Amiot-Tamisier – 1 Timothée 3
QUALITÉS REQUISES DES ÉVÊQUES ET DES DIACRES ♦ L'ÉGLISE ET LE MYSTÈRE DE LA PIÉTÉ
3 C'est là une parole véritable : Celui qui aspire à l'épiscopat désire une haute tâche. [1-5. Les qualités exigées de l'évêque nous semblent un minimum élémentaire ; mais il s'agit de chrétiens récemment venus du paganisme. Le célibat ne sera imposé que plus tard ; saint Paul exclut seulement les secondes noces.] 2 L'évêque doit donc être irréprochable, n'avoir été marié qu'une fois, être sobre, pondéré, digne, hospitalier, capable d'enseigner. 3 Qu'il ne soit pas buveur ni batailleur, mais condescendant, pacifique, désintéressé, 4 sachant bien diriger sa maison et maintenir ses enfants dans la soumission et une parfaite honnêteté ; 5 car comment celui qui est incapable de diriger sa propre maison pourra-t-il prendre soin de l'Église de Dieu ? 6 Que ce ne soit pas un néophyte, de peur qu'aveuglé par l'orgueil, il n'encoure la même condamnation que le diable. 7 Il faut qu'il jouisse aussi de la considération des gens du dehors, pour ne pas s'exposer au mépris et tomber ainsi dans les filets du diable.
8 Les diacres doivent être pareillement des hommes respectables, exempts de duplicité, ni adonnés au vin, ni avides de gains déshonnêtes. [8-13. Les qualités requises des diacres (comparer Actes VI, 1-6) sont analogues à celles exigées de l'évêque, avec de menues différences qui s'expliquent par leur rang subordonné. Leur adhésion aux vérités de la foi, au « mystère », doit s'accompagner d'une conscience pure de tout reproche : 9. Les femmes mentionnées au verset 11 sont les femmes des diacres ou plus probablement, comme dans Romains XVI, 1, les diaconesses, chargées du soin des femmes ; peut-être leur donnaient-elles le baptême.] 9 Ils doivent garder le mystère de la foi dans une conscience pure. 10 Il faut d'abord les éprouver, et on en fera des diacres s'ils sont reconnus irréprochables. 11 Les femmes, de même, doivent être respectables ; qu'elles ne soient pas médisantes, mais sobres et fidèles en toutes choses. 12 Que les diacres n'aient été mariés qu'une fois ; qu'ils sachent bien diriger leurs enfants et leur propre maison. 13 Ceux qui s'acquittent bien de leur office s'acquièrent un rang honorable et une grande assurance dans leur foi au Christ Jésus.
14 Je t'écris cela tout en espérant venir te voir bientôt. 15 Mais au cas où je tarderais, il faut que tu saches comment il faut se comporter dans la maison de Dieu, c'est-à-dire l'Église du Dieu vivant, colonne et soutien de la vérité. [15. L'Église, colonne et soutien de la vérité, conserve infailliblement le dépôt de la foi, principalement comme l'indique le contexte, par le ministère de ceux qui la gouvernent. Le rapprochement s'impose avec la promesse de la primauté à saint Pierre : Matthieu XVI, 16.] 16 Car sans contredit il est grand le Mystère de la Piété, qui a été manifesté dans la chair, justifié dans l'Esprit, vu par les anges, prêché aux païens, cru dans le monde et exalté dans la gloire. [16. Fragment d'hymne qui résume le contenu de la vérité immuable professée par tous les chrétiens dans l'expression de « mystère de la piété ». Ce mystère jadis caché (Éphésiens III, 5-6 ; Colossiens I, 26-27) a pour objet, ou plutôt il est (le relatif est masculin) Jésus-Christ lui-même. Il est mystère de la Piété, c'est-à-dire de la religion véritable, de la foi et du culte dus à Dieu, comme de la morale qui en découle (comparer III, 9). Le Christ préexistant a été manifesté par l'Incarnation ; il a été justifié dans l'esprit, il est apparu parfaitement juste et possédant une sainteté et perfection spirituelle absolue par ses œuvres, ses miracles, sa résurrection (comparer Hébreux IV, 14 ; IX, 14 ; Romains I, 4) ; il a été ainsi vu par les anges et prêché à toutes les nations païennes, d'une manière si efficace qu'elles ont cru en lui ; enfin il a été par l'ascension exalté dans la gloire.]