31 La onzième année, le premier jour du troisième mois, la parole du SEIGNEUR me parvint : [onzième année... : 587 av. J.-C. (1.2n ; cf. 30.20).]
2 Humain, dis au pharaon, le roi d'Egypte, et à sa multitude :
A qui ressembles-tu dans ta grandeur ? [29.3. – sa multitude : autres traductions son tumulte ; son abondance ; même terme au v. 18 ; cf. 7.11n ; 30.4,15.]
3 L'Assyrie était un cèdre au Liban :
belle ramure, forêt ombreuse, haute taille,
sa cime s'élançait entre les buissons touffus. [Cf. chap. 17 ; 19 ; Dn 4. – L'Assyrie : la plupart des traducteurs modernes supposent une erreur de transmission dans le texte hébreu et lisent ici le nom d'un arbre, peut-être une variété de cèdre (cf. 27.6n) : le sens serait (tu ressembles à) un grand arbre, un cèdre au Liban. Si l'on maintient cependant la référence à l'Assyrie, il faut sans doute comprendre que le sort de l'empire assyrien, anéanti 25 ans plus tôt, annonce celui de l'Egypte (v. 2,18). – un cèdre au Liban 17.3+. – forêt : le même terme est traduit par bois en Es 17.9 ; 2Ch 27.4. – entre les buissons touffus : cf. 19.11 ; LXX entre les nuages, ce qui correspond à un terme très proche en hébreu ; de même aux v. 10,14.]
4 Les eaux l'avaient fait grandir,
l'abîme l'avait fait pousser en hauteur,
en allant avec ses fleuves
autour de sa plantation,
en envoyant ses ruisseaux
à tous les arbres des champs. [l'abîme 26.19+ ; cf. Gn 1.2n ; 49.25 ; Dt 33.13. – en allant avec : certains modifient la vocalisation traditionnelle du texte hébreu pour lire en faisant aller. – ses fleuves : autre terme qu'en 29.3n ; il s'applique souvent aux fleuves de Mésopotamie, notamment l'Euphrate (cf. v. 3n) ; voir cependant 32.2n ; cf. Es 44.27 ; Ps 74.15. – sa plantation ou l'endroit où il était planté, cf. 17.7 ; 34.29. – ses ruisseaux ou ses canaux ; le même terme est rendu par fossé en 1R 18.32ss, aqueduc en 2R 18.17, passage en Jb 38.25.]
5 C'est pourquoi sa taille était plus haute
que celle de tous les arbres des champs ;
ses branches s'étaient multipliées,
ses rameaux s'étendaient,
elle puisait dans les grandes eaux. [puisait... : litt. de grandes eaux en son envoi (?), expression obscure omise par LXX ; la formule évoque peut-être les branches de l'arbre, ses racines (v. 7) ou les canaux d'irrigation qui lui apportent l'eau.]
6 Tous les oiseaux du ciel
nichaient dans ses branches,
tous les animaux sauvages
mettaient bas leurs petits sous ses rameaux,
et toutes la multitude des nations habitaient à son ombre. [Cf. 17.23+. – tous les animaux sauvages : litt. tout animal de la campagne ou des champs, de même au v. 13 ; cf. Gn 3.14n.]
7 Il était beau par sa grandeur,
par l'étendue de ses branches,
car ses racines plongeaient
dans les grandes eaux. [grandes eaux : cf. v. 15 ; 1.24+ ; voir aussi v. 4 ; 32.13n.]
8 Les cèdres du jardin de Dieu ne lui portaient pas ombrage,
les cyprès n'égalaient pas ses branches,
et les platanes n'étaient pas comme ses rameaux ;
aucun arbre du jardin de Dieu
ne l'égalait en beauté. [Les cèdres... : litt. les cèdres ne lui portaient pas ombrage (le verbe correspondant est rendu par être obscur en 28.3) dans le jardin de Dieu ; cf. v. 9,18 ; 28.13n ; Gn 2.8s ; Ap 2.7.]
9 Je l'avais embelli par la multitude de ses branches,
et tous les arbres d'Eden,
dans le jardin de Dieu,
étaient jaloux de lui.
10 A cause de cela, ainsi parle le Seigneur DIEU : Tu étais haut de taille — il élançait sa cime entre les buissons touffus, et son cœur était fier de sa hauteur, [Tu étais : Syr il avait. – buissons touffus : cf. v. 3n. – Voir cœur. – fier : litt. élevé ; cf. 28.2 ; Dn 5.20 ; voir aussi Gn 11.4 ; Es 2.12-17.]
13 Sur ses branches abattues sont venus demeurer tous les oiseaux du ciel,
et tous les animaux sauvages ont fait leur gîte parmi ses rameaux. [Cf. v. 6 ; 29.5 ; 32.4. – Sur ses branches abattues : litt. sur sa chute ; même terme v. 16 ; 26.15,18.]
14 Ainsi, aucun des arbres près des eaux ne sera haut de taille ; aucun n'élancera sa cime entre les buissons touffus ; aucun des térébinthes qui profitent aussi des eaux ne se dressera en hauteur. Car tous sont livrés à la mort, aux profondeurs de la terre, parmi les humains, avec ceux qui descendent dans le gouffre. [buissons touffus : cf. v. 3n. – aucun des térébinthes : traduction conjecturale ; autres possibilités : aucun de leurs conducteurs ; aucun de ceux qui profitent (litt. qui boivent, de même v. 16)... ne se dressera vers eux (ou au-dessus des autres). – profondeurs / gouffre 26.20+ ; cf. Mt 11.23.]
15 Ainsi parle le Seigneur DIEU : Le jour où il est descendu au séjour des morts, j'ai décrété le deuil ; j'ai recouvert l'abîme à cause de lui et j'en ai retenu les fleuves ; les grandes eaux ont été arrêtées ; j'ai assombri le Liban à cause de lui, et tous les arbres des champs ont été desséchés à cause de lui. [Cf. 32.6-8 ; Es 14.8ss. – ont été desséchés : traduction incertaine ; même verbe, peut-être, que s'évanouir en Am 8.13.]
18 A qui ressembles-tu ainsi en gloire et en grandeur parmi les arbres d'Eden ? On te fera descendre avec les arbres d'Eden dans les profondeurs de la terre. Tu seras couché au milieu des incirconcis, avec les victimes de l'épée. Voilà le pharaon et toute sa multitude ! — déclaration du Seigneur DIEU. [Voir gloire. – incirconcis 28.10+ ; voir circoncision. – le pharaon... v. 2+. – sa multitude ou son abondance ; cf. v. 2n.]