Nouvelle Bible Segond – Exode 32
La faute du peuple : le « veau d'or »
32 Le peuple vit que Moïse tardait à descendre de la montagne ; alors le peuple se rassembla autour d'Aaron et lui dit : Fais-nous des dieux qui marchent devant nous ! Car ce Moïse, cet homme qui nous a fait monter d'Egypte, nous ne savons pas ce qui est advenu de lui ! [V. 23 ; Ac 7.40 ; cf. Dt 9.7–10.11 ; Ps 106.19-23. – se rassembla : le verbe correspondant évoque habituellement l'assemblée cultuelle (12.6 ; 16.3) ; de même en 35.1 ; voir Eglise. – Fais-nous : litt. lève-toi, fais-nous. – des dieux... : autre traduction un dieu (ou un Dieu) qui marche..., même possibilité dans la suite ; cf. Gn 1.1n ; 3.5n ; 1R 12.28 ; 2Ch 13.8. – monter d'Egypte Gn 12.10n.]2 Aaron leur dit : Enlevez les anneaux d'or qui sont aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles, et apportez-les-moi. [Aaron : voir prêtre. – Enlevez : le verbe hébreu est souvent traduit par arracher ; de même aux v. 3,24.]3 Tous les gens du peuple enlevèrent les anneaux d'or qui étaient à leurs oreilles et les apportèrent à Aaron. 4 Celui-ci prit l'or de leurs mains, le façonna au burin et fit un taurillon de métal fondu. Puis ils dirent : Voici tes dieux, Israël, ceux qui t'ont fait monter d'Egypte ! [burin : le même mot hébreu apparaît en Es 8.1n. Certains lui donnent ici le sens de moule, à cause du v. 24. – taurillon : le terme hébreu évoque sans doute un animal plus âgé que celui que nous appelons veau, quoique certains pensent que le terme est employé ici par dérision. En tout cas, l'image qu'il désigne est bien celle d'un jeune taureau, cf. 1R 12.26-33 ; Os 8.5s ; 10.5 ; Né 9.18. Dans l'ancien Orient, de telles statues ne représentaient généralement pas la divinité, mais elles en constituaient le piédestal. Le taureau était souvent pris pour symbole de la puissance et de la fécondité. – tes dieux... : autre traduction ton Dieu qui t'a fait monter, cf. v. 1n.]5 Lorsque Aaron vit cela, il bâtit un autel devant le taurillon et s'écria : Demain, il y aura une fête pour le SEIGNEUR ! [devant le taurillon : litt. devant lui.]6 Le lendemain, ils se levèrent de bon matin, ils offrirent des holocaustes et présentèrent des sacrifices de paix. Le peuple s'assit pour manger et pour boire ; puis ils se levèrent pour s'amuser. [1Co 10.7. – Voir sacrifices, paix.]
7 Le SEIGNEUR dit à Moïse : Va, descends ; car ton peuple, celui que tu as fait monter d'Egypte, s'est perverti. 8 Ils se sont bien vite écartés de la voie que je leur avais prescrite ; ils se sont fait un taurillon de métal fondu, ils se sont prosternés devant lui, ils lui ont offert des sacrifices et ils ont dit : Voici tes dieux, Israël, ceux qui t'ont fait monter d'Egypte !
9 Le SEIGNEUR dit à Moïse : Je vois que ce peuple est un peuple rétif. [Ce v. est absent de LXX. – rétif : litt. à la nuque raide ; on a vu dans cette expression tantôt l'image d'une bête qui se refuse au joug ou qui résiste à son maître (cf. notre verbe renâcler), tantôt l'opposé de l'expression incliner l'oreille (pour écouter ou obéir) ; cf. 33.3,5 ; 34.9 ; Dt 9.6,13 ; 10.16 ; Es 48.4 ; Jr 7.26 ; Pr 29.1 ; Né 9.16,29 ; Ac 7.51.]10 Maintenant, laisse-moi faire : je vais me mettre en colère contre eux, je les exterminerai, et je ferai de toi une grande nation. [une grande nation Gn 12.2 ; 46.3 ; Nb 14.12 ; cf. Es 60.22.]
11 Moïse chercha à apaiser le SEIGNEUR, son Dieu ; il dit : SEIGNEUR, pourquoi te mettre en colère contre ton peuple, alors que tu l'as fait sortir d'Egypte par une grande puissance, par une main forte ? [chercha à apaiser : litt. caressa la face, 1R 13.6 ; 2R 13.4 ; Jr 26.19 ; Za 7.2 ; 8.21s ; Ml 1.9 ; Ps 45.13n ; 119.58 ; Jb 11.19n ; Pr 19.6n ; Dn 9.13 ; 2Ch 33.12. Voir aussi Gn 18.22s ; Nb 14.13-20 ; 1S 12.19,23 ; Es 53.12 ; Am 7.2s ; Ps 99.6 ; 106.23 ; Jb 42.8-10 ; Jn 17.]12 Pourquoi les Egyptiens diraient-ils : « C'est pour leur malheur qu'il les a fait sortir : c'est pour les tuer dans les montagnes et pour les exterminer, pour les faire disparaître de la terre ! » Reviens de ta colère ardente, renonce au mal que tu voulais faire à ton peuple ! [les Egyptiens : autre traduction l'Egypte. – pour les faire disparaître : sous-entendu dans le texte. – renonce au mal : autre traduction regrette le mal, de même au v. 14 ; cf. Nb 23.19+. – au mal... : litt. au mal(heur) pour ton peuple, cf. v. 14.]13 Souviens-toi d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, tes serviteurs, auxquels tu as dit, en faisant un serment par toi-même : « Je multiplierai votre descendance comme les étoiles du ciel, je donnerai à votre descendance tout ce pays dont j'ai parlé, et ce sera son patrimoine pour toujours. » [Gn 12.7+ ; 15.5,18 ; 17.4-6 ; 22.16s ; 26.3s ; 28.13s.]14 Alors le SEIGNEUR renonça au mal qu'il avait parlé de faire à son peuple.
15 Moïse redescendit de la montagne, les deux tablettes du Témoignage à la main ; les tablettes étaient écrites des deux côtés, elles étaient écrites de part et d'autre. [redescendit : litt. se tourna et descendit ; cf. Dt 1.7n ; 9.15n. – tablettes du Témoignage 16.34n ; 31.18.]16 Les tablettes étaient l'ouvrage de Dieu ; l'écriture était l'écriture de Dieu, gravée sur les tablettes. [l'ouvrage (ou l'œuvre) de Dieu : cf. 34.10.]17 Quand Josué entendit le peuple qui poussait des clameurs, il dit à Moïse : Il y a un bruit de guerre dans le camp ! [Josué 17.9+. – bruit : le mot signifie également voix, cf. 9.23n ; Gn 3.8n.]18 Il répondit :
Ce n'est pas un chœur de victoire,
ce n'est pas un chœur de défaite,
ce sont d'autres chœurs que j'entends ! [chœur : le terme hébreu semble évoquer un chant alterné (apparenté au verbe traduit par répondre en 15.21n) ; c'est une forme légèrement différente du même mot qui est traduite par d'autres chœurs. – victoire : litt. vaillance.]
19 Comme il approchait du camp, il vit le taurillon et les danses. Alors Moïse se mit en colère ; il jeta les tablettes et les brisa au pied de la montagne. [Cf. 34.1. – il jeta : litt. il jeta de sa main (ou de ses mains, selon une autre lecture traditionnelle) ; cf. Dt 9.17.]20 Il prit le taurillon qu'ils avaient fait et le jeta au feu ; il le réduisit en une poussière qu'il dissémina sur l'eau, et il le fit boire aux Israélites. [Cf. Dt 9.21. – fit boire : cf. Nb 5.24.]
21 Moïse dit à Aaron : Que t'a fait ce peuple, pour que tu aies fait venir sur lui un si grand péché ? [Voir péché.]22 Aaron répondit : Ne te mets pas en colère, mon seigneur ! Tu connais toi-même ce peuple : il est porté au mal. [il est porté au mal : litt. il (est) dans le mal. Smr il est incontrôlable (cf. v. 25).]23 Ils m'ont dit : « Fais-nous des dieux qui marchent devant nous ! Car ce Moïse, cet homme qui nous a fait monter d'Egypte, nous ne savons pas ce qui est advenu de lui ! » [V. 1.]24 Je leur ai dit : Que ceux qui ont des objets d'or les enlèvent ! Ils me les ont donnés ; je les ai jetés au feu, et il en est sorti ce taurillon. [des objets d'or : litt. de l'or. – enlèvent : cf. v. 2n. – taurillon v. 4n.]
Le châtiment
25 Moïse vit que le peuple était incontrôlable, car Aaron l'avait laissé devenir incontrôlable : il allait être la risée de ses adversaires. [la risée : le mot hébreu correspondant n'apparaît qu'ici dans l'A.T., et sa traduction est incertaine ; autres possibilités : il allait être exposé aux outrages (ou à la médisance) de ses adversaires (cf. Jb 4.12 ; 26.14 où un mot ressemblant est traduit par murmure). LXX joie mauvaise pour ses adversaires. Cf. Dt 28.37 ; 1R 9.7 ; Jr 29.18.]26 Moïse se tint debout à la porte du camp et dit : Ceux qui sont pour le SEIGNEUR, à moi ! Tous les fils de Lévi se rassemblèrent autour de lui. [Voir Fils.]27 Il leur dit : Ainsi parle le SEIGNEUR, le Dieu d'Israël : Que chacun de vous mette son épée au côté ; passez et repassez dans le camp, d'une porte à l'autre, et tuez, qui son frère, qui son ami, qui son parent ! [Cf. Dt 33.9 ; voir aussi Mt 10.37//.]28 Les fils de Lévi firent ce que Moïse avait dit : ce jour-là, il tomba environ trois mille hommes parmi le peuple. 29 Moïse dit : Soyez investis aujourd'hui pour le SEIGNEUR, chacun même au prix de son fils ou de son frère, afin qu'il vous accorde aujourd'hui une bénédiction. [Soyez investis : litt. remplissez vos mains, cf. 28.41n. – Voir bénédiction.]
Moïse supplie Dieu de pardonner à Israël
30 Le lendemain, Moïse dit au peuple : Vous avez commis un grand péché. Maintenant, je vais monter vers le SEIGNEUR : peut-être pourrai-je faire l'expiation pour votre péché. [Voir expiation.]31 Moïse revint vers le SEIGNEUR et dit : S'il te plaît ! Ce peuple a commis un grand péché. Ils se sont fait des dieux d'or. [des dieux d'or : autre traduction un dieu d'or ; cf. v. 1n.]32 Si maintenant tu voulais bien pardonner leur péché... sinon, je t'en prie, efface-moi de ton livre, celui que tu as écrit. [pardonner : autres traductions enlever ; te charger de ; supporter (leur péché) ; cf. 10.17n ; Ez 4.4n. – efface-moi : cf. Rm 9.3. – livre Es 4.3 ; Ez 13.9 ; Ml 3.16 ; Ps 69.29 ; 87.6 ; 139.16 ; Dn 12.1 ; Lc 10.20 ; Ap 3.5 ; 13.8 ; 20.15.]33 Le SEIGNEUR dit à Moïse : Celui que j'effacerai de mon livre, c'est celui qui a péché contre moi. [c'est celui qui a péché... : cf. 20.5+.]34 Maintenant, va ; conduis le peuple où je t'ai dit. Mon messager marchera devant toi ; mais le jour où j'interviendrai, je leur ferai rendre des comptes pour leur péché. [Mon messager (autre traduction mon ange)... : cf. 23.20+. – j'interviendrai et je... ferai rendre des comptes traduisent le même verbe hébreu ; cf. 20.5n ; Jr 6.15n.]35 Le SEIGNEUR frappa le peuple d'un fléau, parce qu'ils avaient fait ce taurillon, celui qu'Aaron avait fait. [Autre traduction ainsi le SEIGNEUR frappa le peuple... – parce qu'ils avaient fait... : litt. parce qu'ils avaient fait ce taurillon qu'Aaron avait fait ; Syr, Targum (Tg) du pseudo-Jonathan : parce qu'ils s'étaient prosternés devant... – Aaron : voir prêtre.]