27 Ce jour-là, Yahvé châtiera
avec son épée dure, grande et forte,
Léviathan, le serpent fuyard,
Léviathan, le serpent tortueux ;
il tuera le dragon qui habite la mer.s
s Sur Léviathan, cf. Jb 3.8. — Le texte est ici influencé par un poème de Râs-Shamra (XIVe s. av. J.-C.) où on lit « Tu écraseras Léviathan, serpent fuyard, tu consumeras le serpent tortueux, le puissant aux sept têtes ».
2 Ce jour-là, la vigne délicieuse chantez-la !
t Comme en 5.1-7, Israël est représenté comme une vigne sur laquelle Dieu veille avec amour si l’on fait appel à lui.
3 Moi, Yahvé, j’en suis le gardien,
de temps en temps, je l’irrigue ;
pour qu’on ne lui fasse pas de mal,
nuit et jour je la garde.
4 — Je ne suis plus en colère.
Qui va me réduire en ronces et en épines ?u
— Dans la guerre, je la foulerai, je la brûlerai en même temps.
u — « qui... épines » incertain. Le TM, très obscur, se traduirait litt. « qui me donnera ronces et épines dans (par ?) la guerre ? »; le texte est peut-être corrompu. On comprend ce v. comme une réponse de la vigne personnifiée.
5 Ou bien que l’on fasse appel à ma protection,
que l’on fasse la paix avec moi,
la paix, qu’on la fasse avec moi.
6 À l’avenir Jacob s’enracinera,
Israël bourgeonnera et fleurira,
la face du monde se couvrira de récolte.
v L’interprétation de ce passage est entravée par le désordre apparent et l’état corrompu du texte. Il semble que les vv. 7-8, 10-11 concernent le châtiment des oppresseurs d’Israël, identifiés avec la « ville forte » de cette apocalypse, v. 10. Les vv. 6 et 9, qui sont une promesse à Israël dont la faute est expiée, pourraient préparer l’oracle de 12-13.
7 L’a-t-il frappé comme avaient frappé ceux qui le frappaient ?
A-t-il assassiné comme avaient assassiné ses assassins ?
8 En la chassant, en l’excluant, tu as exercé un jugement,
il l’a chassée de son souffle violent, tel le vent d’orient.
9 Car ainsi sera pardonnée la faute de Jacob,
tel sera le fruit qu’il recueillera en renonçant à son péché,
quand toutes les pierres de l’autel seront mises en pièces
comme des pierres à chaux,
quand les Ashéras et les brûle-parfums ne seront plus debout.
10 Car la ville fortifiée est devenue une solitude,
abandonnée, délaissée comme un désert,
où les veaux paissent, où ils se couchent
en détruisant les branchages.
11 Quand sèchent les branches on les brise,
des femmes viennent et y mettent le feu.
Or ce peuple n’est pas intelligent,
aussi son créateur n’aura pas pitié de lui,
celui qui l’a modelé ne lui fera pas grâce.
12 Et il arrivera qu’en ce jour-là, Yahvé fera le battage,
depuis le cours du Fleuve jusqu’au torrent d’Égypte,
et vous, vous serez glanés un à un, enfants d’Israël.
w Cet « oracle », placé ici comme une conclusion, annonce le retour à Jérusalem de tous les Israélites dispersés.
13 Et il arrivera qu’en ce jour-là, on sonnera du grand cor,x
alors viendront ceux qui se meurent au pays d’Assur,
et ceux qui sont bannis au pays d’Égypte,
ils adoreront Yahvé sur la montagne sainte, à Jérusalem.
x Le cor (shofar) qui a plusieurs emplois, cf. Jl 2.1, sonne ici le rassemblement du dernier jour. Il convenait que cette apocalypse s’achevât par une sonnerie de la trompette du jugement, cf. Mt 24.31 ; 1 Co 15.52 ; 1 Th 4.16.