3 Voici déjà, mes bien-aimés, la seconde lettre que je vous écris ; dans l'une et l'autre je fais appel à vos souvenirs pour éveiller en vous une saine intelligence. [1-7. Le délai de l'avènement du Seigneur ne doit pas faire douter des prophéties qui le concernent, ni de l'enseignement des Apôtres. Les faux docteurs objectent qu'aucun changement n'apparaît dans le monde. Ils font exprès d'oublier que le monde ancien, tiré de l'eau à la parole de Dieu (Genèse I, 6-10) a, quoique tardivement, péri par l'eau lors du déluge (Genèse VII, 11 suiv.) ; le monde actuel, ciel et terre, périra mais par le feu, lors de l'anéantissement des impies.]
8 Mais il y a, mes bien-aimés, une chose qui ne doit pas vous échapper : c'est qu'aux yeux du Seigneur un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour. [8-10. Pour le Seigneur, le temps n'existe pas ; mille ans sont comme un jour (Psaume XC, 4) ; le retard de la parousie est motivé par la patience miséricordieuse de Dieu (comparer I Pierre III, 20). Mais le grand Jour n'en viendra pas moins, soudainement et comme un voleur (Matthieu XXIV, 42-44 ; Luc XII, 39-40 ; I Thessaloniciens V, 2 ; Apocalypse III, 3 ; XVI, 15). Alors les cieux seront détruits à grand fracas ; les éléments embrasés, c'est-à-dire les astres, se dissoudront, tomberont en flammes sur la terre, laquelle sera consumée avec tout ce qu'elle contient d'œuvres divines et humaines. Il est évident que, comme toutes les descriptions apocalyptiques, celle-ci renferme une grande part de symboles. L'ignorance de l'époque de la parousie, affirmée ici par saint Pierre et basée sur ce que pour Dieu le temps ne compte pas, est un principe libérateur qui éclaire sur le vrai sens des expressions obscures de la première Épître I, 7, 13 ; IV, 5, 17 (comparer I Jean II, 18 et Apocalypse XX, 5 suiv.). Si Pierre, comme Paul et de nombreux chrétiens, a espéré et désiré la parousie, il n'en a jamais affirmé la proximité.]
11 Puis donc que toutes choses doivent ainsi se dissoudre, quels ne devez-vous pas être par la sainteté de votre conduite et votre piété, [11-16. Conclusion : il faut se préparer au jugement en vivant saintement. L'embrasement du monde ne sera d'ailleurs pas un anéantissement, mais aboutira à un renouvellement (comparer Romains VIII, 19 et Apocalypse XXI, 1). Il faut s'efforcer d'être trouvé alors sans reproche, ainsi qu'y invitent à maintes reprises les lettres de saint Paul, assimilées ici aux « autres Écritures », et auxquelles est dès maintenant reconnue la même autorité qu'à l'Ancien Testament.]
14 C'est pourquoi dans cette attente, mes bien-aimés, faites en sorte d'être trouvés par lui dans la paix, sans tache et sans reproche.
17 Quant à vous, mes bien-aimés, vous êtes prévenus ; tenez-vous sur vos gardes, de peur qu'entraînés par l'égarement de ces hommes iniques, vous ne perdiez ce qui fait votre fermeté.