Amiot-Tamisier – Ruth 3
RUTH VA SE COUCHER AUX PIEDS DE BOOZ ET LUI DEMANDE QU'IL L'ÉPOUSE ♦ BOOZ LE LUI PROMET SOUS RÉSERVE DES DROITS D'UN PARENT PLUS PROCHE D'ÉLIMÉLECH
3 Ruth étant revenue trouver sa belle-mère, Noémi lui dit : ma fille, je pense à vous mettre en repos, et je vous pourvoirai d'une telle sorte que vous serez bien. 2 Booz, aux filles duquel vous vous êtes jointe dans le champ, est notre proche parent, et il vannera cette nuit son orge dans son aire. 3 Lavez-vous donc, parfumez-vous d'huile de senteur, prenez vos plus beaux habits, et allez à son aire. Que Booz ne vous voie point, jusqu'à ce qu'il ait achevé de boire et de manger. 4 Quand il s'en ira pour dormir, remarquez le lieu où il dormira ; et y étant venue, vous découvrirez la couverture dont il sera couvert du côté des pieds, et vous vous jetterez là et y dormirez. Après cela, il vous dira lui-même ce que vous devez faire. 5 Ruth lui répondit : Je ferai tout ce que vous me commandez. 6 Elle alla donc à l'aire de Booz, et elle fit tout ce que sa belle-mère lui avait commandé. 7 Et lorsque Booz, après avoir bu et mangé, étant devenu plus gai, s'en alla dormir près d'un tas de gerbes, elle vint tout doucement, et ayant découvert sa couverture du côté des pieds, elle se coucha là.
8 Sur le minuit, Booz fut effrayé et se troubla, voyant une femme couchée à ses pieds, 9 et il lui dit : Qui êtes-vous ? Elle répondit : Je suis Ruth, votre servante ; étendez le pan de votre manteau sur votre servante, parce que vous avez droit de rachat.
10 Booz lui dit : Ma fille, que le Seigneur vous bénisse ; cette dernière bonté que vous témoignez passe encore la première, parce que vous n'avez point été chercher de jeunes gens, ou pauvres ou riches. 11 Ne craignez donc point ; je ferai tout ce que vous m'avez dit ; car tout le peuple de cette ville sait que vous êtes une femme vertueuse. 12 Pour moi, je ne désavoue pas que je sois parent, mais il y en a un autre plus proche de moi. [12-14. Il y a, plus proche que Booz, un parent qui doit d'abord renoncer à ses droits. Il ne faut pas qu'il soupçonne la démarche de Ruth : ce pourrait être pour elle comme pour Booz une source d'ennuis, car il aurait le droit de les accuser d'adultère.] 13 Reposez-vous cette nuit ; et aussitôt que le matin sera venu, s'il veut vous retenir par son droit de parenté, à la bonne heure ; s'il ne le veut pas, je vous jure par le Seigneur, qu'indubitablement je vous prendrai. Dormez là jusqu'au matin.
14 Elle dormit donc à ses pieds jusqu'à ce que la nuit fût passée ; et elle se leva le matin avant que les hommes se pussent entre-connaître. Booz lui dit encore : Prenez bien garde que personne ne sache que vous êtes venue ici. 15 Et il ajouta : Étendez le manteau que vous avez sur vous, et tenez-le bien des deux mains. Ruth l'ayant étendu et le tenant, il lui mesura six boisseaux d'orge et les chargea sur elle, et elle, les emportant, retourna à la ville 16 et vint trouver sa belle-mère qui lui dit : Ma fille, qu'avez-vous fait ? Elle lui raconta tout ce que Booz avait fait pour elle, 17 et lui dit : Voilà six boisseaux d'orge qu'il m'a donnés, en me disant : Je ne veux pas que vous retourniez les mains vides vers votre belle-mère. 18 Noémi lui dit : Attendez, ma fille, jusqu'à ce que nous voyions à quoi se terminera cette affaire. Car cet homme n'aura point de repos qu'il n'ait accompli tout ce qu'il a dit.