TOB – 1 Samuel 25
David et Avigaïl
25 Samuel mourut. Tout Israël se rassembla et célébra son deuil. On l'ensevelit chez lui à Rama. David se mit en route et descendit vers le désert de Parân. [Samuel mourut 1 S 28.3.
— Rama : voir 1 S 1.1 et la note.
— désert de Parân : voir Gn 21.21 et la note.]
2 Il y avait à Maôn un homme dont l'exploitation se trouvait à Karmel. Cet homme était fort riche. Il avait trois mille moutons et mille chèvres. Il était à Karmel pour la tonte de son troupeau. [Maôn, Karmel (1 S 15.12) : deux localités situées à 40 km environ au sud de Jérusalem.
— La tonte du troupeau, au printemps, est une occasion de fête ; comparer 2 S 13.23-27.]3 L'homme s'appelait Naval, et sa femme Avigaïl. La femme était intelligente et jolie, mais l'homme était dur et méchant ; il était calébite. [Membre du clan de Caleb, de la tribu de Juda.]
4 Apprenant au désert que Naval tondait ses moutons, 5 David envoya dix garçons. David dit aux garçons : « Montez à Karmel. Vous irez trouver Naval et vous le saluerez de ma part. [Ou jeunes gens ; ils font partie du groupe de gens réfugiés auprès de David (1 S 22.2).]6 Vous direz : Bonne année ! Salut à toi, salut à ta maison, salut à tout ce qui t'appartient ! [Bonne année ! traduction incertaine d'un texte obscur ; autres traductions Pour la vie ! ou, selon l'ancienne version latine, (Vous direz) à mon frère.
— salut à ta maison Lc 10.5.]7 J'apprends qu'on fait la tonte chez toi. Maintenant, quand tes bergers ont été avec nous, nous ne les avons pas molestés, et ils n'ont rien perdu pendant tout le temps de leur séjour à Karmel. 8 Interroge tes garçons et ils t'informeront. Que mes garçons trouvent chez toi un accueil favorable, car nous sommes venus un jour de fête ! Donne, je te prie, ce que tu peux donner à tes serviteurs et à ton fils David. » [Jg 8.5.]
9 Les garçons de David, étant arrivés, répétèrent toutes ces paroles à Naval au nom de David, et ils attendirent. 10 Naval répondit aux serviteurs de David : « Qui est David et qui est le fils de Jessé ? Il y a aujourd'hui beaucoup d'esclaves qui s'évadent de chez leur maître. 11 Et je prendrais de mon pain, de mon eau, de ma viande, que j'ai fait abattre pour mes tondeurs, pour les donner à des gens venus je ne sais d'où ! » 12 Les garçons de David firent demi-tour et s'en retournèrent. A leur retour, ils vinrent rapporter tout cela à David. 13 David dit à ses hommes : « Que chacun ceigne son épée ! » Chacun ceignit son épée. David, lui aussi, ceignit son épée. Environ quatre cents hommes montèrent à la suite de David, il en restait deux cents près des bagages. [1 S 30.10.]
14 Un des garçons avertit Avigaïl, la femme de Naval : « Voici, dit-il, que David a envoyé du désert des messagers porter ses compliments à notre maître, et notre maître s'est jeté sur eux. [Un des garçons ou Un des serviteurs (de Naval).
— s'est jeté sur eux ou les a rudoyés.]15 Or, ces hommes ont été très bons pour nous. Nous n'avons pas été molestés et nous n'avons rien perdu tout le temps que nous avons circulé avec eux, quand nous étions à la campagne. 16 Ils ont été notre rempart la nuit et le jour, tout le temps que nous avons été avec eux à faire paître les brebis. 17 Et maintenant, reconnais et vois ce que tu dois faire, car la perte de notre maître et de toute sa maison est décidée. Quant à lui, c'est un vaurien à qui on ne peut parler. »
18 Avigaïl se hâta de prendre deux cents pains, deux outres de vin, cinq brebis tout apprêtées, cinq mesures de grains grillés, cent grappes de raisin sec et deux cents gâteaux de figues, et elle les chargea sur les ânes. 19 Elle dit aux garçons : « Passez devant moi. Je vous suis. » Mais elle ne prévint pas Naval, son mari.
20 Tandis que, montée sur un âne, elle descendait à l'abri de la montagne, David et ses hommes descendaient dans sa direction. Elle les rencontra. 21 David s'était dit : « C'est donc en vain que j'ai protégé au désert tous les biens de cet individu sans que rien n'en disparaisse. Il m'a rendu le mal pour le bien. 22 Que Dieu fasse ceci et encore cela à David — ou plutôt à ses ennemis — si, d'ici demain matin, de tout ce qui lui appartient, je lui laisse rien de ce qui urine contre un mur ! » [Que Dieu fasse ceci et encore cela à David : voir 1 S 14.44 et la note.
— ce qui urine contre un mur : expression dont le sens précis est discuté : probablement un mâle ou un garçonnet.]23 Apercevant David, Avigaïl se hâta de descendre de l'âne. Elle se jeta face contre terre devant David et se prosterna. 24 Puis elle tomba à ses pieds et dit : « A moi, à moi la faute, mon seigneur ! Puisse ta servante parler à tes oreilles ! Ecoute les paroles de ta servante. 25 Que mon seigneur ne fasse pas attention à ce vaurien, à Naval, car il mérite bien son nom : il s'appelle Infâme, et l'infamie s'attache à lui. Mais moi, ta servante, je n'avais pas vu les garçons de mon seigneur, tes envoyés. [Naval signifie fou, insensé, infâme.]26 Cependant, mon seigneur, par la vie du Seigneur et par ta propre vie, c'est le Seigneur qui t'a empêché d'en venir au meurtre et de triompher par ta propre main. Que tes ennemis, que ceux qui veulent du mal à mon seigneur connaissent maintenant le sort de Naval ! [La fin du v. 26 anticipe le récit des v. 36-38.]27 Que cet hommage que ton esclave apporte à mon seigneur soit donné maintenant aux garçons qui marchent sur les pas de mon seigneur. [ton esclave : par ces mots, Avigaïl se désigne elle-même ; de même au v. 28 ta servante.]28 Pardonne, je te prie, la faute de ta servante.
« En effet, le Seigneur ne manquera point de faire à mon seigneur une maison stable, parce que mon seigneur a livré les guerres du Seigneur et qu'on ne trouve pas de mal en toi, durant toute ta vie. [une maison stable ou une dynastie durable : comparer 1 S 2.35 et la note.
— les guerres du Seigneur 1 S 18.17.]29 Des hommes se sont levés afin de poursuivre mon seigneur et d'attenter à ses jours, mais la vie de mon seigneur restera ensachée dans le sachet des vivants auprès du Seigneur, ton Dieu, tandis que celle de tes ennemis, le Seigneur la lancera au loin, du creux de sa fronde. [Comme un homme garde certains cailloux dans son sac, et en lance d'autres au moyen de sa fronde, le SEIGNEUR garde auprès de lui la vie de ses fidèles (=les maintient en vie) et jette au loin la vie de leurs ennemis (=les fait mourir).]30 Lorsque le Seigneur accomplira pour mon seigneur tout ce qu'il a dit de bien à ton sujet, il t'établira chef d'Israël. [1 S 24.21.]31 Tu ne dois donc pas chanceler en versant le sang à la légère, mon seigneur ne doit pas trébucher en voulant triompher par lui-même. Et quand le Seigneur aura fait du bien à mon seigneur, tu te souviendras de ta servante. »
32 David dit à Avigaïl : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, qui t'a envoyée en ce jour à ma rencontre ! 33 Béni soit ton bon sens, bénie sois-tu toi-même, pour m'avoir aujourd'hui retenu d'en venir au meurtre et de triompher par ma propre main ! 34 Mais vraiment, par la vie du Seigneur, le Dieu d'Israël, qui m'a empêché de te faire du mal, si tu n'étais pas venue aussi vite à ma rencontre, il ne serait resté à Naval, d'ici l'aurore, rien de ce qui urine contre un mur ! » [Voir v. 22 et la note.]35 David prit de sa main ce qu'elle lui avait apporté. A elle-même il dit : « Remonte en paix chez toi. Vois : j'ai écouté ta voix et je t'ai fait grâce. »
36 Avigaïl revint chez Naval. Voici qu'il faisait dans sa maison un festin, un vrai festin de roi. Naval avait le cœur en joie. Il était complètement ivre. Elle ne l'informa de rien jusqu'à l'aurore. [festin, joie, ivresse Si 11.19 ; Lc 12.19-20.]37 Le lendemain matin, quand Naval eut cuvé son vin, sa femme lui raconta ce qui s'était passé. Alors le cœur de Naval mourut dans sa poitrine, et il fut comme pétrifié. 38 Et au bout d'une dizaine de jours, le Seigneur frappa Naval, et il mourut.
39 David apprit que Naval était mort et il dit : « Béni soit le Seigneur qui a défendu ma cause, dans cet affront que m'avait fait Naval, et qui a retenu son serviteur de faire le mal. Quant à la malice de Naval, le Seigneur l'a fait retomber sur sa tête. »
David envoya demander Avigaïl en mariage. [il a défendu ma cause 1 S 24.16.
— qui a retenu son serviteur, c'est-à-dire qui m'a retenu.
— retomber sur sa tête Jg 9.57 ; 1 R 2.44.]40 Les serviteurs de David se rendirent chez Avigaïl à Karmel et ils lui parlèrent en ces termes : « David nous a envoyés chez toi pour te prendre pour sa femme. » 41 Elle se leva, se prosterna la face contre terre et dit : « Ta servante est une esclave prête à laver les pieds des serviteurs de mon seigneur. » [C'est-à-dire Je suis une esclave prête à laver les pieds de tes serviteurs.]42 Avigaïl se hâta de partir. Elle monta sur son âne et, accompagnée de cinq de ses servantes, elle suivit les envoyés de David. Ainsi, elle devint sa femme.
43 David avait aussi épousé Ahinoam d'Izréel. Elles furent toutes les deux ses femmes. [Izréel : localité du pays de Juda, voir Jos 15.56.
— Ahinoam d'Izréel 2 S 3.2.]44 Saül avait donné sa fille Mikal, femme de David, à Palti, fils de Laïsh, qui était de Gallim. [Mikal 2 S 3.13-16.
— Gallim : localité proche de Jérusalem, au nord-est. Voir ch. 24.]