chapitre précédent retour chapitre suivant

Bible de Jérusalem – Cantique des cantiques 3

Troisième poème

3 Sur ma couche, la nuit, j’ai cherché
celui que mon cœur aime.x
Je l’ai cherché, mais ne l’ai point trouvé !

x Les vv. 1-4 forment un tout, auquel est attaché le v. 5, le même refrain qu’en 2.7 ; 8.4. Le titre pourrait être le bien-aimé perdu et retrouvé. C’est le thème de la recherche, comme en 1.7-8 ; 5.2s. Ici, le cadre est la ville et le temps est la nuit. Cette course nocturne d’une jeune fille et sa décision d’entraîner son ami chez sa mère est si contraire aux coutumes juives qu’on a pensé au récit d’un songe. Mais les poètes et les amoureux se plaisent à imaginer des situations irréelles. L’audace de la poursuite et la volonté de ne pas laisser repartir le bien-aimé sont les preuves d’un amour passionné. Sur le thème biblique « chercher-trouver », voir 1.7 et la note.

2 Je me lèverai donc, et parcourrai la ville.
Dans les rues et sur les places,
je chercherai celui que mon cœur aime.
Je l’ai cherché, mais ne l’ai point trouvé !

3 Les gardes m’ont rencontrée,
ceux qui font la ronde dans la ville :y
« Avez-vous vu celui que mon cœur aime ? »

y Ces gardes de nuit, cf. Ps 127.1 ; 130.6-7 ; Isa 21.11-12, reviendront dans 5.7. Ils étaient probablement des personnages typiques de la poésie populaire, comme le guet ou les sergents de ville dans nos chansons médiévales et modernes.

4 À peine les avais-je dépassés,
j’ai trouvé celui que mon cœur aime.
Je l’ai saisi et ne le lâcherai point
que je ne l’aie fait entrer
dans la maison de ma mère,
dans la chambre de celle qui m’a conçue.

LE BIEN-AIMÉ

5 Je vous en conjure,
filles de Jérusalem,
par les gazelles, par les biches des champs,
n’éveillez pas, ne réveillez pas mon amour,
avant l’heure de son bon plaisir.

Quatrième poème

LE CHŒURz

6 Qu’est-ce là qui monte du désert,
comme une colonne de fumée,
vapeur de myrrhe et d’encens
et de tous parfums exotiques ?

z Ce poème décrit l’équipage et l’escorte du roi Salomon allant célébrer ses noces avec la fille de Pharaon et se faire couronner (cf. Isa 61.10) par sa mère (cf. 1 R 1.17). On rapproche le Ps 45.15-16 et 1 M 9.37s. Le texte est suivi de l’éloge, par le roi, de sa bien-aimée (4.1s).

7 Voici la litière de Salomon.
Soixante preux l’entourent,
élite des preux d’Israël :
8 tous experts à manier l’épée,
vétérans des combats.
Chacun a l’épée au côté,
craignant les surprises de la nuit.

9 Le roi Salomon
s’est fait un palanquina
en bois du Liban.

a Le mot ’appiryôn est unique en hébreu et probablement un emprunt au grec phoreion, « litière ».

10 Il a fait les colonnettes d’argent,
le baldaquin d’or,
le siège couleur pourpre,
l’intérieur ouvragé avec amour
par les filles de Jérusalem.

11 Venez contempler,
filles de Sion,
le roi Salomon,
avec le diadème dont sa mère l’a couronné
au jour de ses épousailles,
au jour de la joie de son cœur.b

b Ce stique rappelle le titre du recueil de chants d’amour du papyrus Chester Beatty I « Commencement de la grande joie de son cœur. »

chapitre précédent retour chapitre suivant