Vigouroux – Marc 3
Guérison d’un homme qui avait une main desséchée. Concours du peuple auprès de Jésus. Election des apôtres. Blasphème des pharisiens. Péché contre le Saint-Esprit. Mère et frères de Jésus-Christ.
3 Jésus entra de nouveau dans la synagogue, et il s’y trouvait un homme qui avait une main desséchée. [3.1 Voir Matthieu, 12, 9 ; Luc, 6, 6.]2 Et ils l’observaient, pour voir s’il le guérirait le jour du sabbat, afin de l’accuser. 3 Et il dit à l’homme qui avait une main desséchée : Lève-toi, là au milieu. 4 Puis il leur dit : Est-il permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou du mal ? de sauver la vie ou de l’ôter ? Mais ils se taisaient. [3.4 De sauver une âme, etc. Comparer à Matthieu, 10, 36.]5 Alors, promenant sur eux ses regards avec colère, attristé de l’aveuglement de leur cœur, il dit à l’homme : Etends ta main. Il l’étendit, et sa main lui fut rendue saine. 6 Les pharisiens, étant sortis, tinrent aussitôt conseil contre lui avec les hérodiens, sur les moyens de le perdre. [3.6 Voir Matthieu, 12, 14. ― Les Hérodiens. Voir Matthieu, 22, 16.]7 Mais Jésus se retira avec ses disciples vers la mer, et une foule nombreuse le suivit, de la Galilée, et de la Judée, 8 et de Jérusalem, et de l’Idumée, et d’au-delà du Jourdain ; et ceux des environs de Tyr et de Sidon, ayant appris ce qu’il faisait, vinrent en grand nombre auprès de lui. [3.8 De l’Idumée. L’Idumée tirait son nom d’Edom ou d’Esaü, frère de Jacob, qui s’y était établi. Elle est située au sud de la Palestine. Les Iduméens vaincus par David, recouvrèrent leur liberté sous Joram (voir 4 Rois, 8, 20-22), et furent pendant longtemps les ennemis les plus acharnés des Juifs. Ils furent de nouveau vaincus par Jean Hyrcan. Les Hérodes étaient d’origine iduméenne. ― Tyr, ancienne capitale de la Phénicie, sur la Méditerranée, célèbre par son commerce, était soumise aux Romains du temps de Notre-Seigneur. ― Sidon, capitale primitive de la Phénicie, sur la Méditerranée, au nord de Tyr.]9 Et il dit à ses disciples de lui tenir prête une barque, à cause de la foule, pour qu’il n’en fût pas accablé. 10 Car, comme il en guérissait beaucoup, tous ceux qui avaient quelque mal se jetaient sur lui, pour le toucher. 11 Et les esprits impurs, quand ils le voyaient, se prosternaient devant lui et criaient, en disant : 12 Vous êtes le Fils de Dieu. Et il leur défendait, avec de sévères menaces, de le faire connaître. 13 Il monta ensuite sur une montagne, et il appela à lui ceux que lui-même voulut ; et ils vinrent auprès de lui. [3.13 Voir Matthieu, 10, 1 ; Luc, 6, 13. ― Sur la montagne ; c’est-à-dire sur la montagne voisine. Nous avons déjà fait observer dans saint Matthieu (voir Matthieu, 5, 1) que c’était là le vrai sens de cette expression. ― Plusieurs commentateurs croient que cette montagne est celle de Koroun-Hattin ou Montagnes des Béatitudes. En voir la description, Matthieu, note 5.1.]14 Il en établit douze, pour les avoir avec lui et pour les envoyer prêcher. 15 Et il leur donna le pouvoir de guérir les maladies et de chasser les démons. 16 C’étaient : Simon, auquel il donna le nom de Pierre ; 17 Jacques, fils de Zébédée, et Jean, frère de Jacques, qu’il nomma Boanergès, c’est-à-dire, Fils du tonnerre ; 18 André, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d’Alphée, Thaddée, Simon le Cananéen, 19 et Judas Iscariote qui le trahit. 20 Ils vinrent dans la maison, et la foule s’y rassembla de nouveau, de sorte qu’il ne pouvait pas même manger du pain. [3.20 Manger du pain ; c’est-à-dire simplement manger, prendre de la nourriture. Voir Matthieu, 15, 2. ― Ceci se passait probablement à Capharnaüm.]21 Ses proches, ayant appris cela, vinrent pour se saisir de lui ; car ils disaient : Il a perdu l’esprit. [3.21 C’étaient ceux de ses parents dont saint Jean dit qu’ils ne croyaient pas en lui.]22 Et les scribes qui étaient descendus de Jérusalem disaient : Il est possédé de Béelzébub, et c’est par le prince des démons qu’il chasse les démons. [3.22 Voir Matthieu, 9, 34 ; 12, 24. ― Béelzébub. Voir Matthieu, 10, 25.]23 Jésus, les ayant appelés auprès de lui, leur disait en paraboles : Comment Satan peut-il chasser Satan ? 24 Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut subsister. 25 Et si une maison est divisée contre elle-même, cette maison ne peut subsister. 26 Si donc Satan se soulève contre lui-même, il est divisé, et il ne pourra subsister, mais sa puissance prendra fin. 27 Personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens si, auparavant, il ne lie cet homme fort ; alors il pillera sa maison. [3.27 Du fort. Voir Matthieu, note 12.29.]28 En vérité, je vous le dis, tous les péchés seront remis aux enfants des hommes, ainsi que les blasphèmes qu’ils auront proférés ; [3.28 Voir Matthieu, 12, 31 ; Luc, 12, 10 ; 1 Jean, 5, 16.]29 mais celui qui aura blasphémé contre l’Esprit-Saint n’obtiendra jamais de pardon, et il sera coupable d’un péché éternel. [3.29 N’en aura jamais la rémission. Voir Matthieu, note 12.32.]30 Car ils disaient : Il est possédé d’un esprit impur. [3.30 Parce qu’ils disaient ; c’est-à-dire Jésus tint ce discours parce qu’ils disaient. Ce genre d’ellipse est commun dans le style de l’Ecriture.]31 Cependant sa mère et ses frères survinrent, et se tenant dehors, ils l’envoyèrent appeler. [3.31-32 Voir Matthieu, note, 12.46.][3.31 Voir Matthieu, 12, 46 ; Luc, 8, 19.]32 Or, la foule était assise autour de lui ; et on lui dit : Voici que votre mère et vos frères sont dehors, et vous demandent. 33 Et il leur répondit : Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? 34 Et promenant ses regards sur ceux qui étaient assis autour de lui, il dit : Voici ma mère et mes frères. 35 Car quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère.