29 Celui qui fait miséricorde prête à son prochain, et celui qui a la main généreuse observe les commandements.
2 Prêtez à votre prochain au temps de la nécessité*, et rendez en temps convenable ce qu'il vous aura prêté.
Prêter à son prochain dans le besoin est une œuvre de miséricorde ; mais rendre ce qui a été prêté est une œuvre de justice. Il faut rendre ce qu'on a emprunté, et le rendre au temps précis où l'on a promis de le remettre.
3 Tenez votre parole, et agissez avec lui fidèlement, et vous trouverez toujours ce qui vous sera nécessaire.
4 Plusieurs ont regardé ce qu'ils empruntaient comme s'ils l'avaient trouvé, et ont fait de la peine à ceux qui les avaient secourus.
5 Ils baisent la main de celui qui leur prête son argent jusqu'à ce qu'ils l'aient reçu, et ils lui font des promesses avec des paroles humbles et soumises ;
6 Mais quand il faut rendre, ils demandent du temps, ils font des discours pleins de chagrin et de murmure, et ils prennent prétexte du temps.
7 S'ils peuvent payer, ils s'en défendent d'abord, ensuite ils en rendent à peine la moitié, et veulent que l'on considère ce peu comme un gain que l'on fait.
8 S'ils n'ont pas de quoi rendre, ils font perdre l'argent à leur créancier, et se font de lui un ennemi gratuitement.
9 Ils le paient en injures et en outrages, et ils lui rendent le mal pour l'honneur et le bien qu'il leur a faits.
10 Plusieurs évitent de prêter, non par dureté, mais par crainte d'être trompés.
11 Néanmoins usez de patience envers le malheureux ; ne le faites pas languir dans l'attente de votre aumône.
12 Assistez le pauvre à cause du commandement, et ne le laissez pas aller les mains vides à cause de son indigence.
13 Perdez votre argent pour votre frère et pour votre ami, et ne le cachez point sous une pierre pour votre perte.
14 Placez votre trésor dans les préceptes du Très-Haut, et il vous vaudra mieux que l'or.
15 Renfermez l'aumône dans le sein du pauvre, et elle priera pour vous, afin de vous délivrer de tout mal.
16, 17, 18 Elle sera une arme plus forte pour combattre votre ennemi que le bouclier et la lance.
19 L'homme de bien répond pour son prochain ; mais celui qui a perdu toute honte abandonne son ami*.
La charité peut engager à se porter caution pour son prochain ; on doit pourtant éviter de le faire inconsidérément.
20 N'oubliez jamais la grâce que vous fait celui qui répond pour vous ; car il a exposé son âme pour vous assister.
21 Le pécheur et l'impur évitent celui qui a répondu pour eux.
22 Le pécheur s'attribue le bien de celui qui a été sa caution, et, dans son ingratitude, il abandonne son libérateur.
23 Un homme répond pour son prochain, et celui-ci, venant ensuite à perdre la honte, l'abandonne.
24 L'engagement à répondre mal à propos en a perdu plusieurs qui réussissaient dans leurs affaires, et les a rendus semblables à un vaisseau agité par les flots.
25 C'est ce qui a fait errer en divers lieux des hommes puissants, qui sont devenus vagabonds dans les pays étrangers.
26 Le pécheur qui viole le commandement du Seigneur, s'engagera à répondre indiscrètement pour un autre ; et celui qui cherche à entreprendre beaucoup d'affaires, sera exposé à la rigueur des jugements.
27 Assistez votre prochain selon que vous le pourrez ; mais prenez garde de tomber vous-même.
28 Les choses nécessaires à la vie de l'homme sont l'eau, le pain, le vêtement, et une maison qui couvre ce qui doit être caché.
29 Ce que mange le pauvre sous le toit qui le couvre, vaut mieux qu'un festin magnifique dans une maison étrangère à celui qui n'a point de retraite.
30 Contentez-vous de peu comme de beaucoup, et vous éviterez les reproches qu'on souffre dans une maison étrangère.
31 C'est une vie malheureuse d'aller de maison en maison : partout où un homme sera comme hôte, il n'agira point avec confiance, et n'osera ouvrir la bouche.
32 Il traitera les autres, il donnera à boire et à manger à des ingrats, et après cela il entendra des discours pénibles :
33 Allez, hôte, couvrez la table, et préparez à manger aux autres de ce que vous avez.
34 Retirez-vous pour faire place à mes amis, à qui je dois rendre honneur ; j'ai besoin de toute ma maison pour y recevoir mon frère.
35 Ces choses sont pénibles à un homme qui a du sens : les reproches de celui qui nous a logés chez lui, et les insultes d'un créancier*.
Si l'on croit pouvoir prêter quelque chose à son prochain, il faut se garder de le faire avec des paroles humiliantes pour lui.