Nouvelle Bible Segond – Ruth 3
Ruth passe la nuit aux pieds de Booz
3 Noémi, sa belle-mère, lui dit : Ma fille, ne dois-je pas te chercher un lieu de repos, pour que tu sois heureuse ? [Cf. Gn 19.30ss. – lieu de repos : cf. 1.9n.]2 En fait, Booz, avec les servantes de qui tu as été, n'est-il pas notre parent ? Or lui-même doit vanner ce soir les orges qui sont sur l'aire. [2.1nss. – En fait : le terme hébreu correspondant est habituellement traduit par maintenant, cf. v. 11s. – ce soir : autre traduction cette nuit. – les orges... : litt. l'aire des orges ; certains modifient le texte hébreu traditionnel pour lire l'aire des portes, c.-à-d. l'aire de battage situé en face de la porte principale de la ville (cf. 1R 22.10 ; Jr 15.7n).]3 Lave-toi, parfume-toi, puis mets ton manteau et descends sur l'aire. Ne te fais pas connaître de lui avant qu'il ait achevé de manger et de boire. [Lave-toi, parfume-toi : cf. Gn 38.14+ ; 2S 12.20 ; Est 2.12. – descends sur l'aire, dans les champs en contrebas de la ville (cf. 4.1).]4 Quand il ira se coucher, tu sauras à quel endroit il se couche. Ensuite tu iras découvrir ses pieds et tu te coucheras. Il te dira lui-même ce que tu devras faire. [tu sauras : autre traduction tu observeras ; le même verbe est traduit par connaître au v. 3. – découvrir : le même verbe est traduit par exposer en Lv 18.6nss. – ses pieds : litt. l'emplacement de ses pieds (ou de ses jambes), de même aux v. 7s,14 ; cf. Ex 4.25n ; Es 6.2n.]5 Elle lui répondit : Tout ce que tu m'as dit, je le ferai. [Cf. v. 11.]
6 Elle descendit jusqu'à l'aire et fit exactement ce que sa belle-mère lui avait ordonné. 7 Booz mangea et but ; son cœur était content. Il alla se coucher à l'extrémité du tas de gerbes. Ruth vint furtivement découvrir ses pieds et se coucher. [son cœur était content : cf. Jg 16.25 ; 18.20 ; 19.6,9,22 ; 1S 25.36 ; 2S 13.28 ; 1R 21.7 ; Ec 7.3 ; Est 1.10. – Ruth vint : litt. elle vint.]8 En pleine nuit, l'homme frissonna et se retourna : une femme était couchée à ses pieds ! 9 Il dit : Qui es-tu ? Elle répondit : Je suis Ruth, ta servante. Etends le pan de ton vêtement sur moi, puisque tu es rédempteur. [ta servante : autre terme qu'en 2.13 ; cf. 1S 25.41 ; Lc 1.38. – le pan de ton vêtement : dans un autre contexte, le mot pourrait signifier ton aile (cf. 2.12n) ; le vêtement ou manteau servait de couverture pendant la nuit ; la formule employée ici est une expression consacrée qui revient à dire prends-moi pour femme ; cf. Dt 23.1 ; 27.20 ; Ez 16.8n. – tu es rédempteur : cf. 2.20n.]10 Il s'exclama : Sois bénie du SEIGNEUR, ma fille ! Cette dernière marque de fidélité vaut mieux encore que la première, car tu n'as pas couru après les jeunes gens, pauvres ou riches. [Voir bénédiction. – fidélité 1.8n ; voir 2.11. – couru après : expression traduite ailleurs par suivre, cf. 1S 12.21 ; Jr 2.5,8,25. Voir aussi 2P 2.10.]11 Maintenant, ma fille, n'aie pas peur ; je ferai pour toi tout ce que tu diras, car sur la place publique chacun sait que tu es une femme de valeur. [sur la place publique... : litt. toute porte (de la ville) de mon peuple sait. – une femme de valeur 2.1n ; cf. Pr 12.4+.]12 Maintenant, s'il est vrai que je suis rédempteur, il y a un autre rédempteur qui est un parent plus proche que moi. [2.20n ; 4.1ss.]13 Passe la nuit ici. Si ce matin il assure ta rédemption, c'est bien, qu'il le fasse ; mais s'il ne désire pas assurer ta rédemption, c'est moi qui le ferai, par la vie du SEIGNEUR ! Reste couchée jusqu'au matin. [il assure... : cf. 4.4 ; Dt 25.5ss ; Mt 22.24. – s'il ne désire pas assurer... ou s'il ne lui plaît pas d'assurer... ; cf. Nb 14.8n ; Dt 25.7s. – par la vie du SEIGNEUR ! litt. YHWH est vivant, formule de serment (cf. 1.17n) ; voir aussi Jg 8.19 ; 1S 14.39,45 ; 19.6 ; 20.3,21 ; 1R 2.24 ; Jr 4.2.]
14 Elle resta couchée à ses pieds jusqu'au matin et se leva avant l'heure où l'on peut se reconnaître l'un l'autre. Booz se disait : Qu'on ne sache pas que cette femme est entrée sur l'aire ! [se reconnaître : cf. 2.10n. – Booz se disait : litt. il dit.]15 Il dit alors : Tends vers moi le bord de ton manteau et tiens-le bien. Tandis qu'elle le tenait, il mesura six mesures d'orge et l'en chargea ; puis il rentra dans la ville. [manteau : traduction incertaine (autre terme qu'au v. 3) ; même terme en Es 3.22. – six mesures d'orge : l'unité n'est pas spécifiée ; il s'agit peut-être de l'omer (== un dixième d'épha, cf. 2.17ns ; Ex 16.36) ; auquel cas les six mesures correspondraient à plus de 12 l ; certains modifient le texte hébreu pour lire, au lieu du mot traduit par orge, le même terme (unité de mesure ?) qu'en Gn 26.12n.]
16 Elle revint auprès de sa belle-mère ; celle-ci lui demanda : Où en es-tu, ma fille ? Elle lui raconta alors tout ce que l'homme avait fait pour elle. [Où en es-tu : litt. qui es-tu (cf. v. 9) ; ici la question porte vraisemblablement, non sur l'identité de Ruth, mais sur sa condition (mariée ou non) à son retour de l'aire.]17 Elle dit : Il m'a donné ces six mesures d'orge en me disant : Ne retourne pas chez ta belle-mère les mains vides. [Cf. v. 15. – les mains vides : cf. 1.21.]18 Noémi dit : Reste ici, ma fille, jusqu'à ce que tu saches comment finira l'affaire, car cet homme ne sera pas tranquille qu'il n'en ait terminé avec cette affaire aujourd'hui même. [Noémi dit : litt. elle dit.]