26 i Job prit la parole et dit :
i Répartie ironique de Job à Bildad qui semble avoir perdu de vue l’objet précis de la discussion.
2 Comme tu sais bien soutenir le faible,
secourir le bras sans vigueur !
3 Quels bons conseils tu donnes à l’ignorant,
comme ton savoir est fertile en ressources !
4 Mais ces discours, à qui s’adressent-ils,
et d’où provient l’esprit qui sort de toi ?j
j Les vv. 5-14, plutôt que la suite du discours de Job, semblent compléter le discours mutilé de Bildad 25.1-6.
5 Les Ombresk tremblent sous terre,
les eaux et leurs habitants sont dans l’effroi.l
k Littéralement « les Rephaïm », cf. Dt 2.10 soit les trépassés, cf. Ps 88.11, soit les faibles, les impuissants.
l Les eaux de l’abîme, peuplées par l’imagination populaire des monstres vaincus aux origines, cf. 7.12. — « sont dans l’effroi », en restituant yehattû, tombé par haplographie après mittahat (« sous terre »), que l’hébr. rattache au deuxième hémistiche.
6 Devant lui, le Shéol est à nu,
la Perditionm à découvert.
m Ce mot (en hébreu Abaddôn, cf. Ap 9.11), synonyme de « Shéol », désignait peut-être anciennement une divinité infernale.
7 C’est lui qui a étendu le Septentrion sur le vide,n
suspendu la terre sans appui.o
n La partie septentrionale du firmament, sur laquelle celui-ci était censé pivoter.
o Des colonnes, 9.6, supportent la terre, mais l’homme ignore leur point d’appui, 38.6. Ce v., seul dans la Bible, évoque un espace infini.
8 Il enferme les eaux dans ses nuages,
sans que la nuée crève sous leur poids.
9 Il couvre la face de la pleine lune
et déploie sur elle sa nuée.p
p Lors des éclipses. — « la pleine lune » keseh conj. ; « trône » kisseh hébr. — « déploie », en lisant parosh, au lieu de l’hébr. parshez (forme anormale combinant les racines parash et paraz).
10 Il a tracé un cercle à la surface des eaux,q
aux confins de la lumière et des ténèbres.
q « tracé un cercle » haq hûg conj. ; « circonscrit un terme » hoq hag hébr.
11 Les colonnes des cieux sont ébranlées,r
frappées de stupeur quand il menace.
r Les hautes montagnes, qui supportent la voûte céleste, sont ébranlées par le tonnerre, voix de Yahvé, Ps 29, ou par les tremblements de terre, Ps 18.8.
12 Par sa force, il a brassé la Mer,
par son intelligence, écrasé Rahab.
13 Son souffle a clarifié les Cieux,
sa main transpercé le Serpent Fuyard.s
s C’est « Léviathan », cf. 3.8 et 7.12.
14 Tout cela, c’est l’extérieur de ses œuvres,
et nous n’en saisissons qu’un faible écho.
Mais le tonnerre de sa puissance, qui le comprendra ?