L'ÉPOUSE
3 J'ai cherché durant les nuits sur ma couche celui que chérit mon âme : je l'ai cherché, et ne l'ai pas trouvé.
2 Je me lèverai, et je ferai le tour de la ville ; je chercherai dans les rues et les places publiques le bien-aimé de mon âme : je l'ai cherché, et ne l'ai point trouvé*.
Ce n'est, dit saint Bernard, ni dans le repos d'une vie oisive et voluptueuse, ni dans l'agitation des vanités du siècle, qu'une âme peut trouver Jésus, mais sur le lit de la croix et dans la pratique laborieuse des vertus.
3 Les sentinelles qui gardent la ville m'ont rencontrée, et je leur ai dit : N'avez-vous point vu celui que chérit mon âme ?
4 Quand je les eus un peu dépassés, j'ai trouvé celui que chérit mon âme* : je l'ai saisi, et ne le laisserai pas aller, jusqu'à ce que je le fasse entrer dans la maison de ma mère, dans la chambre de celle qui m'a donné la vie.
Heureuse l'âme qui a trouvé Jésus-Christ ! Plus heureuse celle qui, l'ayant trouvé, peut toujours le retenir et le conserver ! Or on le garde ainsi à l'aide de la vigilance et de la prière, selon le conseil qu'il nous donne lui-même : Veillez et priez.
L'ÉPOUX
5 Je vous conjure, filles de Jérusalem, par les chevreuils, par les cerfs de la campagne, ne réveillez point ma bien-aimée, et ne la troublez point dans son repos, jusqu'à ce qu'elle s'éveille d'elle-même.
6 Quelle est celle-ci, qui s'élève du désert comme une colonne de vapeur, exhalant la myrrhe, l'encens et toutes sortes de parfums* ?
C'est l'Église se détachant du désert de ce monde, et s'élevant vers Dieu par un continuel sacrifice de pénitences, de prières et de toutes sortes de vertus.
L'ÉPOUSE
7 Voici le lit de Salomon environné de soixante braves des plus vaillants d'Israël,
8 Tous armés de glaives, tous très-expérimentés dans la guerre ; chacun d'eux a l'épée au côté, à cause des frayeurs de la nuit.
9 Le roi Salomon s'est fait une litière de bois du Liban ;
10 Les colonnes sont d'argent, le dossier est d'or, les degrés sont couverts de pourpre, et le milieu est orné de tout ce qu'il y a de plus précieux, en faveur des filles de Jérusalem*.
Ce lit et ce trône de Salomon, le roi pacifique, sont encore considérés par les interprètes comme autant de figures de l'Église, au milieu de laquelle se repose Jésus-Christ, le Roi des rois, le Prince de la paix.
11 Sortez, filles de Sion, et regardez le roi Salomon avec le diadème dont sa mère l'a couronné le jour de ses noces, le jour où son cœur a été comblé de joie*.
Selon saint Ambroise, il y a ici un rapport à la couronne d'épines dont une autre mère, l'Église judaïque, a couronné l'Époux divin le jour de sa passion, et qui s'est changée en une couronne de joie.