Amiot-Tamisier – Jacques 3
LES PÉCHÉS DE LA LANGUE ♦ LA VRAIE SAGESSE
3 Mes frères, ne soyez pas nombreux à vous ériger en docteurs, sachant que nous serons jugés plus sévèrement. 2 Car tous nous péchons sur bien des points. Si quelqu'un ne pèche pas en paroles, c'est un homme parfait, capable de tenir aussi en bride tout son corps. [2-12. Difficulté de ne pas pécher par la langue ; charmant tableau de sa puissance redoutable et de sa nocivité trop fréquente : 6 ; elle est capable d'embraser le cours de notre vie, littéralement la roue de notre existence : 11-12 ; comparer Matthieu VII, 16.][2. Tous les hommes sont pécheurs ; l'Écriture l'affirme en maint endroit (Romains III, 9-18 ; I Corinthiens IV, 4, etc.). Le Concile de Trente a défini qu'il est impossible sans un privilège spécial d'éviter tout péché véniel (Denzinger, 833).] 3 Si nous mettons aux chevaux un mors dans la bouche pour nous en faire obéir, nous gouvernons ainsi leur corps tout entier. 4 Voyez encore les navires : quoique bien grands et poussés par des vents impétueux, ils sont conduits par un tout petit gouvernail au gré du pilote qui les dirige. 5 De même la langue est un petit membre et elle peut se vanter de grandes choses. Voyez quel petit feu peut enflammer une grande forêt ! 6 La langue aussi est un feu, un monde d'iniquité. La langue qui a sa place parmi nos membres est capable d'infecter le corps tout entier et d'embraser le cours de notre vie, embrasée qu'elle est elle-même du feu de la géhenne. 7 Toutes les espèces de bêtes sauvages, d'oiseaux, de reptiles et d'animaux marins peuvent se dompter et ont été domptés par la race humaine ; 8 mais la langue, aucun homme ne peut la dompter ; c'est un fléau qu'on ne peut arrêter ; elle est remplie d'un venin mortel. 9 Par elle nous bénissons le Seigneur, notre Père, et par elle nous maudissons les hommes, créés à l'image de Dieu. 10 De la même bouche sortent bénédiction et malédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu'il en soit ainsi. 11 Jaillit-il d'une source par le même orifice l'eau douce et l'eau amère ? 12 Le figuier peut-il, mes frères, donner des olives, ou la vigne des figues ? Une source salée ne donnera donc pas non plus de l'eau douce.
13 Quelqu'un est-il sage et expérimenté parmi vous ? Qu'il en donne la preuve par sa bonne conduite, par des œuvres empreintes de douceur et de sagesse. 14 Mais si vous avez au cœur un zèle amer et un esprit de dispute, ne vous vantez pas et ne mentez pas contre la vérité. [14-18. Comparer l'éloge de la charité, I Corinthiens XIII, 4-7.] 15 Ce n'est pas là la sagesse qui vient d'en-haut : c'est une sagesse terrestre, animale, diabolique. 16 Car là où il y a jalousie et dispute, il y a aussi désordre et toute espèce de mal. 17 Mais la sagesse qui vient d'en-haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, accommodante, pleine de miséricorde et féconde en bonnes œuvres, sans partialité, sans hypocrisie. 18 Le fruit de la justice se sème dans la paix pour ceux qui recherchent la paix.