3 Or le serpent était le plus fin de tous les animaux que le Seigneur Dieu avait formés sur la terre. Il dit à la femme : Pourquoi Dieu vous a-t-il commandé de ne pas manger du fruit de tous les arbres du paradis ?
2 La femme lui répondit : Nous mangeons du fruit des arbres qui sont dans le paradis ;
3 Mais Dieu nous a commandé de ne point manger du fruit de l'arbre qui est au milieu du paradis et de n'y point toucher, de peur que nous ne mourions.
4 Le serpent repartit à la femme : Assurément vous ne mourrez point ;
5 Mais Dieu sait qu'aussitôt que vous aurez mangé de ce fruit, vos yeux seront ouverts, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.
6 La femme considéra donc que le fruit de cet arbre était bon à manger, qu'il était beau et agréable à la vue. Elle en prit, en mangea et en donna à son mari, qui en mangea également.
7 En même temps leurs yeux furent ouverts à tous les deux ; ayant remarqué qu'ils étaient nus, ils entrelacèrent des feuilles de figuier et s'en firent des ceintures.
8 Et lorsqu'ils entendirent la voix du Seigneur Dieu qui se promenait dans le paradis, après midi, lorsqu'il se lève un vent doux, ils se cachèrent au milieu des arbres du paradis devant la face du Seigneur Dieu.
9 Et le Seigneur Dieu appela Adam, et lui dit : Où êtes-vous ?
10 Celui-ci répondit : J'ai entendu votre voix dans le paradis ; j'ai eu peur, parce que j'étais nu, et je me suis caché.
11 Le Seigneur lui repartit : Et d'où avez-vous su que vous étiez nu, sinon de ce que vous avez mangé du fruit de l'arbre dont je vous avais défendu de manger ?
12 Adam répondit : La femme que vous m'avez donnée pour compagne m'a présenté du fruit de cet arbre, et j'en ai mangé.
13 Le Seigneur Dieu dit à la femme : Pourquoi avez-vous fait cela ? Elle répondit : Le serpent m'a trompée, et j'ai mangé de ce fruit*.
Moïse jusqu'ici n'a point parlé de la chute des anges rebelles. Ce passage indique clairement leur chute, d'après ce texte de l'Apocalypse, ch. XII, v. 9 : « Serpens antiquus qui vocatur diabolus et satanas. »
14 Alors le Seigneur dit au serpent : Parce que tu as fait cela, tu es maudit entre tous les animaux et les bêtes de la terre. Tu ramperas sur le ventre, et tu mangeras la terre tous les jours de ta vie.
15 Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre sa race et la tienne. Elle* te brisera la tête, et tu tâcheras de la mordre au talon.
Cette femme est la Vierge Marie, mère de Jésus-Christ. Voilà la première promesse d'un rédempteur faite aux hommes.
16 Dieu dit aussi à la femme : Je multiplierai vos souffrances et vos enfantements* ; vous enfanterez dans la douleur ; vous serez sous la puissance de votre mari, et il vous dominera.
C'est-à-dire les souffrances de vos enfantements.
17 Il dit ensuite à Adam : Parce que vous avez écouté la voix de votre femme, et que vous avez mangé du fruit de l'arbre dont je vous avais défendu de manger, la terre sera maudite à cause de tout ce que vous avez fait, et vous n'en tirerez de quoi vous nourrir pendant toute votre vie qu'avec beaucoup de travail.
18 Elle vous produira des épines et des ronces, et vous vous nourrirez de l'herbe de la terre.
19 Vous mangerez votre pain à la sueur de votre visage, jusqu'à ce que vous retourniez dans la terre, d'où vous avez été tiré : car vous êtes poussière, et vous retournerez en poussière.
20 Et Adam donna à sa femme le nom d'Ève, parce qu'elle devait être la mère de tous les vivants*.
En hébreu, Ève signifie vie et vivante.
21 Le Seigneur Dieu fit aussi à Adam et à sa femme des tuniques de peaux dont il les revêtit.
22 Et il dit : Voilà Adam devenu comme l'un de nous, sachant le bien et le mal. Maintenant donc qu'il ne porte pas la main à l'arbre de vie, qu'il ne prenne pas de son fruit ; et empêchons qu'en mangeant de ce fruit il ne vive éternellement.
ADAM ET ÈVE CHASSÉS.
23 Le Seigneur Dieu le chassa du paradis de délices, pour travailler à la terre dont il avait été tiré.
24 Ayant chassé Adam, il mit devant le paradis de délices un chérubin, qui faisait étinceler une épée de feu, pour garder le chemin qui conduisit à l'arbre de vie.