32 Après cela, les trois amis de Job cessèrent de lui répondre, voyant qu'il continuait à se croire juste.
Je suis le plus jeune, et vous êtes plus vieux que moi ; c'est pourquoi je suis demeuré la tête baissée, sans oser seulement dire mon avis.
7 Car je croyais qu'un âge si avancé vous donnerait des paroles, et que le grand nombre de vos années vous instruirait de la sagesse. 8 Mais [à ce que je vois] c'est l'esprit qui est dans tous les hommes, c'est l'inspiration du Tout-Puissant qui donne l'intelligence. 9 Ce ne sont pas toujours ceux qui ont vécu longtemps qui sont les plus sages, et la lumière de la justice n'est pas toujours le partage de la vieillesse. 10 C'est pourquoi je vous dirai : Écoutez-moi, et je vous ferai voir quelle est ma sagesse. 11 J'ai attendu que vous eussiez achevé de parler ; j'ai voulu voir, tant que vous avez disputé contre Job, quelle pouvait être votre sagesse. 12 Je me suis contenté de vous regarder, tant que j'ai cru que vous diriez quelque chose ; mais, à ce que je vois, nul d'entre vous ne peut convaincre Job, ni répondre à ce qu'il a dit. 13 Ce serait en vain que vous diriez peut-être : Nous avons trouvé le secret de la vraie sagesse ; c'est Dieu qui nous instruit et non l'homme.
14 Ce n'est point à moi que Job a adressé la parole ; et ce ne sera point selon vos raisonnements que je lui répondrai. 15 Les voilà intimidés, ils n'ont plus rien à répondre, ils se sont eux-mêmes fermé la bouche. 16 Puisque j'ai attendu et qu'ils ne parlent plus, et qu'ils sont désormais muets et sans réponse : 17 je parlerai aussi à mon tour, et je ferai voir quelle est ma science. 18 Car je suis plein des choses que j'ai à dire, et mon esprit est comme en travail, voulant enfanter toutes les pensées qu'il a conçues. 19 Mon cœur est comme un vin nouveau qui n'a point d'air, qui rompt les vaisseaux neufs où on le renferme. 20 Je parlerai donc pour respirer un peu, j'ouvrirai mes lèvres et je répondrai. 21 Je n'aurai d'égard pour personne ; et je ne flatterai qui que ce soit. 22 Car je ne sais pas flatter ; autrement celui qui m'a créé m'enlèverait sur-le-champ.