Nouvelle Bible Segond – Genèse 29
Jacob rencontre Rachel
29 Jacob se remit en marche et s'en alla au pays des fils de l'Orient. [de l'Orient : litt. de l'Est ; cette formule désigne habituellement les populations (souvent arabes) situées à l'est de Canaan (cf. 25.6 ; Nb 23.7 ; Jg 6.3n ; Ez 25.4n ; Jb 1.3+) ; ici il s'agit de la Syrie, au nord-est du pays d'Israël.]2 Il aperçut un puits dans la campagne ; trois troupeaux de petit bétail étaient au repos à côté, car c'était à ce puits qu'on faisait boire les troupeaux. Il y avait une grande pierre pour boucher l'ouverture du puits. [24.10-32 ; Ex 2.15-21. – au repos ou couchés, cf. 4.7n.]3 Tous les troupeaux se rassemblaient là ; on roulait la pierre de l'ouverture du puits, on faisait boire le petit bétail et on remettait la pierre à sa place, sur l'ouverture du puits. 4 Jacob dit aux bergers : Mes frères, d'où êtes-vous ? Ils répondirent : Nous sommes de Harrân. [dit aux bergers : litt. leur dit. – Harrân 28.10.]5 Il leur dit : Connaissez-vous Laban, fils de Nahor ? Ils répondirent : Nous le connaissons. [Nahor 24.15.]6 Il leur dit : Comment va-t-il ? Ils répondirent : Bien ! Voici sa fille Rachel qui arrive avec le petit bétail. [Comment va-t-il ? / Bien ! litt. Paix pour lui ? / Paix ! Cf. 43.27ns.]7 Il dit : Il fait encore grand jour ; il n'est pas encore temps de rassembler le troupeau ; faites boire le petit bétail, puis allez le faire paître. 8 Ils répondirent : Nous ne pouvons pas, tant que tous les troupeaux n'ont pas été rassemblés ; c'est alors qu'on roule la pierre de l'ouverture du puits et qu'on fait boire le petit bétail.
9 Il parlait encore avec eux lorsque arriva Rachel, avec le petit bétail de son père : elle était bergère. 10 Lorsque Jacob vit Rachel, fille de Laban, le frère de sa mère, et le petit bétail de Laban, le frère de sa mère, Jacob s'approcha, roula la pierre de l'ouverture du puits et fit boire le petit bétail de Laban, le frère de sa mère. 11 Puis Jacob embrassa Rachel et se mit à sangloter. 12 Jacob dit à Rachel qu'il était un parent de son père, qu'il était fils de Rébecca. Elle courut le dire à son père. [parent : litt. frère, cf. v. 15.]13 Dès que Laban eut appris l'arrivée de Jacob, fils de sa sœur, il courut à sa rencontre, l'étreignit et l'embrassa. Il le conduisit chez lui, et Jacob raconta tout à Laban. [Jacob raconta : litt. il raconta.]14 Alors Laban lui dit : Tu es vraiment mes os et ma chair. Il habita chez lui un mois durant. [mes os et ma chair : formule exprimant le lien familial (cf. 2.23 ; Jg 9.2 ; 2S 5.1 ; 19.13s) ; Laban reconnaît que Jacob est bien de la famille.]
Le double mariage de Jacob
15 Puis Laban dit à Jacob : Me serviras-tu pour rien parce que tu es mon frère ? Dis-moi quel doit être ton salaire. [parce que : autre traduction alors que. – frère v. 12n.]16 Or Laban avait deux filles : le nom de l'aînée était Léa, et le nom de la cadette Rachel. 17 Les yeux de Léa étaient doux, mais Rachel était d'une très grande beauté, [doux : l'adjectif hébreu (traduit par tendre en 18.7, par délicat en 33.13 etc.) peut être compris comme un signe de beauté ; on a aussi compris, par opposition à la beauté de Rachel, ternes.]18 et Jacob aimait Rachel. Il dit : Je te servirai sept ans pour Rachel, ta fille cadette. [Cf. Ex 21.4-6 ; Os 12.13. Selon la coutume israélite, c'est au fiancé de verser une dot (Gn 34.12 ; Ex 22.15s ; 1S 18.25).]19 Laban dit : Je préfère te la donner à toi plutôt qu'à un autre homme. Reste chez moi ! [Reste : autre traduction installe-toi ; le même verbe est traduit par habiter au v. 14.]20 Ainsi Jacob servit sept années pour Rachel. Ce fut à ses yeux comme quelques jours, parce qu'il l'aimait. [Ct 8.6s.]
21 Ensuite Jacob dit à Laban : Donne-moi ma femme, car mon temps est accompli ; je veux aller avec elle ! 22 Laban réunit tous les gens du lieu et donna un banquet. [Jn 2.1s.]23 Le soir, il prit sa fille Léa et l'amena vers Jacob, qui alla avec elle. [Léa est probablement couverte d'un voile qui la dissimule entièrement aux regards, selon la coutume orientale (24.66) ; Jacob ne distingue pas la substitution à ce moment-là.]24 Laban donna sa servante Zilpa pour servante à sa fille Léa. 25 Le matin venu, surprise : c'était Léa ! Alors Jacob dit à Laban : Qu'est-ce que tu m'as fait ? N'est-ce pas pour Rachel que j'ai servi chez toi ? Pourquoi m'as-tu trompé ? [Cf. 27.35s. – surprise : litt. voici. – Jacob dit : litt. il dit.]26 Laban dit : Il est inadmissible, chez nous, de donner la cadette avant l'aînée. 27 Achève la semaine de noces avec celle-ci, et nous te donnerons aussi l'autre pour le service que tu feras encore chez moi pendant sept autres années. [la semaine... : litt. la semaine de celle-ci, ou cette semaine ; il s'agit en tout cas de la semaine durant laquelle on fêtait le mariage (Jg 14.12). – nous te donnerons : Smr et des versions anciennes ont lu je te donnerai. – aussi l'autre : le code lévitique interdira formellement l'union avec deux sœurs (Lv 18.18).]
28 Jacob fit ainsi ; il acheva la semaine de noces avec Léa ; puis Laban lui donna pour femme sa fille Rachel. 29 Laban donna sa servante Bilha pour servante à sa fille Rachel. 30 Jacob alla aussi avec Rachel, qu'il aimait plus que Léa ; et il servit encore chez Laban pendant sept autres années. [Jacob alla : litt. il vint ; cf. 16.2n.]
Les enfants de Jacob
31 Le SEIGNEUR vit que Léa n'était pas aimée, et il la rendit féconde, tandis que Rachel était stérile. [n'était pas aimée : litt. était détestée ou haïe, de même au v. 33 ; cf. Dt 21.15n. – il la rendit féconde : litt. il ouvrit sa matrice ; cf. Ps 127.3 ; 128.3.]32 Léa fut enceinte. Elle mit au monde un fils, qu'elle appela du nom de Ruben (« Regardez, un fils ! ») ; car, dit-elle, le SEIGNEUR a vu mon affliction ; maintenant, mon mari m'aimera. [Le nom de Ruben (hébreu Re'ouvên, qu'on peut lire Re'ou bên, Regardez, un fils !) fait assonance avec la déclaration de Léa, ra'a YHWH be‘oni, le SEIGNEUR a vu (ou regardé) mon affliction (ou mon humiliation, mon oppression). Voir aussi 3.20n.]33 Elle fut encore enceinte et mit au monde un fils. Elle dit : Le SEIGNEUR a entendu que je n'étais pas aimée, et il m'a donné aussi celui-ci. Et elle l'appela du nom de Siméon (« Entendu »). [Le nom de Siméon (hébreu Shim‘ôn) vient du verbe traduit par entendre (shama‘), cf. 16.11n.]34 Elle fut encore enceinte et mit au monde un fils. Elle dit : Cette fois enfin, mon mari s'attachera à moi, car je lui ai donné trois fils. C'est pourquoi il l'appela du nom de Lévi (« Attaché »). [enfin : litt. maintenant. – il l'appela : c'est sans doute Jacob qui donne ici le nom à l'enfant (le verbe est au masculin). Certains traduisent on l'appela. – Lévi (hébreu Léwi, qui désigne aussi le lévite) est associé au verbe s'attachera (hébreu yilawé) ; cf. Nb 18.2n ; Es 56.3n.]35 Elle fut encore enceinte et mit au monde un fils. Elle dit : Cette fois, je célébrerai le SEIGNEUR. C'est pourquoi elle l'appela du nom de Juda (« Célébré »). Elle cessa alors d'avoir des enfants. [Juda (hébreu Yehouda) est rapproché de l'expression je célébrerai (hébreu 'odé).]