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Bible de Jérusalem – 2 Corinthiens 3

3 Recommençons-nous à nous recommander nous-mêmes ? Ou bien aurions-nous besoin, comme certains, de lettres de recommandation pour vous ou de vous ?w

w On reproche à Paul de faire son propre éloge, cf. 2 Co 5.12, tandis que les autres prédicateurs présentent des lettres de recommandation des communautés, cf. Ac 18.27. Paul répond que le fruit de son apostolat, les communautés fondées par lui, œuvre de l’Esprit, sont des recommandations vivantes qui rendent les lettres inutiles.

2 Notre lettre, c’est vous, une lettre écrite en vos cœurs,x connue et lue par tous les hommes.

x Var. « en nos cœurs ».

3 Vous êtes manifestement une lettre du Christ remise à nos soins, écrite non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs.y

y Littéralement « sur des tables de cœurs de chair », allusion à la fois au don de la Loi sur des tables de pierre au Sinaï, Ex 24.12, et aux paroles d’Ézéchiel sur le cœur de pierre et le cœur de chair, Ez 36.26. Cette allusion suggère que les adversaires de Paul sont des judaïsants, cf. 2 Co 11.22.

4 Telle est la conviction que nous avons par le Christ auprès de Dieu. 5 Ce n’est pas que de nous-mêmes nous soyons capables de revendiquer quoi que ce soit comme venant de nous ; non, notre capacité vient de Dieu, 6 qui nous a rendus capables d’être ministres d’une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l’Esprit ;z car la lettre tue,a l’Esprit vivifie.

z L’importance que les judaïsants accordaient à la loi avait pour conséquence l’idée d’une nouvelle alliance selon la lettre, que Paul ne pouvait accepter. Comme il ne pouvait rejeter l’idée d’une nouvelle alliance, 1 Co 11.25, il était contraint de faire une distinction entre la lettre et l’esprit pour cette nouvelle alliance.

a Cf. Rm 7.7. Il s’agit de la « lettre », loi écrite, extérieure, de l’AT, comparée à l’Esprit, loi intérieure du NT ; et non de l’opposition entre la « lettre » d’un texte et son « esprit ».

7 Or, si le ministère de la mort, gravé en lettres sur des pierres, a été entouré d’une telle gloire que les fils d’Israël ne pouvaient fixer les yeux sur le visage de Moïse à cause de la gloire de son visage,b pourtant passagère,

b Cf. Ex 34.30. Le caractère passager de la gloire illuminant le visage de Moïse manifeste, selon Paul, l’aspect caduc de l’ancienne alliance, v. 11.

8 comment le ministère de l’Esprit n’en aurait-il pas davantage ? 9 Si en effet le ministère de la condamnation fut glorieux, combien plus le ministère de justice l’emporte-t-il en gloire ! 10 Non, si de ce point de vue, on la compare à cette gloire suréminente, la gloire de ce premier ministère n’en fut pas une. 11 Car, si ce qui était passager s’est manifesté dans la gloire, combien plus ce qui demeure sera-t-il glorieux !

12 En possession d’une telle espérance, nous nous comportons avec beaucoup d’assurance, 13 et non comme Moïse, qui mettait un voile sur son visage pour empêcher les fils d’Israël de voir la fin de ce qui était passager...c

c C’est-à-dire pour que les fils d’Israël ne perçoivent pas le caractère passager de cette gloire qui transfigurait le visage de Moïse. C’est une interprétation possible du texte obscur de Ex 34.33s.

14 Mais leur entendement s’est obscurci. Jusqu’à ce jour en effet, lorsqu’on lit l’Ancien Testament, ce même voile demeure. Il n’est point retiré ; car c’est le Christ qui le fait disparaître.d

d Autre traduction « Il ne leur est point dévoilé que cette alliance a été abolie par le Christ. »

15 Oui, jusqu’à ce jour, toutes les fois qu’on lit Moïse, un voile est posé sur leur cœur. 16 C’est quand on se convertit au Seigneur que le voile est enlevé. 17 Car le Seigneur, c’est l’Esprit,e et où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté.

e Paul identifie Dieu à l’Esprit afin de nier qu’il opère encore par la lettre de la Loi, 3.6. Ceux qui sont conduits par l’Esprit ne sont plus soumis à la Loi, Ga 5.18, et sont donc libres.

18 Et nous tous qui, le visage découvert, contemplonsf comme en un miroir la gloire du Seigneur,g nous sommes transformés en cette même image,h allant de gloire en gloire, comme de par le Seigneur, qui est Esprit.i

f Ou moins probablement, « réfléchissons ». Dieu n’est pas vu directement, mais réfléchi dans le Christ.

g La « gloire du Seigneur » est celle de Jésus Christ, car « la gloire de Dieu est sur la face du Christ », 2 Co 4.6.

h Cf. Rm 8.29. Dernière opposition avec Moïse dont la gloire s’affaiblissait et disparaissait à mesure qu’il la rayonnait, vv. 7, 13. C’est le contraire pour le chrétien transformé par l’Esprit en une image de plus en plus parfaite de Dieu dans le Christ.

i Autre trad. « par l’Esprit du Seigneur ».

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