TOB – Genèse 32
32 Laban se leva de bon matin, il embrassa ses fils et ses filles, il les bénit et retourna chez lui. [C'est-à-dire ses descendants.]
JACOB ET ÉSAÜ
Préliminaires à la rencontre
2 Jacob allait son chemin quand des messagers de Dieu survinrent. [Ou anges.]3 Dès qu'il les vit, il s'écria : « C'est un camp de Dieu », et il appela ce lieu Mahanaïm. [Le nom de Mahanaïm signifie deux camps ; l'auteur biblique le rapproche de l'exclamation qui précède, ainsi que des v.8-9. La localité de Mahanaïm, située en Transjordanie, n'est pas identifiée avec certitude ; on la place soit au nord, soit au sud du torrent du Yabboq (v.23).]
4 Jacob envoya devant lui des messagers vers son frère Esaü au pays de Séïr dans la campagne d'Edom. [pays de Séïr et campagne d'Edom sont des désignations équivalentes de la région située au sud et au sud-est de la mer Morte.]5 Il leur donna des ordres et dit : « Vous parlerez ainsi à mon seigneur Esaü : “Ainsi parle ton serviteur Jacob : J'ai séjourné chez Laban et m'y suis attardé jusqu'à présent. 6 Je possède taureaux et ânes, petit bétail, serviteurs et servantes, et j'ai tenu à envoyer des messagers pour informer mon seigneur Esaü afin de trouver grâce à ses yeux.” » [La richesse de Jacob Gn 13.2.]7 Les messagers revinrent vers Jacob et dirent : « Nous sommes allés chez ton frère Esaü. Lui aussi marche à ta rencontre, il a quatre cents hommes avec lui. » 8 Jacob eut très peur et l'angoisse le saisit. Il répartit en deux camps les gens qui étaient avec lui, le petit et le gros bétail, et les chameaux, [Jacob craint les représailles d'Esaü, après ce qu'il lui a fait vingt ans plus tôt (voir Gn 25.29-34 ; 27.1-45).]9 en disant : « Si Esaü parvient à l'un des camps et le saccage, le camp restant pourras'échapper. »
10 Puis Jacob s'écria : « Dieu de mon père Abraham, Dieu de mon père Isaac, toi le Seigneur qui m'as dit : “Retourne vers ton pays et ta famille et je te ferai du bien”, [Gn 31.3,13.]11 je suis trop petit pour toutes les faveurs et toute la fidélité dont tu as usé envers ton serviteur ! Car je n'avais passé le Jourdain qu'avec mon seul bâton et maintenant je forme deux camps. 12 De grâce, délivre-moi de la main de mon frère, de la main d'Esaü car j'ai peur de lui, j'ai peur qu'il ne vienne et ne nous frappe, moi, la mère avec les enfants. [Ps 31.2-3 ; 59.2.]13 Toi, tu m'as dit : “Je veux te faire du bien et je multiplierai ta descendance comme le sable de la mer qu'on ne peut compter tant il y en a !” » [ta descendance Gn 12.2.
— comme le sable Gn 22.17.]14 Il demeura cette nuit-là en ce lieu.
Des bêtes dont il disposait, Jacob préleva un présent pour son frère Esaü : [Gn 33.10 ; 1 S 25.18-19.]15 deux cents chèvres, vingt boucs, deux cents brebis et vingt béliers, 16 trente chamelles laitières avec leurs petits, quarante vaches et dix taureaux, vingt ânesses et dix ânes. 17 Il remit aux mains de ses serviteurs chaque troupeau séparément et leur dit : « Passez devant moi et laissez un espace entre chaque troupeau. » 18 Puis il donna cet ordre au premier serviteur : « Lorsque mon frère Esaü te rencontrera et t'interrogera en disant : “A qui es-tu ? Où vas-tu ? A qui est ce troupeau qui te précède ?” 19 tu répondras : “A ton serviteur Jacob. C'est un présent qu'il envoie à mon seigneur Esaü et lui-même vient derrière nous.” » 20 Il donna le même ordre au second serviteur, puis au troisième, puis à tous ceux qui marchaient derrière les troupeaux : « C'est de la même manière, dit-il, que vous parlerez à Esaü quand vous le trouverez 21 et vous lui direz : “Ton serviteur Jacob vient lui aussi derrière nous.” » Il se disait en effet : « J'adoucirai son humeur en me faisant précéder de ce présent ; après quoi je le verrai en face et peut-être me fera-t-il bon accueil. » 22 Le présent passa en avant, lui-même demeura cette nuit-là au camp.
Le passage du Yabboq
23 Cette même nuit, il se leva, prit ses deux femmes, ses deux servantes, ses onze enfants, et il passa le gué du Yabboq. [Jacob lutte avec Dieu Os 12.4-5 ; voir 2 Co 12.7-10. Affluent de la rive orientale du Jourdain.]
24 Il les prit et leur fit passer le torrent, puis il fit passer ce qui lui appartenait, 25 et Jacob resta seul. Un homme se roula avec lui dans la poussière jusqu'au lever de l'aurore. [Selon Os 12.5, il s'agit d'un ange ; le présent texte (v.31) laisse entendre qu'il s'agit de Dieu lui-même.]26 Il vit qu'il ne pouvait l'emporter sur lui, il heurta Jacob à la courbe du fémur qui se déboîta alors qu'il roulait avec lui dans la poussière. [Autre traduction à l'articulation de la hanche.]27 Il lui dit : « Laisse-moi car l'aurore s'est levée. » — « Je ne te laisserai pas, répondit-il, que tu ne m'aies béni. »
28 Il lui dit : « Quel est ton nom ? » — « Jacob », répondit-il. 29 Il reprit : « On ne t'appellera plus Jacob, mais Israël, car tu as lutté avec Dieu et avec les hommes et tu l'as emporté. » [En hébreu, il y a jeu de mots entre le nom d'Israël et l'expression traduite par tu as lutté avec Dieu.
— Le nouveau nom donné à Jacob marque un changement profond dans son existence ; voir aussi Gn 17.5.]30 Jacob lui demanda : « De grâce, indique-moi ton nom. » — « Et pourquoi, dit-il, me demandes-tu mon nom ? » Là-même, il le bénit. [Ex 3.13-14 ; Jg 13.17-18 ; voir Jn 17.6,26 ; Ap 19.13.]31 Jacob appela ce lieu Peniel — c'est-à-dire Face-de-Dieu — car « j'ai vu Dieu face à face et ma vie a été sauve ». [Ex 33.20.]
32 Le soleil se levait quand il passa Penouël. Il boitait de la hanche. [Variante orthographique de Peniel (v.31).]33 C'est pourquoi les fils d'Israël ne mangent pas le muscle de la cuisse qui est à la courbe du fémur, aujourd'hui encore. Il avait en effet heurté Jacob à la courbe du fémur, au muscle de la cuisse.