litt. amolli mon coeur. Cf. 6.4+ ; 16.12. – le Puissant 5.17n.]
17 Mais ce ne sont pas les ténèbres qui me réduiront au silence,
ni l'obscurité dont je suis couvert. [Verset difficile : litt. car je n'ai pas été réduit au silence (ou je n'ai pas été anéanti) par la face des ténèbres, et par ma face (que) recouvre l'obscurité. Plusieurs interprétations en ont été données ; certains modifient le texte hébreu traditionnel pour remplacer la négation par une formule de souhait : si seulement les ténèbres me réduisaient au silence, si l'obscurité recouvrait ma face ! Cf. 22.11.]