Amiot-Tamisier – 1 Pierre 3
DEVOIRS MUTUELS DES ÉPOUX ET DES FIDÈLES ♦ SAVOIR SOUFFRIR À L'EXEMPLE DU CHRIST
3 Vous pareillement, les femmes, soyez soumises à vos maris, afin que, s'il en est qui ne croient pas à la Parole, ils soient gagnés sans parole par la conduite de leurs femmes, [1-6. Devoirs des épouses chrétiennes. Comparer Éphésiens V, 33. Sur Sara, voir Genèse XVIII, 12.] 2 à la vue de votre vie chaste et respectueuse. 3 Que votre parure ne soit pas celle de l'extérieur : cheveux tressés, bijoux d'or, luxe de la toilette ; 4 que ce soit au contraire la réalité cachée du cœur, la [parure] incorruptible d'un esprit doux et paisible, qui est d'un si grand prix aux yeux de Dieu. 5 C'est ainsi qu'autrefois se paraient les saintes femmes qui mettaient leur espoir en Dieu et étaient soumises à leurs maris ; 6 telle Sara, qui obéissait à Abraham, l'appelant son seigneur, elle dont vous êtes devenues les filles, vous qui faites le bien et ne vous laissez troubler par aucune crainte. 7 Vous de même, les maris, comportez-vous avec sagesse dans la vie commune avec vos femmes, comme avec des êtres plus faibles. Traitez-les avec honneur puisqu'elles sont héritières comme vous de la grâce qui donne la Vie, afin que rien ne fasse obstacle à vos prières. [7. Les époux chrétiens doivent avoir égard à la faiblesse de la femme qui, comme l'homme, est participante de la grâce du Christ (comparer Éphésiens V, 22-33).]
8 Qu'enfin il y ait chez tous union de sentiments, amour fraternel, miséricorde, humilité. 9 Ne rendez pas le mal pour le mal, ni l'injure pour l'injure ; bénissez au contraire, car c'est à cela que vous avez été appelés pour hériter vous-mêmes de la bénédiction.
10 Celui qui, en effet, veut jouir de la vie et connaître des jours heureux doit garder sa langue du mal, et ses lèvres des paroles trompeuses. [10-12. Citation du Psaume XXXIV, 13-17.] 11 Qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive. 12 Car le Seigneur a les yeux sur les justes et ses oreilles sont attentives à leurs prières ; mais le visage du Seigneur se tourne contre ceux qui font le mal.
13 Et qui pourrait vous faire du mal si vous montrez du zèle pour le bien ? 14 Si cependant vous avez à souffrir pour la justice, heureux êtes-vous ! Ne craignez point leurs menaces, et ne vous laissez pas troubler, 15 mais traitez saintement le Christ-Seigneur dans vos cœurs, toujours prêts à répondre à quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous, mais avec douceur et respect. 16 Ayez une bonne conscience, afin que, sur le point même où l'on vous calomnie, ceux qui décrient votre bonne conduite dans le Christ soient couverts de confusion. 17 Car mieux vaut, si telle est la volonté de Dieu, souffrir en faisant le bien qu'en faisant le mal. 18 Le Christ est bien, une fois pour toutes, mort pour les péchés, lui, juste, pour des coupables, afin de vous conduire à Dieu, subissant la mort dans sa chair, mais rendu à la vie selon l'esprit ! [18. Le Christ innocent s'est bien sacrifié pour les pécheurs (Actes III, 14), acceptant la mort corporelle ; mais il a été vivifié, ressuscité selon l'esprit, selon qu'il convenait à sa nature spirituelle, à sa divinité. Comparer Romains I, 4 ; I Corinthiens XV, 45.]
19 C'est dans l'esprit qu'il est allé prêcher aux esprits détenus captifs, [19-22. La descente aux enfers. C'est dans l'esprit, dans la puissance spirituelle qu'il possède dès la consommation de son sacrifice (bien qu'elle n'ait été manifestée aux hommes que par la résurrection), que le Christ est allé prêcher aux esprits captifs dans le schéol, les limbes des théologiens, non pour les convertir (le sort de chacun est fixé au moment de la mort), mais pour leur appliquer les mérites de sa Passion. Cette grâce a atteint en particulier les contemporains de Noé, rebelles à Dieu, mais finalement convertis au moment même du déluge : telle est du moins l'explication la plus plausible de ce texte obscur. Par association d'idées, saint Pierre passe au baptême ; Noé et les siens furent sauvés du déluge à travers l'eau ; de même les chrétiens baptisés ; en recevant le sacrement ils demandent une bonne conscience, c'est-à-dire probablement la rémission de leurs péchés ; ils participent ainsi à la vie du Christ glorifié (comparer Romains IV, 25) à qui sont désormais soumis les anges rebelles. Autres allusions à la descente aux enfers : IV, 6 ; Actes II, 24 ; Luc XXIII, 43 ; Romains X, 6-7 ; Apocalypse I, 18.] 20 qui jadis avaient été rebelles lorsque la patience de Dieu temporisait, aux jours de Noé lorsque se construisait l'arche, dans laquelle un petit nombre, huit personnes seulement, entrèrent et furent sauvées par l'eau. 21 Ceci préfigurait ce qui maintenant vous sauve, à savoir le baptême, non pas une purification de la souillure corporelle, mais la demande faite à Dieu d'une conscience bonne, au nom de la résurrection de Jésus-Christ 22 qui, retourné au ciel, siège à la droite de Dieu, après avoir reçu la soumission des anges, des Principautés et des Puissances.