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Bible de Jérusalem – Ésaïe 32

Le roi juste.g

32 Voici qu’un roi régnera avec justice
et des princesh gouverneront selon le droit.

g C’est une description du gouvernement idéal, donnée en termes messianiques, cf. 29.18 ; 35.5, cependant moins accusés qu’en 9.1-6 et 11.1-9.

h « des princes » grec ; « pour des princes » hébr.

2 Chacun sera comme un abri contre le vent,
un refuge contre l’averse,
comme des ruisseaux sur une terre aride,
comme l’ombre d’une roche solide dans un pays désolé.
3 Les yeux des voyants ne seront plus englués,
les oreilles des auditeurs seront attentives.
4 Le cœur des inconstants s’appliquera à comprendre,
et la langue des bègues dira sans hésiter des paroles claires.
5 On ne donnera plus à l’insensé le titre de noble,
ni au fourbe celui de grand.

L’insensé et le noble.i

6 Car l’insensé dit des insanités
et son cœur s’adonne au mal,
en pratiquant l’impiété,
en tenant sur Yahvé des propos aberrants,
en laissant l’affamé sans nourriture ;
il refuse la boisson à celui qui a soif.

i Cette description est dans le ton de certains passages du livre des Proverbes. Elle pourrait provenir de la plume d’un Sage, et avoir été introduite comme commentaire du v. 5 où sont mentionnés l’insensé et le noble.

7 Quant au fourbe, ses fourberies sont perverses,
il a ourdi des machinations
pour perdre le pauvre par des paroles mensongères,
alors que le malheureux a le droit pour lui.
8 Le noble, lui, n’a eu que de nobles desseins,
il se lève pour agir avec noblesse.

Contre les femmes de Jérusalem.j

9 Femmes altières, levez-vous, écoutez ma voix,
filles pleines de superbe, prêtez l’oreille à ma parole.

j Avertissement aux femmes dans le style de 3.16-24, mais peut-être plus tardif. L’indication chronologique du v. 10 rappelle 29.1 ; il faut peut-être, ici aussi, l’entendre de façon assez large.

10 Dans un an et quelques jours, vous tremblerez, présomptueuses,
car c’en est fait de la vendange,
il n’y a plus de récolte.
11 Frémissez, vous qui êtes altières,
tremblez, vous qui êtes pleines de superbe ;
dépouillez-vous, dénudez-vous, ceignez-vous les reins.
12 Frappez-vous les seins sur le sort des campagnes riantes,
des vignes chargées de fruits ;
13 sur le terroir de mon peuple croîtra le buisson de ronces,
comme sur toute maison joyeuse de la cité délirante.
14 Car la citadelle est abandonnée,
la ville tapageuse est désertée,
Ophel et Donjonk seront dénudés à jamais,
délices des ânes sauvages, pacage de troupeaux,

k L’Ophel est le site de l’ancienne Jérusalem, au sud du Temple, cf. 2 Ch 27.3 ; Ne 3.27. Le « Donjon » traduction incertaine d’un mot unique ; c’est probablement l’équivalent de la grande tour de Ne 3.26-27.

L’effusion de l’Esprit.l

15 jusqu’à ce que se répande sur nous l’Esprit d’en haut,
et que le désert devienne un verger,
un verger qui fait penser à une forêt.

l Ce poème postexilique ajoute aux menaces de l’oracle précédent l’annonce d’une venue de l’Esprit, cf. Jl 3.1-2. Une coïncidence de vocabulaire entre les vv. 9-11 et 18 a peut-être facilité son insertion ici.

16 Dans le désert s’établira le droit
et la justice habitera le verger.
17 Le fruit de la justice sera la paix,
et l’effet de la justice repos et sécurité à jamais.
18 Mon peuple habitera dans un séjour de paix,
des demeures superbes, des résidences altières.
19 Et si la forêt est totalement détruite,m
si la ville est gravement humiliée,

m « détruite » weyarad conj. d’après syr. et Targ. ; « il grêlera » ûbarad hébr.

20 heureux serez-vous de semer partout où il y a de l’eau,
de laisser en liberté le bœuf et l’âne.

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