29 Prêter à son prochain, c’est pratiquer la miséricorde,x
lui venir en aide, c’est observer les commandements.
w Le prêt (sans intérêt) était prescrit par la Loi à l’égard des Israélites, Ex 22.24 ; Lv 25.35-36 ; Dt 15.7-11. Cf. Mt 5.42 ; Ps 37.21, 26.
x D’après syr. ; grec intervertit les termes.
2 Sache prêter à ton prochain lorsqu’il est dans le besoin ;
à ton tour, restitue au temps convenu.
3 Tiens bien ta parole et sois loyal avec autrui,
et dans tous tes besoins tu trouveras ce qu’il te faut.
4 Beaucoup traitent un prêt comme une aubainey
et mettent dans la gêne ceux qui les ont aidés.
y Littéralement « comme un objet trouvé ».
5 Avant de recevoir, on baise les mains du prêteur,
on parle humblement de ses richesses.
Au jour de l’échéance, on tire en longueur,
en guise de restitution, on explique qu’on est ennuyé,z
on s’en prend aux circonstances.
z Sens incertain ennuyé de ne pouvoir restituer, qu’on le regrette, qu’on s’excuse ; ou bien on répond par des mots évasifs. Le lat. ajoute « et des récriminations ».
6 Peut-on s’acquitter ? Le prêteur recevra à peine la moitié de son argent
et il pourra s’estimer heureux.
Dans le cas contraire on l’aura frustré de son argent
et il aura, sans l’avoir mérité,a un ennemi de plus
qui s’acquitte en malédictions et en injures
et qui rend des outrages en guise de révérence.
a « sans l’avoir mérité » mss grecs, syr., lat. ; « non sans raison » texte reçu.
7 Bien des gens, sans malice,b se refusent à prêter,
ils ne se soucient pas d’être dépouillés malgré eux.
b « Sans malice » mss grecs, syr., lat. ; « par suite de la méchanceté (des emprunteurs) » texte reçu.
8 Pourtant, sois indulgent pour les malheureux,
ne leur fais pas attendre tes aumônes.
9 Pour obéir au précepte, viens en aide au pauvre ;
il est dans le besoin : ne le renvoie pas les mains vides.
10 Sacrifie ton argent pour un frère et un ami,
qu’il ne rouille pas en pure perte, sous une pierre.
11 Use de tes richesses selon les préceptes du Très-Haut,
cela te sera plus utile que l’or.
12 Serre tes aumônes dans tes greniers,
elles te délivreront de tout malheur.
13 Mieux qu’un fort bouclier, mieux qu’une lourde lance,
devant l’ennemi, elles combattront pour toi.
14 L’homme de bien se porte caution pour son prochain ;
c’est avoir perdu toute honte que de l’abandonner.
15 N’oublie pas les services de ton garant :
il a donné sa vie pour toi.
16 Des bontés de son garant le pécheur n’a cure,
17 l’ingrat oublie celui qui l’a sauvé.
18 Une caution a ruiné bien des gens droits
et les a ballottés comme les vagues de la mer.
Elle a exilé des hommes puissants
qui ont erré parmi des nations étrangères.
19 Le méchant qui se précipite pour cautionner
en quête d’un profit se précipite vers la condamnation.
20 Viens en aide au prochain selon ton pouvoir
et prends garde de ne pas tomber toi-même.
21 La première chose pour vivre, c’est l’eau, le pain et le vêtement,
et une maison pour s’abriter.
22 Mieux vaut une vie de pauvre sous un abri de planches
que des mets fastueux dans une maison étrangère.
23 Que tu aies peu ou beaucoup, montre-toi content,
tu n’entendras pas le reproche de ton entourage.c
c Var. de lat. « et ne te fais pas traiter d’étranger ».
24 Triste vie que d’aller de maison en maison,
là où tu t’arrêtes, tu n’oses ouvrir la bouche ;
25 tu es un étranger, tu sers à boire à un ingrat,
et par-dessus le marché tu en entends de dures :
26 « Viens ici, étranger, mets la table,
si tu as quelque chose, donne-moi à manger. »
27 « Va-t’en, étranger, cède à un plus digne,
mon frère vient me voir, j’ai besoin de la maison. »
28 C’est dur pour un homme sensé
de s’entendre reprocher l’hospitalité,d
et d’être traité comme un débiteur.
d Littéralement « d’entendre un reproche d’étranger » lat. ; « d’entendre un reproche de la maison » grec.